Chère lectrice, cher lecteur, bonjour !
Le "restopass" nous amène cette fois "En face de parachute", chaussée de Waterloo 578, à 1050 Ixelles. Nous entrons dans un petit restaurant, à la chaleureuse atmosphère de bistrot-bar à vin, meublé de grands rayonnages en bois garnis de bouteilles multiples et variées. Les petites tables en bois, assez serrées, sont éclairées à la bougie. L'établissement est plein, et le niveau sonore est à l'avenant.
Pour l'apéritif, nous optons pour les suggestions de vin affichées sur une ardoise murale et, suite aux conseils du sommelier, portons notre choix sur un Castello di Pomino 2011, un petit blanc italien bien sympathique, à la fois épicé et fruité. Nous en profitons pour goûter le pain, qui s'avère très savoureux, en particulier celui aux céréales, auquel nous faisons honneur.
Dans l'intervalle, nous effectuons notre choix du menu sur une autre ardoise qui nous est présentée à table, et le sommelier vient faire son office. En guise de consensus, il nous propose, pour les différentes viandes choisies, un Vaïsse 2008, un 100% Mourvèdre du Languedoc. Nous avons tout le loisir de déguster ce vin aux arômes de fruits noirs, très équilibré, avant de recevoir nos entrées. Nous ne regrettons pas son prix assez élevé (47 €), car il nous satisfait pleinement.
Les entrées arrivent. Tartare de thon aux Oyster Leaves, crème épaisse au râpé de citron, spaghetti de concombres et coulis de cresson. En face, carpaccio de bœuf aux chipirons, petits poivrons verts et huile d'olive vierge, ainsi qu'une cocotte de moules de bouchot de la baie du Mont-Saint-Michel, au piment doux de Murcia et oignons rouges. Le tartare est très rafraîchissant, avec un beau contraste entre l'acidité du citron et l'onctuosité du coulis de cresson, et des saveurs bien affirmées. Le carpaccio s'avère très goûteux lui aussi, et présente une association de saveurs originale. Les moules, tendres à souhait, sont agrémentées d'une sauce délicatement relevée, peut-être un soupçon trop présente au détriment de la saveur marine des coquillages.
Tartare de thon | Carpaccio de bœuf | Moules de bouchot |
Le service se poursuit lentement mais sûrement, à un rythme compréhensible au vu de la toute petite cuisine où se démène un chef solitaire. Néanmoins, nos plats font leur apparition. D'une part, des aiguillettes de bœuf Simmenthal, avec salade de roquette, parmesan, tartuffata et cocotte de pommes grenailles à l'ail confit. Une viande de bonne qualité, et un accompagnement savoureux. D'autre part, on nous sert un magret de canard rôti, avec caramel aux épices, cerises à la sariette et tatin d'échalotes. Voilà un plat à la fois corsé et doux, avec un canard à la cuisson bien maîtrisée, et une tatin originale. Le filet de bar poëlé est quant à lui accompagné de girolles marinées, d'une vinaigrette aux noisettes et d'un espuma de lard. Les champignons frappent par leur cuisson parfaite et leur saveur bien mise en valeur par l'assaisonnement, et s'harmonisent parfaitement avec le bar d'une cuisson irréprochable.
Bœuf Simmenthal | Magret de canard | Filet de bar |
Comme il nous reste encore une petit place pour le dessert, nous passons commande pour un sorbet à la violette, avec meringue et bonbons, des fraises belges à la fleur de samba et glace vanille, et un baba au rhum, accompagné d'une glace au yaourt et de fruits rouges. De quoi clore ce repas en douceur, à la satisfaction générale.
Sorbet à la violette | Fraises | Baba au rhum |
En conclusion, il s'agit d'une très agréable cuisine de bistrot, avec de bons produits bien travaillés et une petite touche d'originalité qui fait tout le charme de cette sympathique adresse. Nous avons particulièrement apprécié le sommelier, qui nous a fourni de judicieux conseils avec compétence et enthousiasme. Léger bémol : l'addition est tout de même un peu trop salée pour une cuisine de qualité, certes, mais ne relevant pas de la gastronomie de haut vol. Nous avons payé environ 60 euros par personne, ce qui représente déjà un certain budget pour ce type de cuisine.
Faut-il aller en face de parachute ? La réponse est oui, car le bilan reste globalement des plus positifs.
Catherine et Daniel