Lundi 5 août
Nous quittons Mariposa vers 8 heures et entamons les près de 4 heures de route qui nous séparent de la Sonoma Valley, et plus précisément de Glen Ellen où nous avons réservé une chambre au Jack London Lodge (200 dollars). L’établissement est certes agréable, mais sans justifier entièrement le supplément de prix que nous nous sommes accordé par rapport à nos hébergements précédents.
Après avoir déposé nos bagages, nous partons visiter la Francis Ford Coppola Winery, située dans la Napa Valley. Une fois le grand portail franchi, nous découvrons un domaine à la mise en scène bien rodée, avec quelques objets provenant de tournages de films, comme le bureau du Parrain, la voiture de Tucker ou encore quelques costumes. À l’étage, nous nous offrons la dégustation à 30 dollars, qui propose 4 vins du domaine. Nous sommes quelque peu déçus par la qualité des vins servis, dont le prix à la vente des bouteilles varie de 30 à plus de 60 dollars ! Visiblement, c’est un nom qui se vend...
Après cette expérience, nous nous octroyons un petit plongeon dans la piscine de l’hôtel et profitons du jacuzzi attenant avant notre dîner au restaurant The girl and the fig à Sonoma. L’établissement est joliment décoré à l’ancienne, et sert une cuisine de bonne facture selon les normes américaines. Nous y prenons une salade et un saumon, accompagnés, comme d’habitude, d’un verre de vin et d’une bière. L’addition s’élève à 90 dollars.
Mardi 6 août
Nous entamons la journée par la visite de la Benziger Family Winery à Glenn Ellen. Nous payons tout d’abord 30 dollars par personne pour une visite guidée assortie d’une dégustation de quatre vins. Les lieux sont bucoliques à souhait : les vignes sont ici cultivées en biodynamie, d’où les nombreuses espèces végétales environnantes qui viennent s’associer pour un équilibre global. Un tracteur nous conduit à travers les vignes, effectuant quelques haltes explicatives. Nous dégustons d’ailleurs le premier vin au pied même des ceps ! Nous terminons la visite dans la salle de dégustation proprement dite, où nous goûtons trois autres vins. Histoire de parfaire nos connaissances, nous décidons d’enchaîner par une seconde dégustation d’un assortiment de vin haut de gamme, également proposée à 30 dollars. Les vins sont agréables et bien faits, mais d’un prix excessif pour la qualité offerte par rapport à nos tarifs européens.
Non loin de cette winery se trouve le Jack London State Historic Park (10 dollars d’entrée par véhicule), qui regroupe un musée, les ruines de la Wolf House et les tombes de l’écrivain et de son épouse Charmian, le tout dans un magnifique environnement naturel. Ce lieu émouvant permet de mieux appréhender la personnalité passionnée et aventurière de ce prolifique auteur.
Une heure de route nous sépare de San Francisco, destination finale de notre voyage. Le climat change abruptement aux portes de la ville : la température baisse notablement tandis que la brume envahit le paysage, faisant quasiment disparaître le Golden Gate Bridge que nous traversons. Nous retrouvons notre hôtel des premiers jours, le Luz, et par le plus grand des hasards, exactement la même chambre. Nous décidons de retourner au restaurant Greens pour notre repas du soir, où nous nous étions régalés au début de notre séjour. Le plaisir est toujours au rendez-vous, et l’addition s’élève à 120 dollars.
Mercredi 7 août
Nous démarrons la journée par une visite à pied au Japantown, une enclave japonaise moins florissante qu’à Los Angeles, passons par le parc Panhandle, puis le quartier Haight-Ashbury, qui connut ses heures de gloire durant la période hippie. Nous flânons quelque temps le long des boutiques bohèmes, et admirons les splendides maisons victoriennes des environs. Nous gagnons Alamo Square, qui offre une magnifique vue sur le célèbre alignement des six Painted Ladies dominant la skyline de San Francisco Downtown.
Après une petite pause café, nous entrons dans la Saint Mary’s Cathedral, construite en 1971 et dotée d’un superbe intérieur. La lumière filtre à travers les vitraux multicolores et anime la sculpture de tubes métalliques suspendue au-dessus de l’autel. Un peu fatigués par cette longue marche, nous partons nous reposer à l’hôtel avant notre dernière soirée américaine.
Afin de clôturer notre voyage en beauté, nous avons réservé une table au Lord Stanley. Ce petit restaurant (une étoile Michelin) aux allures de simple bistrot propose un menu gastronomique en sept services à 190 dollars, vins compris. Le chef Rupert Blease y montre tout son talent, résultant de sa grande expérience croisée de restaurants européens et américains, et vient nous présenter en personne ses plats dans un excellent français. Si les préparations sont savoureuses et très bien exécutées, nous sommes toutefois surpris et déçus par les vins proposés en pairing.
Jeudi 8 août
Pour notre ultime journée, nous quittons San Francisco pour une visite succincte de quelques points symboliques de la Silicon Valley. Notre première halte est pour l’énorme complexe de Facebook, situé à Menlo. Le long de la CA 84, sur un bon kilomètre, s’étendent les immeubles vitrés du réseau social le plus populaire du monde. Devant le siège social, un grand ‘sign’ du célèbre pouce attire les touristes photographes. Plus loin, à Mountain View, nous jetons un œil au Googleplex, siège social de Google, dont les bâtiments sont agréablement disséminés dans un parc arboré.
Notre étape suivante est Palo Alto et l’incontournable et prestigieuse Stanford University, à laquelle on accède au bout d’une longue allée bordée de palmiers. Bâtie pour l’essentiel dans le style hispanique des missions californiennes, Stanford s’étend sur près de 3 300 hectares, et abrite 17 000 étudiants et professeurs. À l’entrée, une version des ‘Bourgeois de Calais’ de Rodin accueille les visiteurs. La Memorial Church présente une façade richement décorée de mosaïques, tandis que la Hoover Tower, haute d’environ 86 mètres, abrite une des dix-neuf bibliothèques du campus. Nous partons enfin pour Cupertino et faisons une halte à Infinite Loop, puis au Apple Park Visitor Center, seul et unique moyen d’avoir une vue sur le mystérieux vaisseau spatial ovale, nouveau siège de la célèbre multinationale créée par Steve Jobs en 1976.
Nous reprenons la voiture en direction de l’aéroport de San Francisco. Nous rendons à Thrifty notre Nissan de location avec laquelle nous aurons parcouru plus de 5000 kilomètres sans le moindre souci, avant de prendre notre avion à 20h25 en direction de Charles de Gaulle à Paris, où nous atterrissons le lendemain à 16h20 après 11 heures de vol. Un dernier trajet en TGV nous ramène à Bruxelles, où nous arrivons vers 19 heures.
Ces 3 semaines dans l’Ouest américain, bien remplies, auront filé à toute allure. Nous avons été grandement impressionnés par l’incomparable splendeur des vastes paysages visités, superbes et variés à l’infini. Si les trois grandes villes (San Francisco, Los Angeles, Las Vegas) par lesquelles nous sommes passés nous auront marqué par leurs personnalités affirmées, nous avons aussi été sensibles au calme et à la douceur de vivre qui se dégagent de nombre d’autres cités plus petites. L’organisation efficace et la propreté omniprésente sont deux atouts particulièrement appréciables. Le coût moyen des hôtels et restaurants, plus élevé que chez nous, constitue sans doute le seul vrai petit bémol de ce mémorable voyage, qui nous est revenu à 5000 euros par personne, tout compris, vols inclus.
En conclusion, faut-il visiter l’Ouest américain ? Si vous aimez la nature et que votre portefeuille vous le permet, il s’agit d’une destination de voyage incontournable.