Chère lectrice, cher lecteur, bonjour !
Il faut près de deux heures de route depuis Bruxelles pour arriver à Paliseul, près de Bouillon, où se trouve le Gastronome. Nous avons cette fois-ci réservé deux nuits dans l'établissement, afin de rentabiliser au mieux le trajet. L'ancienne bâtisse, de style ardennais, a été entièrement réaménagée avec beaucoup de goût voici un an, dans un esprit contemporain. Les propriétaires du Gastronome sont aussi ceux de la Grappe d'Or à Torgny.
Nous prenons possession de notre chambre, très agréable, avec de beaux accents de couleur et des matériaux soignés.
Nous nous reposons un peu en attendant l'heure du repas, puis descendons vers 19h30 au salon du rez-de-chaussée, où nous prenons notre apéritif, soit une coupe de champagne agrémentée de quelques mises en bouche.
Mises en bouche |
Après cette agréable entrée en matière, nous passons à table, dans la salle à manger attenante, où de confortables fauteuils colorés nous attendent.
Notre formule, le forfait "escapade" de deux nuits en demi-pension, nous propose, outre l'apéritif que nous venons de prendre, un repas du soir en trois services (à choisir à la carte) avec vins assortis et café. L'entrée de Catherine se compose de noix de coquilles Saint-Jacques rôties, pomme granny, céleri, écume de citronnelle et châtaigne. Un plat savoureux, qui mêle tradition et originalité dans un juste équilibre. Daniel reçoit quant à lui un millefeuilles de hareng fumé et pomme de terre, coulis d'oignon doux des Cévennes, cébettes grillées. Ici aussi, l'équilibre est de mise, et l'ensemble laisse bien augurer de la suite. Ces plats nous sont servis avec un Sauvignon blanc de l'Hérault pour Catherine, et un Viognier du Pays d'Oc pour Daniel. Une mention tout à fait spéciale pour la sommelière, qui fera tout au long de notre séjour un travail aussi convaincant qu'enthousiaste.
Saint-Jacques | Millefeuilles |
Pour la seconde assiette, Daniel a choisi une joue de bœuf confite façon bourguignonne, grenaille de Florenville, mousse d'aubergine, pois chiches soufflés. La joue est tout à fait tendre, et nous retrouvons cet esprit associant tradition et modernité. Même chose pour l'assiette de Catherine, composée de faisan, carpaccio de cèpes à l'huile et graines de chanvre torréfiées, très grosse semoule comme un risotto, sauce café-crème. Un plat particulièrement goûteux. Ces plats sont acccompagnés avec beaucoup de justesse par un Chorey-les-Beaune pour Catherine, et un Saint-Joseph pour Daniel.
Joue de bœuf | Faisan |
En dernier service, Daniel opte pour l'assiette de fromages, tandis que Catherine choisit un dessert à base de fenouil, panais et chocolat grand cru. De bons fromages, et un dessert original par le choix de ses ingrédients, sans être la meilleure découverte de la soirée. Un Saint-Aubin accompagne le fromage, tandis qu'un Chardonnay du Pays d'Oc vient remplir le verre de Catherine pour son dessert.
Fromages | Dessert au fenouil et panais |
Avant de regagner notre chambre, nous prenons encore un café accompagné de quelques mignardises de bonne qualité, quoique peu surprenantes.
Après une nuit pasible dans notre chambre bien au calme, nous descendons prendre notre petit déjeuner dans une salle décorée façon vieux bistrot revisité. Délicieux pain maison, couques, œufs, jambon, fromage et confitures.
Salle du petit déjeuner |
Le soir venu, nous revenons à la salle du restaurant, où nous attend la même formule trois services avec apéritif et vins assortis. En première assiette, Catherine opte cette fois-ci pour un lièvre en rillettes et copeaux de foie gras de canard, confit d'oignon rouge à la figue, accompagné d'un Pays d'Oc blanc. Un plat de bonne facture, peut être un peu moins séduisant que ce qui a été proposé la veille. Daniel, pour sa part, choisit une volaille d'Ardennes farcie à la duxelle de champignons, salade d'endive, poire et bleu de Scailton de la Bergerie d'Acremont, servie avec un vin de Touraine blanc. Il apprécie à la fois la cuisson, très juste, de la volaille, et les saveurs de l'accompagnement qui l'environnent, et une fois encore, la judicieuse proposition de vin de la sommelière.
Lièvre | Volaille d'Ardennes |
Pour suivre, Daniel reçoit un filet de lieu poché au court-boui!llon, risotto croustillant à la mozzarella, beurre blanc au curry rouge.Un plat basé sur une recette des plus traditionnelles, mais agrémenté de petites touches d'originalité qui lui donnent un cachet beaucoup plus actuel. Catherine se voit quant à elle servir une gigue rôtie de chevreuil sauce Grand Veneur, croustillant de groseille, écrasée de Plates de Florenville, déclinaison de courges butternut, spaghetti, potimarron. Un plat de bonne qualité, mais peut-être moins séduisant que le faisan de la veille.
Lieu poché | Chevreuil |
Nous terminons par un dessert à base de marrons glacés, croquant à la noisette, crème de chocolat blanc et glace infusée au chêne, d'une part, et ananas façon Tatin, coulis de fruits de la passion, glace caramel au beurre salé, biscuit de goyave d'autre part. Comme tout au long de nos deux repas, ces desserts illustrent bien la philosophie de l'établissement : préparation classique rehaussée d'ingrédients originaux, pour un équilibre plutôt réussi entre tradition et modernité.
Marrons glacés | Ananas façon Tatin |
En conclusion, il s'agit d'une formule très intéressante. Pour 405 euros pour deux, nous bénéficions de deux nuitées dans une chambre irréprochable autant qu'originale, de deux menus en trois services avec apéritif, vins et café, et de deux petits déjeuners. La cuisine n'est peut-être pas du niveau d'un étoilé, mais elle offre une qualité constante, réjouit les palais, et surprend souvent par son imagination. On peut sans hésiter parler de rapport qualité-prix imbattable. A titre de comparaison, la formule avec une nuitée avec un repas et un petit déjeuner revient à 220 euros pour deux, alors qu'il faut compter compter le double chez un étoilé.
Faut-il aller au Gastronome ? Absolument, car on y vit une parenthèse culinaire des plus agréables dans un cadre qui l'est tout autant et ce, à prix doux.
Catherine et Daniel