Mardi 13 août
Nous partons au New Bus Stand pour y prendre un bus pour Anandpur Sahib, notre prochaine destination, située à environ deux heures de route. Nous nous acquittons des 170 roupies (environ 2 euros) que coûtent nos deux tickets, et nous installons dans le bus qui part quelques minutes plus tard.
Après environ une heure de route, un brusque freinage permet d'éviter in extremis un piéton âgé qui traversait sans faire attention. Le bus tente de repartir, mais nous avançons à vitesse réduite dans une odeur grandissante de caoutchouc brûlé pour rejoindre une aire de stationnement de camions située un peu plus loin. Un homme vient à la rescousse, armé d'un marteau et d'une clé, plonge sous le bus, donne quelques coups de ses deux outils. Après un essai de quelques mètres, le chauffeur constate en riant que sa boîte de vitesse ne répond plus. Nouvelle "réparation" à coups de clé et de marteau, et nous voilà enfin repartis pour de bon.
Réparation au pied levé |
Arrivés à Anandpur Sahib, nous prenons un tuktuk pour nous rendre au Kissan Haveli, où nous prenons une chambre pour 1000 roupies (12 euros environ). Cet ancien manoir a été converti en hôtel en 1999. C'est une grande bâtisse blanche perchée sur une petite hauteur, de belle prestance, mais l'aménagement intérieur est des plus spartiates.
Kissan Haveli |
Notre chambre |
Le temps de déposer nos valises dans la chambre, nous repartons à pied vers le premier gurdwara (temple sikh), l'Anandgarh Sahib, que nous visitons dans les règles de l'art, avec bain de pieds préalable et tête couverte pour les hommes comme les femmes. En fin de visite, chacun reçoit une poignée de karah prasad, sorte de gruau huileux et sucré, mais très bon, et qu'on dépose dans nos deux mains jointes. La sortie s'accompagne d'un nouveau bain de pieds et d'un lavage des mains, plutôt grasses après cette offrande.
Anandgarh Sahib |
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Fidèles dans le gurdwara |
Karah prasad |
Nous poursuivons par la visite du Khalsa Heritage Complex tout proche, un impressionnant bâtiment moderne inauguré en 2011, en forme de cinq pétales évoquants les cinq guerriers de la Khalsa (élite religieuse). Ce complexe présente magnifiquement l'histoire et la culture sikhes, par de gigantesques fresques panoramiques en relief, tantôt peintes, tantôt tissées et brodées, ponctuées d'effets lumineux, de films, etc. Nous sommes surtout impressionnés par la première salle, qui présente sur plusieurs niveaux une double fresque vertigineuse en relief illustrant le Pendjab, un lustre qui suspend dans l'espace comme par magie une représentation en cristaux du symbole sikh, et un arbre dont les feuilles sont constituées de structures tissées. L'entrée est libre, mais les photos y sont malheureusement interdites (celle de la première salle que nous présentons ici provient d'internet). Comme notre visite du Swaminarayan Akshardam à Delhi, cette visite porte à réfléchir sur les valeurs humaines et leurs rapports aux religions. La religion sikhe est née au XVème siècle, en réaction au système des castes, et prône l'égalité entre tous les hommes, indépendamment de leur religion, la foi en un dieu unique, le travail, la vertu et la famille. Une conception très moderne pour l'époque.
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Khalsa Heritage Complex |
Vue très partielle de la fresque de la première salle (document internet) |
Notre dernière visite du jour est pour le Kesgarh Sahib, le plus grand gurdwara de la ville, où nous réitérons la visite rituelle telle qu'effectuée précédemment.
Nous flânons également dans le marché de la ville, y faisant quelques modestes emplettes. Attirés par un homme maniant un grand pilon dans un mortier, nous nous approchons pour voir ce qu'il contient. Le vendeur nous propose alors un verre d'une boisson réalisée à partir de cette mixture, mais les passants présents nous empêchent d'y goûter, car il s'agit de bhang, un dérivé du cannabis. Une boisson effectivement peu conforme aux préceptes sikhs, mais nous croiserons néanmoins un certain nombre de ces manieurs de pilon bien particuliers sur le chemin du retour.
Marchand de bhang |
Nous acceptons par contre le thé que nous offre un passant qui s'avère être musicien, spécialisé en musique religieuse sikhe, et qui voyage dans le monde entier pour y exercer ses talents dans les temples. Nous prenons encore le temps d'une petite conversation avec un docteur local qui nous invite dans son minuscule stand/dispensaire.
Musicien | Docteur |
De retour à l'hôtel, nous prenons une douche rapide avant de descendre manger le repas proposé : dal, curd, mixed vegetables, chapati et crudités. Un repas aussi simple que savoureux.
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