Le restaurant Au gré du vent est situé rue de Soudromont 67 à Seneffe. Il arbore une étoile Michelin et la note de 16/20 au Gault&Millau. La cheffe, Stéphanie Thunus, a été élue 'Lady chef of the year' en 2014. Les attentes sont donc élevées ! L'établissement, récemment rénové, arbore un intérieur 'tendance' avec les inévitables chaises baquet, sans faute de goût mais plutôt impersonnel, dans le style des lobbies d'hôtels internationaux. Trois menus sont proposés : Coup de cœur en 4 services à 80 euros (sélection vins 40 euros), Évasion en 5 services à 45 euros (vins à 50 euros), et Plaisir en 6 services à 115 euros (vins 60 euros), pour lequel nous optons.
Pour l'apéritif, notre choix se porte sur une coupe de champagne R. Faivre Extra Brut 'Les Reflets du Clocher' (15 euros), un Blanc de Noirs élaboré exclusivement à partir de pinot meunier et offrant une palette aromatique de fruits jaunes. Pour l'accompagner, nous recevons une gaufre à base de shiso vert et feta, que nous aurions préférée chaude.
Arrivent ensuite trois dégustations : de l'anguille fumée accompagnée de pomme Granny Smith et d'une glace à la laitue et miso ; des rillettes de maquereau avec gelée au dashi et gel de poire ; et une tartelette au jambon de Serrano et figue. À défaut de saveurs surprenantes, celles-ci témoignent d'un beau travail.
La dernière mise en bouche est un maki de poireau (extrêmement croquant) accompagné de moules de bouchot et de pommes de terre sous forme de sauce.
Nous recevons notre premier vin, un Côteau du Giennois, Champ Gibault 2020, de Florian Robin, élaboré exclusivement à base de sauvignon blanc, lequel accompagne une préparation de foie gras français, céleri-rave, pomme et vinaigre de Calvados. Joliment présentée à la manière d'un javanais, cette composition s'avère relativement lourde et peu intéressante gustativement.
L'assiette suivante décline Saint-Jacques de Dieppe, wakamé, radis noir et lait battu infusé au céleri, une préparation aux forts accents iodés. Pour l'accompagner, un Chenin blanc 2021 assez vif de Claude Vialade, produit dans la région du Languedoc-Roussillon.
Le vin qui sui est la cuvée Maleka Grillo de Cantine Paolini, un vin blanc sicilien issu du cépage grillo. Il accompagne une préparation à base de tête de moine, truffe, panais et vin jaune. Nous déplorons le fait que les lamelles de truffe soient légèrement cuites, ce qui affadit la préparation tant en termes de texture que de saveur.
Nous recevons maintenant une minuscule bouchée de homard européen rôti, accompagnée de salsifis, laurier, châtaigne et sauce aux châtaignes, une préparation encore une fois peu distinctive. L'assiette est accompagnée d'un beignet réalisé avec les pinces de homard. Dans notre verre, un Mas Peyrolle Esprit 2021, un vin rouge assez frais de l'appellation Pic Saint-Loup élaboré par Jean-Baptiste Peyrolle et composé principalement de syrah, mourvèdre, grenache noir et cinsault.
Le sommelier nous sert à présent la cuvée Petit ours 2022 de Matthieu Barret, un Côtes du Rhône rouge élaboré à partir de syrah, un vin structuré pour accompagner notre faon servi avec butternut, carotte cuite au cumin, crosnes, quenelle de mandarine, sauce à base de kumquat et butternut, feuilleté au butternut et pommes de terre, un plat de saison sans réelle surprise.
Nous recevons maintenant un rafraîchissement à base de jasmin avant d'aborder le dessert.
Notre dernier vin de la soirée est la cuvée Sourire de Cyrano 2023, un Côtes de Bergerac moelleux qui accompagne notre dessert à base d'ananas, chocolat blanc et coriandre. Ce dessert s'inscrit dans la lignée des plats précédents : malgré un travail évident, il pèche malheureusement par son manque de saveur et de finesse.
Nous ne commandons pas de café, mais recevons néanmoins un assortiment de mignardises pour clôturer notre repas.
En résumé, nous avons été relativement peu séduits par notre moment de table Au gré du vent. Malgré un travail évident, la cheffe ne parvient pas à étonner et livre une cuisine peu intéressante. Les cuissons sont justes, mais il manque ce supplément d'âme qui transcende la grande cuisine. La sélection vins, correcte sans plus, ne nous a pas davantage enthousiasmés, tout comme le service relativement impersonnel. Relevons également les sempiternelles dentelles croustillantes déclinées sous toutes les formes possibles qui viennent coiffer chaque assiette durant tout le repas... et finissent par lasser profondément. Pour une addition de 191 euros par personne tout compris, nous sommes plutôt déçus.
Faut-il aller Au gré du vent ? Selon nous, mieux vaut opter pour un autre établissement 1 étoile.