Tables et voyages

Lundi 26 décembre

En vue de terminer l’année par une agréable escapade, nous avons réservé un vol pour Cracovie (227 euros par personne) au départ de Charleroi. Notre avion décolle avec une heure de retard et nous atterrissons vers 19 heures à l'aéroport Jean-Paul II. Un taxi nous emmène pour 28 euros à notre hôtel, le Puro Krakow Kazimierz (90 euros la nuit). Cet hôtel moderne, élégant et spacieux, est situé dans l'ancien quartier juif de Kazimierz, à un petit quart d’heure à pied du stare miasto, le centre historique.

Pour notre première soirée, nous décidons de nous attabler au Halicka, le restaurant-bar de notre hôtel, un espace cosy aménagé avec sobriété et bon goût. Nous nous offrons tout d'abord deux cocktails signature, puis commandons quelques plats à partager : pierogi, sandre, tartare de truite et bœuf, le tout accompagné de vin polonais au verre. En guise de dessert, un crumble de fruits rouges. Nous passons un paisible et agréable moment de table, pour une addition qui s'élève à 42 euros par personne.

Mardi 27 décembre

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous offrons un solide petit déjeuner à l'hôtel (15 euros par personne) avant de partir explorer la ville. Nous commençons par la colline du Wawel, l'emblématique forteresse construite il y a plus de mille ans. L'enceinte abrite la cathédrale gothique et sa triple nef, ainsi que le château royal, siège de la monarchie du XIe au XVIIe siècle. Au pied de la colline, côté fleuve, l'iconique sculpture du dragon se dresse depuis 1970 devant sa non moins célèbre grotte.

Nos pas nous mènent ensuite au Rynek Główny, la place du Marché de Cracovie, plus grande place médiévale d'Europe. Tout autour, de nombreuses maisons historiques, palais et églises datant du Moyen-Âge. Au centre, les galeries couvertes de la Sukiennice (halle aux draps) regorgent de souvenirs et autres articles artisanaux. Les étals du joli marché de Noël proposent de nombreuses spécialités culinaires nationales, et nous ne résistons pas au plaisir de déguster des oscypeki, petits fromages de brebis fumés typiques de la région de Zakopane.

Nous poursuivons notre flânerie au gré des rues du vieux quartier. La température est plutôt clémente pour la saison (quelques degrés au-dessus de zéro), et la belle lumière du soleil hivernal magnifie les façades anciennes aux tons pastel. L’ambiance est particulièrement paisible : peu de passants, et une circulation pratiquement inexistante.

Nous prenons encore un café et un chocolat chaud (5 euros chacun) au café Europejska, un joli établissement aux boiseries Art nouveau situé à l'un des angles du Rynek Główny, avant de regagner notre hôtel.

Pour le repas du soir, nous avons réservé notre table au restaurant Ogniem i Mieczem. Ici, tout est en bois, du sol au plafond, à l'image fidèle des karczma, les typiques auberges historiques polonaises. Bien évidemment, la maison propose une cuisine traditionnelle, et nous nous régalons d'une délicieuse pièce de porc accompagnée de raifort et de pommes de terre en chemise cuites au four, le tout arrosé d’une bière chaude adoucie au miel et d’un hydromel puissant et sucré. Ce repas copieux nous est facturé à 17 euros par personne.

Nous terminons la soirée au Krako Slow Wines, une adresse moderne qui propose des vins naturels d'Europe centrale et du Caucase. Nous y dégustons 2 excellents Riesling polonais (4,5 euros le verre).

Mercredi 28 décembre

En guise de petit déjeuner, nous nous contentons d’un cappuccino pris dans le lobby de l'hôtel, puis prenons un Uber (8 euros) pour nous rendre à la mine de sel de Wieliczka, à 14 km de Cracovie. Le billet d'entrée s’élève à 25 euros par personne, pour une visite de groupe avec guide anglophone. Au programme, une balade souterraine de plus de 2 heures, 3,5 km de galeries, et un total de 800 marches environ pour atteindre le point le plus bas du dénivelé, à 135 mètres sous terre. Au fil des étapes explicatives, nous apprenons notamment que la mine a été exploitée pendant plus de 700 ans, et que nous ne visitons qu'une infime partie des 245 km de galeries existantes, lesquelles s'étendent sur 9 niveaux pour une profondeur maximale de 327 mètres. Nous admirons en passant les nombreuses sculptures de sel réalisées par les mineurs. La gigantesque chapelle Sainte-Kinga, à 100 mètres sous terre, constitue sans doute le point d'orgue de cette visite hors du commun.

Revenus à l'air libre, nous prenons un autre Uber (10 euros pour 17 km) qui nous amène à Nowa Huta, un vaste ensemble d’architecture communiste conçu dans les années 50 par le Parti. Grandes avenues, espaces verts et blocs ouvriers.

Un troisième et dernier Uber (7 euros pour 7 km) nous ramène à Cracovie, et plus précisément à la Fabryka Emalia Oskara Schindlera. L'ancienne usine d'émail de l'industriel allemand rendu célèbre par le film de Spielberg a été reconvertie en un superbe musée dédié à la vie à Cracovie sous l’occupation nazie (entrée 6 euros). Une superbe scénographie nous plonge véritablement au cœur de l'Histoire avec force reconstitutions d'intérieurs, affiches, photos, films...

Nous regagnons notre hôtel à pied, puis nous préparons pour nous rendre au restaurant Bottiglieria 1881, l'un des trois restaurants étoilés de Pologne et le seul à Cracovie. Nous y prenons le long menu dégustation (facturé 105 euros) assorti d'un wine pairing (75 euros) axé sur des productions polonaises et d’Europe centrale. La cuisine est savoureuse, les vins un peu moins convaincants car souvent excessivement doux pour notre palais.

Jeudi 29 décembre

Cette journée est consacrée à la visite d’Auschwitz, qui se trouve à 70 km de la ville. Nous avons organisé cette visite au départ de notre hôtel, via une agence (47 euros par personne, tout compris). Une navette passe nous prendre dès 9 heures du matin, et notre groupe franchit le tristement célèbre portail du camp environ une heure et demie plus tard. Nous commençons par le camp d’Auschwitz I, implanté dans des bâtiments existants de l’armée polonaise. Notre guide nous explique toute la théorie et la mise en pratique de la solution nazie. Exposés derrière de larges vitrines, de nombreux vestiges des victimes (chaussures, lunettes, cheveux, etc.) contribuent à rendre très tangibles l’horreur et la déshumanisation qui hantent ces lieux. Notre guide s'adresse à nous avec une émotion et une sensibilité qui renforcent d'autant l'intensité de cette bouleversante expérience.

Après deux bonne heures consacrées à la visite de ce camp, nous nous rendons à Birkenau, soit Auschwitz II, situé à quelques kilomètres de là. Parcourir les allées de ce gigantesque espace, qui s'étend sur 170 hectares et où s'érigeaient près de 300 baraques, permet de prendre la mesure du changement d’échelle de l’extermination de masse.

Hormis une poignée d'Israéliens prenant d'ostentatoires selfies en arborant leur drapeau et quelques graffitis dans les baraquements, ces lieux forcent le respect de tous les visiteurs.

Peu après notre retour à l’hôtel, nous nous rendons en Uber au Morskie Oko Restaurant, installé dans un joli cadre traditionnel, reconstitution accueillante des auberges de montagne. Nous commandons des pierogi et un assortiment de viandes, arrosés de bière chaude et de vin (33 euros par personne). La nourriture, abondante, ne présente rien d’exceptionnel, mais un groupe de musiciens interprète avec talent de la musique traditionnelle polonaise.

Vendredi 30 décembre

Un Uber nous emmène à l’aéroport pour 11 euros (près de trois fois moins cher que le taxi à notre arrivée), bien qu’il soit 4 heures et demi du matin. Notre avion décolle comme prévu à 7h10 et nous retrouvons Bruxelles deux heures plus tard.

En conclusion, ces quelques jours en Pologne nous ont enchantés par la grande diversité des visites effectuées: le charme architectural de la vieille ville, les extraordinaires mines de sel et les plongeons dans l’Histoire avec Auschwitz et le musée Schindler. On profite de la cuisine traditionnelle dans des endroits charmants aux additions démocratiques, mais on découvre aussi la nouvelle gastronomie polonaise dans le seul étoilé de la ville. Les prestations hôtelières sont excellentes et financièrement abordables, et on se déplace à très bon prix en Uber, très efficace dans cette ville.

Faut-il aller à Cracovie ? Sans hésiter, pour une excellente découverte en perspective !