Le restaurant Sir Kwinten est situé Markt 9 à Lennik, dans une élégante et vaste maison de maître. L'établissement propose des tables réparties sur deux étages. Récemment rénové, l'intérieur aménagé dans les tons de beige est particulièrement soigné et respire une classe évidente. Aux fourneaux, le chef Glenn Verhasselt a été proclamé Jeune chef de l'année 2020 pour la Flandre par Gault&Millau (16/20) et arbore une étoile Michelin. Le chef de salle et sommelier Yannick Dehandschutter a quant à lui été sacré meilleur sommelier de Belgique en 2013 et sommelier de l'année en 2019.
La maison propose deux menus : 4 services (70 euros) ou 5 services (90 euros). Notre choix se porte sur la seconde option, à laquelle nous ajoutons le plat signature du chef à 25 euros. En ce qui concerne les vins, le restaurant offre différentes formules de pairing : sélection 'classique' ou 'découverte' (38 euros pour le 4 services, 45 euros pour le 5 services). Pour ceux qui désirent profiter des vins en quantité plus limitée, ces deux sélections sont également disponibles en formule 'bob' au prix de 24 euros (4 services) ou 28 euros (5 services). En outre, un pairing sans alcool est possible à 20 euros (4 services) ou 25 euros (5 services). Chacun y trouve donc son bonheur. Pour notre part, nous décidons de découvrir tant la formule 'classique' que 'découverte'.
Nous ouvrons les festivités avec un brut blanc de noirs (15 euros) du domaine Dappersveld-Woestijn, situé non loin de là, ainsi qu'avec un champagne Bonnet-Ponson extra brut, cuvée perpétuelle (16,5 euros). Pour les accompagner, nous recevons une bouillabaisse et rouille revisitée, corsée et excellente.
Deux autres dégustations arrivent : un chou-fleur brûlé avec crème de jambon Batallé et croquant de cèpe d'une part, ainsi que des bulots avec champignons enoki marinés au piment d'espelette et crème de beurre noisette, d'autre part. À l'instar de la bouillabaisse, des préparations hautes en saveur, au goût corsé.
On nous apporte également du pain maison à l'épeautre du Pajottenland, accompagné de beurre de ferme salé et de saindoux.
Le premier vin 'découverte', le Vindagòti du domaine Filippi, est un blanc de la région du Soave, en Vénétie, et offre une belle fraîcheur. Le pairing 'classique', un Viñátigo Listán Blanco de Canarias 2019, nous vient de Ténériffe. Ses arômes de pomme verte sont parfaits avec le maquereau mi-cuit servi flambant à table, avec tartare de maquereau avec aneth, pomme verte et raifort. Un plat spectaculaire et parfaitement réussi en termes de précision et de saveur.
Le vin 'classique' suivant est un Grüner Veltliner de Walter Steinberg, un vin autrichien frais et minéral avec une note épicée, qui convient bien à la note asiatique du plat qu'il accompagne. Le pairing 'découverte' est un saké du sud du Japon, parfait avec la préparation de raie laquée, ponzu, daikon mariné et coques de Zélande.
Pour le plat suivant, le vin 'classique' est une cuvée 'La vigne du petit poirier' du domaine François Carillon 1611, un Puligny-Montrachet structuré et riche. La version 'découverte' est un Colar Dominó 2019 du Portugal, dont la note iodée se marie idéalement avec notre assiette déclinant noix de Saint-Jacques grillée, barilotto (sorte de ricotta maturée), confit de chicon de pleine terre, structures de topinambour en crème et naturel, et jus à base de réduction de Fino sherry. Une fois encore, une composition précise et aux goûts bien affirmés.
Pour accompagner le plat signature, nous recevons pour le vin 'classique' la cuvée Kalkstein en 2018 de Georg Mosbacher Deidesheim, dans le Palatinat, un Riesling offrant une belle minéralité. La sélection 'découverte' est un vin orange cuvée Serra Oca Mostatel Graúdo 2019, non filtré, avec un côté levures et épices qui se marie bien avec notre assiette, une composition autour de la langoustine bretonne 'Guilvinec' avec ravioli de langoustine, langoustine à la plancha avec algues séchées, sauce à base de langoustine, vadouvan et agrumes.
Le verre 'classique' suivant est un Quinta do Corujão Dão Doc 2017, bien équilibré et aux tannins bien fondus. Pour la version 'découverte', on nous sert un Beaujolais naturel Chiroubles 2017 du domaine Breton à Villié-Morgon, également bien fondu. Ils accompagnent un perdreau 'Druivenblad' cuit sur coffre sur des feuilles de vigne, ainsi qu'un confit réalisé avec la chair des cuisses, céleri-rave, chanterelles, crème de chou-rave et champignons de Paris.
Pour le dessert, nous recevons pour le pairing 'classique' un Tokaji Fordítás Dorogi Tesvérek 2012, doux, mais avec une belle acidité et beaucoup de finesse. Pour la 'découverte', il s'agit d'une Liefmans Goudenband 2020, un assemblage de bière âgée et jeune. Dans notre assiette, un cannelloni à la poire doyenné fourré au crémeux de chocolat, avec glace à la fève tonka et sauce caramel au beurre salé.
Pour accompagner notre café, nous recevons encore une assiette proposant notamment une boule de chocolat blanc fourrée aux agrumes japonais ainsi que des cannelés bordelais.
En résumé, ce restaurant a été une très agréable découverte. L'expérience s'est avérée parfaite sur toute la ligne : un décor élégant et de bon goût, des plats goûteux articulés autour d'un ingrédient de première qualité, des formules de pairings permettant à chacun de trouver son bonheur et un rythme de service idéal.
Côté prix, nous arrivons à une addition de 182 euros par personne absolument tout compris, ce qui est très raisonnable compte tenu de la qualité du moment de table proposé.
Faut-il aller chez Sir Kwinten ? Sans la moindre hésitation ! Vous y passerez un excellent moment de découverte.