Ouvert depuis 2019, le restaurant Barge est situé boulevard d'Ypres 33 à Bruxelles, près du métro Yser, un quartier en plein renouveau. L'adresse est tenue par deux anciens de l'Air du temps, Barbara Hoornaert et Grégoire Gillard, lui en cuisine et elle en salle. Depuis notre premier passage avant la crise du coronavirus, rien n'a changé : l'intérieur arbore toujours son long bar en béton lissé, son mur en briques rouges, son carrelage vintage de style réfectoire et son plafond floqué, pour un décor façon bistrot brut.
L'établissement fonctionne avec un menu unique en 5 services à 60 euros (pour le soir), proposé avec un accord mets-vins à 32 euros pour 4 verres, auquel on peut également ajouter une assiette de fromage et un verre de vin si on le désire. La sommelière nous propose des apéritifs variés, parmi lesquels nous choisissons les bulles (13 euros) et le cocktail du moment (14 euros) ainsi qu'un gin (14 euros). Une sélection originale et raffinée, qui s'accompagne d'un croustillant aux graines de lin et levain avec houmous aux lentilles fermentées. L'excellent pain à l'épeautre et au levain fait maison est agrémenté de beurre au piment d'Espelette.
Le premier vin nous emmène en Espagne, dans le Pays basque, avec une cuvée Tantaka 2019 de Juanjo Tellaetxe, 100% Hondarribi Zuri, un cépage local. Ce vin aromatique rappelle la pomme verte, avec une pointe d'acidité qui s'accorde bien avec la première assiette, une préparation de concombre. Sur une petite crème d'huître repose une salade de concombre, groseilles à maquereau mises au sel, cornichons fermentés et poudre de feta, ainsi que quelques herbes, dont de l'oseille espagnole au goût de granny smith et de la ficoïde à la saveur de concombre. Cette première préparation très goûteuse nous séduit pleinement.
Nous voici maintenant en Sicile avec un vin d'Alessandro Viola, Note di Bianco, 100% Grillo avec un côté végétal. Il accompagne une préparation de petits pois travaillés en ragoût et accompagnés de leur cosse, ainsi que de laitue romaine, ricotta travaillée en gnocchi, fleurs de pois de senteur, fleurs de fenouil, feuilles de cosmos, et jus lactofermenté avec huile de livèche. À l'instar de la première assiette, ce plat végétal regorge de saveurs et de finesse.
Notre troisième verre est un vin orange du Pays de l'Hérault, 'Aux innocents les mains pleines' du domaine de Bonne Augure. Un vin structuré, qui accompagne une lotte confite accompagnée de carotte déclinée en plusieurs préparations : copeaux légèrement cuits et traités en pickles, jus de carotte concentré, et purée contenant une aromatique huile de tagète.
Le vin suivant, annoncé comme moins 'rock 'n roll', est un Saumur, la cuvée Les Charbonnières 2015 du domaine Le Pas Saint Martin, 100 % Cabernet Franc. Dans notre assiette, un filet rôti et une cuisse de canard, betterave fumée, cerises, oignons en pickles, condiment de mûres et jus réalisé à partir de la carcasse.
Pour le dessert, nous recevons une déclinaison de framboises fraîches, en coulis et en granité, sablé breton et mousse glacée au basilic.
Pour terminer le repas, nous prenons encore un espresso (3,50 euros) et un thé (3,50 euros), servis avec une assiette de mignardises - tartelette meringuée, melow-cake à la menthe poivrée et macaron aux fleurs de sureau - qui ne font pas toutes l'unanimité.
En conclusion, nous sommes toujours aussi séduits par la cuisine du Barge, mais un peu moins par les vins proposés, parfois justement un peu trop... 'rock 'n roll' à notre goût. L'ardoise s'élève à 108 euros par personne absolument tout compris, ce qui est plus élevé que lors de notre dernier passage en janvier 2020 (nous arrivions alors à 89 euros), mais reste raisonnable au vu de la qualité proposé.
Faut-il aller chez Barge ? Certainement, vous y ferez un très bon repas, soigné et raffiné, et à un prix abordable.