Tables et voyages

Lundi 1er janvier

Nous quittons notre hôtel dès 6 heures du matin en voiture avec chauffeur (55 euros), le seul moyen de transport permettant d'arriver à temps pour le départ du safari que nous avons réservé au parc national et sanctuaire faunique de Gir, plus communément désigné sous le nom de Sasan Gir. Nous sommes même largement en avance, et en profitons pour faire notre check-in à l’hôtel, le Gir Serai (216 euros, chambre et repas inclus), situé juste à côté de l’entrée du parc. L’hôtel, un havre de paix à la fois charmant et élégant, offre une vue fabuleuse sur la rivière Hiran et la nature environnante. Le temps de déposer nos valises dans notre chambre, et nous nous rendons au guichet du Devalia Park Gypsy Safari pour régler les frais à rallonge de notre réservation : 88 euros pour le safari proprement dit (une heure), 31 euros pour la Jeep, 4,5 euros pour le guide et 2 euros pour les deux appareils photo !

On nous installe à l'arrière d’une jeep Mahindra Bolero modifiée, dans laquelle nous sommes protégés par une cage.

Sasan Gir est en effet le seul lieu au monde où vivent encore des lions d’Asie à l’état sauvage. Cette espèce menacée ne compte plus qu’un peu plus de 600 individus, et nous espérons vraiment avoir l’opportunité d’en apercevoir. Bien entendu, le parc abrite également nombre d'autres espèces : sambar, singe, chital (cerf axis), antilope nilgaut, chinkara, mais aussi panthère et léopard, plus difficiles à repérer. Nous croisons un certain nombre de sambars, singes et cerfs axis, lorsque notre guide avise un groupe de lionnes allongées dans l'herbe. Un mâle s'approche et les rejoint pour une sieste en famille. Nous profitons de l'aubaine, et observons pendant de longues minutes ces majestueux animaux dans leur habitat naturel, une expérience dont nous mesurons le caractère tout à fait exceptionnel.

La chance est décidément de notre côté, car nous tombons un peu plus loin sur un splendide léopard qui passe à quelques mètres à peine de notre véhicule. Cette heure absolument magique passe en un éclair.

Nous nous offrons une après-midi de farniente, que nous entamons par un massage (42 euros), encore plus intense et agréable qu'à Junagadh. Nous nous installons ensuite confortablement dans l'imposante loggia de l'hôtel, et sirotons notre masala chai tout en admirant la nature sauvage qui s’étend sous nos yeux. Quelle magnifique journée de 1er janvier !

L'heure est venue de passer à table, et nous nous régalons des simples et bons plats gujarati du buffet. Nous passons à la réception de l'hôtel et réservons une voiture avec chauffeur pour la suite de notre voyage avant de regagner notre chambre.

Mardi 2 janvier

Nous prenons notre petit déjeuner avant de monter à bord de la voiture réservée la veille (25 euros). Il est 11 heures du matin lorsque nous arrivons au temple de Somnath, l’un des plus célèbres et importants temples hindous et le plus sacré des douze Jyotirlinga, les sanctuaires où Shiva est vénéré sous la forme d'un phallus de pierre. L'histoire du temple remonte à des temps très anciens, aux alentours du 10e siècle. Détruit à plusieurs reprises par les envahisseurs musulmans, il a été reconstruit à chaque fois, sa dernière réédification datant de 1951. Les sacs, appareils photos, téléphones et montres sont rigoureusement interdits sur le site, et nous laissons nos biens à la consigne prévue à cet effet. Plus loin, une deuxième consigne se charge de nos chaussures. Une foule dense se presse sur ce haut lieu de pèlerinage, et la longue file des fidèles s'étire dans les allées du parc qui cerne le temple, répondant par de fervents maha dev (grand dieu) aux incantations lancées.

À l'intérieur du temple nous accédons par circumambulation au garbhagriha (saint des saints), au centre duquel trône le précieux lingam de pierre noire, cerné de panneaux dorés et délicatement arrosé de beurre clarifié comme l'exige la puja (rituel). Nous sortons du temple par l’arrière et passons devant une série de scènes représentant la vie de Shiva, avant de retrouver nos chaussures et nos bagages.

Nous nous rendons à pied jusqu’à la gare routière proche, et prenons un bus en direction de l'île de Diu, que nous atteignons environ 2 heures plus tard. À l'instar de Goa, Diu et l'enclave voisine de Daman sont d'anciens comptoirs portugais, fusionnés depuis 2020 sous le nom on ne peut plus explicite de 'Dadra et Nagar Haveli et Daman et Diu' !

Pour un peu plus de 2 euros, un tuk-tuk nous dépose à notre hôtel, le Radhika Beach Resort and Spa (83 euros la nuit, petit déjeuner inclus), constitué de petits bungalows aménagés avec goût. Le temps de profiter d'une douche rafraîchissante, et nous gagnons la plage de Nagoa, juste en face de notre hôtel. Quelques dizaines d'Indiens sautent tout habillés dans les vagues, et y prennent visiblement autant de plaisir que des enfants.

Nous nous offrons une petite promenade sur la plage de sable clair qui s'étend en arc de cercle sur plus de deux kilomètres au sud de l'île. De retour près de l'hôtel, nous prenons place dans un bar et dégustons quelques 'jamun shots'. Le jus du fruit du jamelonier, intense, astringent et d'un violet soutenu, est servi frais dans un tout petit verre au bord couronné de sel. Absolument délicieux.

Nous traversons la route et nous installons au restaurant de l’hôtel. Nous commandons tout d’abord... deux whisky sour. En raison de son statut particulier, Diu échappe en effet à l'interdiction d'alcool en vigueur dans le Gujarat. Nous optons ensuite pour du 'king fish' (poisson de la famille du maquereau), préparé au gingembre pour Daniel et en version tikka masala pour Catherine, accompagné de naans. Nous nous régalons de ces plats particulièrement goûteux, servis avec soin par un personnel stylé.