Jeudi 31 mars
Suite aux attentats de Bruxelles, le vol initialement prévu au départ de Zaventem se fait de Charleroi. Sur les recommandations de Ryanair, nous arrivons dès 15 heures pour notre vol prévu à 21h30. Une forte présence militaire assure la sécurité à l'aéroport. Contrairement aux prévisions, tout se passe très vite et nous devons donc tuer le temps pendant de longues heures, d'autant que notre vol décolle avec 45 minutes de retard. Nous atterrissons un peu avant minuit, et prenons un taxi qui nous emmène pour 45 euros à notre hôtel, le Sir F.K. Savigny (104 euros la nuit).
Vendredi 1er avril
Nous prenons un petit café dans notre chambre, puis nous rendons à la station de métro toute proche, Uhlandstraße, où nous achetons deux cartes de métro pour sept jours (37 euros par personne). Le métro nous conduit jusqu'à Check Point Charlie, une reconstitution à l'identique du poste frontière entre les anciens secteurs américain et soviétique.
Tout près de là se trouve l'exposition à ciel ouvert Topographie des Terrors, sur le site même du quartier général du 3ème Reich. Une chronologie de l'horreur, qui nous plonge dans ces pages très noires de notre histoire européenne.
Nous prenons notre première Curry Wurst berlinoise et remontons la Friedrichstraße en direction de Unter den Linden.
Nous visitons au passage le Gendarmenmarkt, une place symétrique autour du Konzerthaus, encadrée par deux églises.
Nous passons aussi devant le Berliner Dom, avant de reprendre notre route sur Unter den Linden, jusqu'à la porte de Brandebourg.
Nous passons devant le bâtiment du Reichstag, puis marchons jusqu'à la gare, un imposant bâtiment moderne, où nous prenons la S-Bahn pour rentrer à l'hôtel. Cette première journée nous laisse une impression très agréable, d'une grande ville très aérée, avec d'immenses perspectives bordées de bâtiments à la fois imposants et élégants. Nous sommes également frappés par la très grande propreté ambiante, l'ordre et la tenue des gens.
Nous nous reposons un peu à l'hôtel, puis reprenons le métro pour nous rendre au restaurant Nobelhart und Schmutzig, un établissement doté d'une étoile Michelin et servant une cuisine à base d'ingrédients locaux exclusivement. Les photos y sont interdites, et nous ne pouvons donc immortaliser la salle, un grand comptoir cernant la cuisine ouverte. Ici pas de choix : on nous sert un menu unique à 80 euros, déclinant 11 services, que nous complétons par un assortiment de vins revenant plus ou moins à l'équivalent, si bien que nous ressortons avec une addition de 326 euros. Nous avons été enchantés par cette expérience gastronomique particulière, conceptuelle, et faisant la part belle aux produits, le plus souvent traités de manière brute. Nous repartons en métro, satisfaits et impressionnés, avant notre deuxième nuit à Berlin.
Samedi 2 avril
Après un petit café à l'hôtel, nous prenons le métro jusqu'à Sennefelderplatz. Nous longeons d'abord le cimetière juif, fermé le samedi mais que nous avons néanmoins pu apercevoir, puis rendons à la Kollwitzplatz, une jolie petite place triangulaire, puis traversons le joli marché qui démarre à cet endroit, en direction de la Stargarderstraße, où nous faisons une halte chez Hacker, l'une des dernières boulangeries de la ville.
Notre promenade nous mène ensuite Schönhauserallee, où nous faisons une seconde halte au plus ancien Currywurst de la ville, qui existe depuis 1930, le Konnopke ́s Imbiss. Nous nous rendons Brunnenstraße, jusqu'à la station de métro Gesundbrunnen. Nous y faisons une visite d'une heure et demie dans d'anciens abris antiaériens, avec une guide passionnante qui nous explique un aspect plus méconnu de Berlin. Les photos y sont interdites. Nous prenons un métro qui mène à la station Weinmeisterstraße, où nous déambulons dans les Hakeschehöfe, des cours carrées communiquant entre elles, un chef d'œuvre du Jugendstil.
Nous passons par le mémorial Stillehelden, situé dans une impasse haute en couleur. Nous parcourons la Sophienstraße, une petite rue typique des 18 et 19ème siècles, avec notamment la jolie façade en terre cuite de la maison des artisans.
Nous passons devant la nouvelle synagogue, qui date de 1866, fut incendiée pendant la Nuit de cristal, puis bombardée et reconstruite en 1995. Nous remontons la Chausseestraße, passons devant la maison de Brecht, poursuivons notre route jusqu'au mémorial du Mur de Berlin. Nous continuons jusqu'à la Torstraße, au restaurant Restauration Tucholsky, qui sert une cuisine locale classique de qualité. Nous y mangeons chacun un plat, accompagné d'une bouteille de vin, le tout pour 70 euros, et retournons à l'hôtel, quelque peu fourbus après cette longue journée.
Dimanche 3 avril
Tout près de notre hôtel se trouve l'Eglise du Souvenir, conservée dans son état consécutrif aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Nous prenons ensuite le métro jusqu'à l'Alexanderplatz, le cœur de Berlin, une esplanade entourée de bâtiments typiques du communisme triomphant. Nous prenons nos tickets (14 euros par personne) pour la Fernsehturm, qui s'élève à 368 mètres et fut achevée en 1969. Elle offre un panorama sur toute la ville, dont nous profitons tout en sirotant un verre de vin blanc.
Une fois redescendus, nous passons devant la Marienkirche, fermée pour travaux, puis passons par le parc Marx-Engels-Forum. Nous nous rendons ensuite au Nicolaiviertel, un quartier construit en 1987 dans le style médiéval.
Nous prenons la S-Bahn pour rejoindre la Warschauerstraße, d'où nous rejoignons à pied les bords de la Spree. Nous admirons l'Oberhaumbrücke, qui date de 1896, puis nous longeons la Mühlenstraße, le long de laquelle s'étend l'East Side Gallery' la plus longue galerie de peinture du monde (1300 mètres), avec des peintures réalisées en 1990, au lendemain de la chute du Mur, par 118 artistes internationaux sur le côté Est du mur. De fresques qui véhiculent de nombreux messages d'espoir de paix.
Nous poursuivons notre route jusqu'à la Karl-Marx-Allee, une gigantesque allée bordée de Platenbau, d'imposants immeubles clairs qui abritaient autrefois les membres du parti.
Nous reprenons le métro pour nous rendre Potsdamerplatz, le cœur de la ville dans les années 20, mais reconstruit après les bombardements. Nous marchons jusqu'au Holocaust-Mahnmal, un site impressionnant constitué de 2711 stèles en pierres noires datant de 2005. Au-dessous de ce site s'étend le mémorial proprement dit, un musée dédié à l'Holocauste, particulièrement émouvant car constitué des témoignages d'époque.
Nous faisons quelques pas dans le Tiergarten, puis rentrons faire une petite pause à l'hôtel avant notre repas du soir. D'un coup de métro nous arrivons dans le plus vieux Kneipe de Berlin, qui date de 1621, Zur letzten Instanz. Nous y dégustons des plats typiquement berlinois, servis généreusement et accompagnés de vin, le tout pour 70 euros pour deux.
Lundi 4 avril
La première étape du jour est le Charlottenburger Schloß, un château de style baroque achevé en 1713, malheureusement en travaux, mais aussi fermé ce lundi. Nous poursuivons jusqu'au jardin zoologique, fondé en 1844, dans lequel nous effectuons une agréable promenade.
Nous poursuivons notre promenade sur le Kurfüstendamm, la grande artère commerçante de la ville. Non loin de là se trouve un petit havre de paix, le Cafe im Literaturhaus, avec un petit jardin d'hiver Jugendstil où nous nous sustentons de quelques pâtisseries.
Juste à côté se trouve le musée dédié à Käthe Kollwitz, une importante artiste du XXe siècle, dont les sculptures, gravures et dessins traitent essentiellement de problèmes de société. Un petit musée discret et émouvant.
Nous terminons cette dernière journée par un excellent repas pris au Engelbecken, servant une bonne cuisine des Alpes à base de produits bio.
Mardi 5 avril
Notre hôtel nous appelle un taxi, qui nous amène en une petite demi-heure et pour 45 euros à l'aéroport de Schönefeld. Nous décollons à 11h05 et atterrissons à 12h35 à l'aéroport de Charleroi.
En résumé, les quatre jours passés à Berlin nous ont permis de découvrir une ville extrêmement dynamique, où les chantiers sont nombreux et participent de l'ambition de reconstruction d'une ville qui se veut au top. Du reste, Berlin se donne visiblement les moyens d'y parvenir, et on a réellement la sensation d'une ville qui évolue positivement. Malgré sa taille et ses trois millions et demi d'habitants, Berlin respire et ne génère aucune sensation d'oppression. L'urbanisme y est aéré et de qualité, et les bâtiments anciens côtoient harmonieusement les constructions plus récentes. L'Histoire est très présente dans la ville, même si les cicatrices laissées par la Seconde Guerre mondiale ont été transformées en lieux de souvenir. De même, la culture est quasiment omniprésente, ainsi qu'en témoignent les innombrables et prestigieux musées et lieux culturels. Autres atouts de la ville : la propreté et le bon goût, qui y règnent en maîtres.
Faut-il aller à Berlin ? Une destination européenne majeure, à visiter maintenant pour y retourner quelques années plus tard afin d'en admirer l'évolution.
Catherine et Daniel