Le restaurant La Durée, 16/20 au Gault&Millau et deux étoiles Michelin, est situé Leenstraat 28 à Izegem. L'établissement du chef Angelo Rosseel est installé dans une villa élégante et sobre, à la décoration classique. Le samedi soir, les convives se voient servir le menu six services 'Seasonal impressions' à 165 euros, éventuellement accompagné de la sélection vins à 75 euros.
Pour l'apéritif, nous optons pour une coupe de champagne Gosset extra brut (22 euros), frais et vif. Il accompagne trois dégustations : un gaspacho aux petits pois, oignons jeunes, radis et fêta, une huître, jus de concombre et wasabi, ainsi qu'un œuf de caille poché avec crevettes de la mer du Nord et bouillabaisse. Les saveurs sont précises et justes, avec une petite pointe épicée qui complète l'ensemble et que nous retrouverons d'ailleurs au fil du repas.
Le premier vin servi est un Furt Riesling du domaine autrichien Stift Goettweig, frais et minéral, avec une pointe d'acidité évoquant la Granny Smith. Il accompagne un steak tartare de tomate au tabasco, sauce Worcestershire et sucrine. Une préparation fondante et savoureuse à souhait !
L'assiette suivante décline queue de langoustine grillée, burrata, gaspacho de tomates jaunes ananas, que nous choisissons d'agrémenter d'un supplément de caviar (20 euros). La cuisson est parfaite et les saveurs, ultra-précises. Dans notre verre, la cuvée Les Claux du domaine Raymond Usseglio, un côte du Rhône blanc aromatique à base de Grenache, Clairette et Roussane.
Le sommelier nous sert maintenant un Cinerino 2019 de la maison Marziano Abbona de la région des Langhe à base de Viognier, avec des notes de miel et de pamplemousse. Il accompagne une pizza aux courgettes jaunes et vertes, ricotta, prosciutto di pulpo, paprika fumé et roquette, un nouveau clin d'œil à l'Italie.
La préparation suivante est un rouget accompagné d'une variation de fenouil décliné en confit, jeune, en graines et en tartare, avec un jus à base de moules de bouchot et chorizo. ici encore, une agréable note épicée apporte une certaine tension à l'assiette. Dans notre verre, un Spätburgunder 2019 du domaine Wolf, avec des notes de thym et laurier.
Nous passons maintenant à un filet de Holstein avec caviar d'aubergine, artichaut poivrade, girolles, terrine de pomme de terre avec lardons et jus à base de viande. Pour l'accompagner, un Chianti classico Capellino 2014, 100% Sangiovese.
Nous voici arrivés au dessert, une savoureuse composition à base de crème aigre, vanille, compote et sorbet de myrtilles.
Nous commandons encore un café, qui arrive accompagné de cinq mignardises (15 euros) : tartelette aux figues, truffe au chocolat à l'Armagnac, madeleine, éclair au citron, granité aux fruits de la passion. Classiques, mais absolument délicieuses.
En résumé, nous avons beaucoup apprécié notre repas, tout en précision. Les saveurs, souvent caractérisées par un clin d'oeil italien, sont parfaitement maîtrisées. Il ne faut pas venir chercher chez La Durée une cuisine d'une originalité renversante, mais un amour des bons produits, magnifiés par une superbe maîtrise technique et une belle cohérence tout au long du repas.
Côté addition, ce repas est revenu à 594 euros pour deux, absolument tout compris, un tarif normal pour un deux étoiles.
Faut-il aller chez La Durée ? Certainement, si vous êtes en quête d'un succulent repas plutôt classique dans un cadre à l'avenant.