21 septembre 2013 6 21 /09 /septembre /2013 20:14

 

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Jeudi 15 août

Le temps de prendre un sweet lassi et un masala chai, et nous quittons l'hôtel pour nous rendre au Bus stand afin d'y attraper notre bus (un modèle délabré, mais à air conditionné, 140 roupies pour deux, soit moins de deux euros) pour Amritsar, qui part presque immédiatement. La pluie semble s'installer aujourd'hui, et les paysages que nous croisons montrent des flaques d'eau de plus en plus fréquentes, et des rivières de plus en plus café au lait.

Nous prenons un rickshaw en arrivant, et lui demandons de nous conduire à la gare de chemin de fer proche de l'hôtel où nous comptons descendre. Nous franchissons à pied les dernières centaines de mètres en pataugeant dans les énormes flaques d'eau chaude qui inondent les rues, et qu'il est impossible de contourner.

Nous arrivons au Rangit's Svaasa Spa, une ancienne demeure construite il y a 250 ans, et toujours occupée par la même famille depuis 6 générations. L'endroit est charmant, classé Heritage, et nous choisissons d'y occuper une jolie petite chambre décorée de meubles anciens. Nous prenons tout d'abord le temps de visiter les autres chambres inoccupées, dont certaines très vastes, avec de grandes salles de bain. Mais nous apprécions surtout les salons et le corridor, remplis de photos, bibelots et meubles anciens.

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Notre chambre au Svaasa
 
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Corridor principal
 
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Salle à manger

 

Pour l'après-midi, nous avons prévu de nous rendre à la cérémonie de clôture de la frontière indo-pakistanaise à Wagha. Cette cérémonie quotidienne, déjà très impressionnante en temps normal, risque de l'être plus encore en ce 15 août, jour anniversaire de l'indépendance de l'Inde. Nous partons en taxi de notre hôtel à 16h15 afin d'être à temps pour l'événement qui commence à 17h30. Les spectateurs sont exceptionnellement nombreux aujourd'hui en raison de cette date spécifique, et le taxi doit nous lâcher à près d'un kilomètre du site. Nous arrivons à l'entrée où se presse une foule dense à laquelle nous nous mêlons, sous la pluie qui se remet à tomber. Le temps passe, la foule avance lentement et par à-coups, et nous sommes à peine à mi-chemin du point d'entrée quand d'autres étrangers nous signalent que l'accès pour les touristes se fait dans une autre file, juste à côté, que nous rejoignons. Mais nous devons rapidement déchanter : plus personne n'entre sur le site, absolument bondé. Nous restons toutefois sur place quelques instants dans l'espoir d'un revirement éventuel, mais sans résultat. La pluie redouble de violence, devient torrentielle, et nous repartons vers notre taxi, avec la ferme intention de revenir le lendemain.

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De retour à l'hôtel, nous nous offrons, en guise de consolation, une heure de massage ayurvédique qui nous remet d'aplomb.

Nous prenons notre dîner à l'hôtel, qui a concocté pour l'Independance Day un buffet de 9 plats typiques des différentes régions de l'Inde. Nous nous régalons de toutes ces spécialités avant de regagner notre chambre.

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Vendredi 16 août

Après un petit déjeuner à l'hôtel, nous prenons un rickshaw pour nous rendre au temple d'or. La pluie, très abondante, transformé les rues en rivières, et notre conducteur est obligé de trouver un itinéraire de rechange, car plusieurs rues sont fermées. Nous arrivons finalement à destination, et laissons nos tongs près de l'entrée du temple, avec d'autres, sans les déposer au shoe stand. Nous passons la porte du temple, et découvrons l'édifice entièrement recouvert d'or (750 kilos d'or ont été utilisés dans ce but). Il est érigé au milieu du bassin sacré, l'Amrit Sarovar (bassin du nectar), qui a donné son nom à la ville. Il règne sur ce haut-lieu de la religion sikhe une ambiance hors du commun, avec les chants ininterrompus que diffusent en live les haut-parleurs disséminés dans le temple, et la ferveur générale des nombreux pèlerins présents dont certains s'immergent dans l'eau sacrée.

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Temple d'or
 
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Nous faisons tout d'abord le tour du bassin dans lequel vivent de gigantesques carpes, carassins et autres poissons rouges, puis rejoignons la file qui permet d'entrer dans le temple proprement dit. L'intérieur est très richement décoré, et nous pouvons voir au premier étage les chanteurs qui s'accompagnent eux-mêmes au tabla et à l'harmonium. Nous visitons encore les étages supérieurs, tout aussi somptueux, avant de ressortir du temple et de recevoir une généreuse quantité de karah prasad. Nous nous lavons les mains et les pieds, et partons récupérer nos tongs qui ont... disparu.

Nous poursuivons notre chemin pieds nus, à la recherche d'un magasin de chaussures proche. Nous en trouvons un assez vite, et achetons de nouvelles tongs pour 200 roupies, soit environ deux euros cinquante la paire. Nous en profitons pour boire un thé offert par le vendeur, puis poursuivons notre route.

Nous tombons alors sur un rabatteur qui nous propose un aller-retour en taxi collectif pour le spectacle de la frontière que nous avons raté hier, au prix défiant toute concurrence de 100 roupies par personne. Rendez-vous est pris pour 15 heures, juste le temps pour nous de rejoindre l'hôtel pour y déposer tous nos sacs (ceux-ci sont strictement interdits à la frontière, y compris les housses d'appareil photo). Vu l'inondation des rues, nous perdons du temps en rickshaw, et arrivons légèrement en retard au point de rendez-vous. Heureusement, on nous a attendus, et le chauffeur du taxi nous mène à son véhicule, garé non loin, dans lequel sont déjà entassées 10 personnes. C'est donc dans une voiture pleine à bloc (13 personnes), passablement délabrée, et dont les essuie-glaces sont hors service que nous parcourons sous la pluie les 30 kilomètres qui nous séparent de la frontière.

Cette fois-ci, nous sommes à l'heure, et après avoir parcouru à pied le kilomètre qui sépare le point d'accès des tribunes qui doivent nous accueillir, et franchi en chemin les différents postes de sécurité (fouille, passeport), nous pouvons prendre place sur les gradins destinés aux VIP et étrangers. Il s'en suit une attente de près d'une heure et demie, pendant laquelle les gens ne cessent d'affluer, au son de chants patriotiques diffusés à plein tube pour couvrir ceux du Pakistan, de l'autre côté de la double grille qui sépare les deux pays. Un chauffeur de public fait monter l'ambiance en lançant des slogans patriotiques que la foule complète en hurlant : "Bharat... mata ki. Hindustan... zindabad." Les femmes envahissent l'espace central et dansent avec enthousiasme sur le bhangra que diffusent à présent les haut-parleurs indiens.

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Cérémonie à la frontière indo-pakistanaise

 

Enfin, la cérémonie proprement dite commence. Un ordre est lancé, étiré en un long cri soutenu le plus longtemps possible, et le premier soldat fait son entrée, vêtu de son uniforme d'apparat et coiffé d''une sorte d'éventail rutilant. Il se déplace à grandes enjambées rapides, et marque le pas en lançant la jambe très haut une fois arrivé au bout du parcours. Il est rapidement imité par d'autres, dans une démonstration de force virile évoquant une parade animale, à laquelle s'ajoute toute une gestique de défi envers l'homologue pakistanais, qui le lui rend bien. Tout ce petit jeu se poursuit pendant une bonne demi-heure, sous les cris de la foule qui tantôt acclame les soldats de son pays, tantôt hue ceux du pays voisin. Les longs ordres criés se succèdent de part et d'autre. C'est à qui criera le plus longtemps.

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Soldats indiens

 

Vient enfin le moment crucial : de chaque côté de la frontière, un soldat manipule le drapeau de son pays pour l'abaisser. Ceci se fait simultanément. Une fois les deux drapeaux descendus, ils sont repliés, et la grille frontalière est claquée d'un coup sec et violent : la frontière est fermée jusqu'au lendemain.

Nous regagnons notre taxi collectif, et reprenons la route à la nuit tombée.

Nous retournons au temple d'or, maintenant illuminé, et dans lequel règne toujours la même ferveur. L'heure du repas étant venue, nous décidons de le prendre dans l'énorme cantine du temple qui sert environ 80.000 repas par jour aux pèlerins présents, quelle que soit leur religion ou nationalité et ce, gratuitement. L'agitation qui règne dans ce guru-ka-langar est incessante et intense, mais très organisée : il suffit d'entrer pour qu'on vous tende un plateau à compartiments en métal, puis, plus loin, un bol métallique, et enfin une cuillère. On vous indique ensuite le réfectoire où se rendre, et dans lequel sont installées de longues bandes de tapis sur lesquelles il convient de s'asseoir en tailleur, aux côtés des autres pèlerins déjà présents. Différentes personnes passent alors, vous proposant de l'eau, des chapatis, du daal, ainsi que deux autres préparations, servies à la louche. Le tout est d'une extrême fraîcheur, tout à fait délicieux, servi en abondance et à volonté. Une fois le repas terminé, il faut rapporter ses couverts, puis son plateau, lesquels passent ensuite dans la gigantesque salle de vaisselle où s'affairent des rangées entières de bénévoles dans un vacarme assourdissant. Nous sommes admiratifs face à la qualité et l'efficacité de ce réfectoire surdimensionné.

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Vue nocturne du temple d'or
 
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Réfectoire du temple d'or
 
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La vaisselle

 

Nous retournons au bord du bassin du nectar pour assister au retour du livre sacré qui passe la journée dans la partie centrale du temple d'or, et est ramené le soir à l'abri dans une autre salle.

Après cette longue journée, nous regagnons notre hôtel pour une nuit de repos bien méritée.

Samedi 17 août

Nous commençons notre journée par une visite au Jallianwala Bagh, un jardin qui a été le théâtre d'un massacre perpétré par les Anglais en 1919. Ceux-ci ont ouvert le feu sur 5000 personnes non armées, avec femmes et enfants, y faisant plus de 1500 victimes. De là, nous nous rendons au Durgiana Temple, la réplique hindoue au temple d'or, mais dans des dimensions et un faste plus modestes.

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Jallianwala Bagh
 
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Durgiana Temple : la réplique hindoue au temple d'or

 

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