Le restaurant la Canne en ville est situé rue de la Réforme 22 à Ixelles, un quartier dans lequel le service voiturier vient à point nommé. Installé dans une ancienne boucherie depuis 1983, l'établissement arbore une décoration à l'avenant, avec de jolis carrelages dans la salle avant. La salle arrière, dans laquelle on nous installe, évoque davantage l'ambiance intimiste d'une habitation privée. Placé sous la houlette du chef Kevin Lejeune, ancien second de David Martin à La Paix, le restaurant affiche une étoile Michelin et 14,5 au Gault&Millau.
Nous optons d'emblée pour le menu surprise en 6 services à 130 euros avec l'assortiment vins à 70 euros, la formule la plus étendue. Deux formules moins onéreuses déclinées en 5 services (96 + 60 euros) ou 4 services (79+50 euros) sont également disponibles.
Avant même notre apéritif, nous recevons une eau à la carotte et au yuzu, une entrée en matière fraîche et parfumée.
Pour l'apéritif proprement dit, notre choix se porte sur un cocktail maison à base de gin, citron vert, gingembre et basilic rouge. Il se voit accompagné d'un croustillant à la mousse d'anguille fumée ainsi que d'un sablé au parmesan garni de topinambour et crevette. Une troisième dégustation propose une crevette Obsiblue travaillée en tartare et en soufflé.
Nous recevons notre premier vin, un Grüner Veltliner 2018 du domaine Jurtschitsch, un vin vif avec une belle harmonie entre minéralité et fruité. Parfait pour accompagner notre Saint-Jacques en préparation froide avec truffe noire, Granny Smith et panais, une composition délicate et parfumée.
Notre deuxième vin est un Chinon blanc 2017 de chez Bernard Baudry, aux notes de fruits blancs et d'agrumes, sec mais avec une agréable rondeur. Il accompagne un tartare de veau de lait de Corrèze avec caviar Osciètre, huile de plancton, émulsion au poivre à la saveur de citronnelle.
La préparation suivante est une langoustine bretonne avec déclinaison de morilles en ballottines, lamelles cuites et lamelles crues, et bouillon de morilles. La langoustine, qui arrive sous cloche fumée au romarin, est parfaitement cuite et les morilles délicieusement parfumées. Dans notre verre, un aromatique Langhe du domaine Cascina Adelaide.
Notre verre suivant est un Bourgogne Chardonnay 2014 du Domaine des Terres de Celle, un vin sec et persistant. Dans notre assiette, un homard bleu de Bretagne, déclinaison de chou-fleur et curry Vadouvan, une préparation plus corsée et au jeu de textures intéressant.
Le vin suivant nous emmène au Portugal, dans la région du Douro, avec un Poeira Dusty aux tanins abondants et aux notes de fruits noirs. Il accompagne un bœuf wagyu, avec chou de Bruxelles et Belles de Fontenay. Le wagyu est absolument succulent.
Les plus gourmands d'entre nous prennent encore une assiette de fromages.
Pour accompagner le dessert, nous recevons l'effervescent 3B rosé extra brut Filipa Pato, une méthode champenoise du Portugal. Dans notre assiette, une préparation de cheese-cake, mangue, fruits de la passion et spéculoos.
Nous terminons ce long repas avec un espresso, qui arrive accompagné de quatre délicieuses mignardises.
En conclusion, nous avons passé un très bon moment de table. La cuisine est précise et met en œuvre des produits plutôt haut de gamme et d'excellente qualité. Si les préparations ne sont pas nécessairement surprenantes, elles sont toujours parfaitement exécutées. En ce qui concerne les vins, nous avons été quelque peu déçus des flacons servis au vu du prix demandé (70 euros tout de même), nettement supérieur à celui en vigueur dans d'autres établissements de même niveau. Bien que servis relativement généreusement, les vins ne sont pas pour autant parvenus à nous séduire pleinement.
Faut-il aller à la Canne en ville ? Abstraction faite du prix excessif, vous y ferez un très bon repas.