Vendredi 20 juillet
Journée de transition. Nous commençons par prendre notre petit déjeuner à l’hôtel, soit un excellent et énorme toast avec bacon et œuf poché, accompagné d’un cappuccino mousseux à souhait. À dix heures, nous reprenons le même taxi qu’à l’aller pour nous rendre à l’aéroport, où nous attendent nos nouveaux billets pour un vol British Airways qui décolle à 13h55. À l’arrivée, le temps de passer le contrôle des passeports et de récupérer nos bagages, nous nous dirigeons vers les comptoirs de location de voitures, situés juste en face de la sortie du hall principal. Nous faisons plusieurs comptoirs avant de trouver enfin chez Tempest Car Hire, une agence sud-africaine, un véhicule qui corresponde à nos attentes et surtout, soit livré avec les autorisations nécessaires pour le passage de la douane du Swaziland que nous avons prévu de traverser pendant notre périple. Le prix tout compris s’élève à 12338 ZAR (800 €). Il est 18 heures et il fait donc déjà nuit noire lorsque nous nous installons enfin au volant de notre Hyundai Accent blanc immaculé.
Au bout d’une heure de conduite à gauche et de cafouillage entre les essuie-glaces et les clignotants (les commandes sont inversées), nous commençons à nous sentir à l’aise, d’autant plus que les routes sont larges et en excellent état. La situation change après environ 150 km de route, lorsqu’il nous faut passer par une zone de travaux où le macadam fait place à de la piste sur plus de 40 km. Pour la fin du voyage, la route redevient excellente, mais serpente dans un paysage montagneux. La destination finale de votre voyage, le Lepêllê Lodge à Burgersfort, ne s’affiche pas comme accessible par la route sur notre GPS. Nous avons beau guetter d’éventuels panneaux indicateurs, rien ne nous montre une quelconque sortie vers cet hôtel. Nous décidons de nous arrêter dans un autre lodge pour demander notre chemin. Le veilleur de nuit ne connaît pas le Lepêllê, mais téléphone sur place pour nous donner les explications de route. Nous devons faire demi-tour sur environ 8 km avant de reprendre une piste de terre qui conduit à une première grille surveillée par un gardien, lequel, prévenu de notre arrivée, nous remet un code d’accès permettant d’ouvrir une seconde grille située près de 2 km plus loin, elle-même suivie d’une troisième que nous pouvons ouvrir manuellement. Encore quelques kilomètres de piste, et nous arrivons enfin à notre hôtel, vers une heure du matin, après 350 km de route parcourus d’une traite. L’endroit semble être de toute beauté, niché dans une splendide nature, mais nous nous contentons pour l’instant de nous rendre dans notre chambre-bungalow, joliment aménagée, et de prendre enfin un repos bien mérité.
Au réveil, nous découvrons le magnifique environnement de notre lodge sous un soleil radieux. Nous prenons notre copieux petit déjeuner sur une terrasse surplombant un paysage verdoyant et vallonné. Une petite promenade dans le jardin de notre hôtel, puis dans la réserve environnante nous donne l’occasion de voir plusieurs animaux : impalas, quelques singes et une autruche. Nous rebroussons chemin, nous acquittons de notre note (1200 ZAR, soit env. 70 EUR) avant de reprendre la route.
Notre première halte est pour Pilgrim’s Rest, une ancienne petite bourgade de mineurs dont les bâtiments ont été soigneusement restaurés, comme à la fin du XIXème siècle. L’activité minière y a persisté jusqu’en 1972.
Nous partons ensuite vers Graskop pour y rejoindre la route 532 qui longe le canyon de la Blyde River, troisième plus grand canyon du monde. Nous faisons une première halte au Bourke’s Luck Potholes, à 32 km au nord de Graskop. Il s’agit de marmites rondes creusées dans la roche par les galets emportés par les tourbillons à la jonction des rivières Blyde et Treur.
Nous poursuivons notre itinéraire jusqu’aux Drie Rondavels, un des sites emblématiques d’Afrique du Sud. Trois massifs rocheux dont la forme évoque celle des cases rondes coiffée d’un toit de chaume dominent de 600 mètres la rivière qui coule au fond de la gorge. Il est 16h30, et la lumière déclinant est particulièrement belle à cet instant de la journée.
Nous remontons en voiture et partons pour notre gîte, le Southern Sand Eco Lodge à Hoedspruit. Une fois de plus, le GPS n’indiquant pas la route jusqu’au lodge, nous voilà perdus dans la nuit tombée. Nous demandons notre chemin à plusieurs reprises, mais sans succès. Ayant vu toutefois un panneau indiquant vaguement une entrée dans la réserve de Ndolovumzi (en principe, celle dont dépend notre lodge), nous nous y risquons. Le hasard faisant toujours bien les choses, le propriétaire du lodge choisit ce moment précis pour nous appeler, et nous confirme que nous sommes bien sur la bonne route. Quelques kilomètres de piste plus tard, nous arrivons enfin à destination, et découvrons sous la lampe torche de la propriétaire la tente sur pilotis qui nous est réservée. Nous faisons l’impasse ce soir encore sur le repas, car il est trop tard, et nous installons douillettement dans notre grand lit sous moustiquaire, réchauffés par deux bouillottes particulièrement bienvenues.
Dimanche 22 juillet
Il est un peu plus de huit heures du matin lorsque nous émergeons pour découvrir un paysage arboré surplombant la jolie Elephant’s River toute proche. Nous rejoignons la terrasse où nous attend notre petit déjeuner, et faisons plus ample connaissance avec Jo et Richard, un couple d’Anglais originaires du Kent, établis ici depuis six mois avec leurs deux enfants, qui gèrent l’endroit dans un esprit particulièrement respectueux d’un minimum d’empreinte écologique. Nous convenons avec eux d’une visite guidée de la réserve pour l’après-midi (500 ZAR, soit 30 EUR pp), et réservons également notre premier braai (barbecue sud-africain) pour le soir. Nous passons notre matinée à flâner au bord de la rivière, où nous apercevons un crocodile.
Dès 14 heures, nous partons comme prévu en promenade à pied dans la réserve, accompagnés par Richard ainsi qu’un ranger de ses amis, spécialiste en empreintes d’animaux. Cette assez longue balade dans le bush nous en apprend beaucoup sur la faune locale, et nous avons l’occasion d’entrapercevoir des gnous bleus, quelques impalas et divers oiseaux. Le soleil tombant, nous prenons doucement le chemin du retour vers le lodge, et sommes récompensés par une longue rencontre avec une magnifique girafe.
Vers 18h30, nous prenons place autour du feu pour le braai : nous hôtes nous ont préparé autruche, bœuf et boerewors grillés sur un feu de bois (donc sans charbon), avec du pap (une sorte de polenta avec fromage, crème et légumes), que nous mangeons accompagnés d’une bière locale et d’une bouteille de Cabernet Sauvignon. Pour le dessert, Jo a confectionné un gâteau typique servi chaud et accompagné de glace. Le tout est excellent et nous revient à l’équivalent de 15 EUR pp pour le braai et 5 EUR pour la bouteille de vin. Nous allons nous coucher relativement tôt, car le réveil doit sonner à 4h30 le lendemain afin d’être au parc Kruger dès l’ouverture.