Tables et voyages

Lundi 24 juillet

Nous échappons au petit déjeuner de l'hôtel, car notre train pour Kyōto part à 7h28. Nous arrivons à destination environ 90 minutes plus tard. De la gare, nous prenons un taxi pour rejoindre notre hôtel, le Sotetsu Fresa Inn Kyoto-Shijokarasuma (environ 65 euros la nuit), un établissement plus intime que le précédent (9 étages et 140 chambres seulement) et soigné d'apparence, bien qu'assez impersonnel. Nous y déposons nos bagages et y prenons notre petit déjeuner, un buffet peu enthousiasmant offrant un choix limité de préparations japonaises et occidentales assez fades. Mais l'hôtel est bien situé, comme son nom l'indique proche des gares de Shijō et de Karasuma, un avantage appréciable en ce mois de juillet où se déroule le Gion matsuri, un des trois grands festivals du Japon avec Tenjin matsuri (Osaka) et Kanda matsuri (Tokyo). Les points forts de cette impressionnante célébration du solstice d'été du sanctuaire Yasaka Jinja sont les deux défilés des chars (yamaboko) et autels portatifs (mikoshi) dans les rues de la ville. Nous avons la chance d'assister au deuxième de ces défilés, la "fête d'après" (Ato matsuri), où les dieux regagnent le sanctuaire. Les chars, immenses (les plus grands culminent à 25 mètres et pèsent jusqu'à douze tonnes), sont magnifiquement décorés, et maniés par des dizaines de personnes qui les guident à travers les rues bordées d'une foule dense. Sur les chars, mais aussi à pied en procession, des groupes costumés et des musiciens traditionnels ajoutent encore à la splendeur de l'événement.

Nous passons plusieurs heures à admirer ce long flot de magnificence et de folklore avant de partir visiter le petit quartier de Shimbashi, ses maisons en bois et ses pittoresques ruelles, peu animées en cet après-midi. Nous nous rendons ensuite au marché Nishiki, lequel s’étend sur une rue étroite et couverte abritant une variété de boutiques, étals et stands de vente offrant une vaste sélection de produits frais, fruits de mer, produits du terroir, épices, pâtisseries et bien plus encore.

La température avoisine les 35° C, et nous nous rafraîchissons comme d'habitude à l'aide d'un bon kakigōri (glace rasée). Le temple Kennin-ji est le plus vieux temple zen de la ville, et abrite l'impressionnant plafond des Dragons Jumeaux, une monumentale peinture signée Koizumi Junsaku. Il est situé non loin du Gion Corner, un théâtre proposant un spectacle où sont abordés divers arts traditionnels du Japon (photos interdites). Nous y avons réservé nos places (environ 36 euros par personne). Ce spectacle d'une heure, que viennent appuyer de très intéressantes explications, donne un bon aperçu de différentes disciplines : cérémonie du thé, koto, ikebana, théâtre kyōgen (comédie associée au nō), bunraku (théâtre de marionnettes), gagaku (musique de cour), danse de geishas et maikos.

Il fait toujours très chaud, et nous décidons de nous installer dans un bar pour la soirée plutôt que de prendre un véritable repas. Nous dégustons cocktails et whiskies, avec tout de même quelques gyozas et petites saucisses pour accompagner le tout.