23 juillet : Mysore - Hassan
Après un solide petit déjeuner et les ultimes photos, nous prenons congé de nos hôtes. Un tuktuk nous emmène à la gare, où nous allons prendre le train pour Hassan. Le ticket coûte un peu moins de 20 Rs par personne (30 cents), pour environ 140 km et 2 heures de trajet. Lorsque le train arrive à quai, il en sort un flot ininterrompu de passagers. Nous montons enfin à bord, et nous installons sur une banquette pouvant accueillir quatre personnes. Notre wagon restera tout au long du voyage un peu moins rempli qu'à l'arrivée du train. Le trajet est ponctué par les passages des multiples vendeurs ambulants de thé, café et snacks divers. Nous traversons de jolis paysages verdoyants de cultures en paliers, qui alternent avec des cocotiers et des champs de canne à sucre. Parfois, la vue s'élargit sur des plaines ouvertes, souvent traversées par de majestueuses rivières. Nos voisins de banquette engagent facilement la conversation, mais comme ils ne parlent pas anglais, nous ne pouvons malheureusement pas communiquer. Cela ne les empêche pas de partager généreusement leurs biscuits avec nous.
Dans le train pour Hassan |
Le train entre en gare de Hassan. Nous descendons et embarquons à bord d'un tuktuk qui ne connaît pas l'endroit où nous avons décidé de nous rendre. Nous communiquons au chauffeur, qui ne parle pas anglais, le numéro de téléphone de notre destination. Il appelle, et parvient à nous faire comprendre que le propriétaire va venir à notre rencontre. Lorsque celui-ci arrive, il nous explique que "The Rappa" est situé à 25 kilomètre de la ville, et n'accueille en principe pas de voyageurs isolés. Il accepte néanmoins de nous héberger, et nous voilà partis, toujours en tuktuk, pour une bonne heure de route à travers la campagne environnante.
Nous arrivons enfin à destination, et découvrons un merveilleux paysage ouvert sur un lac d'accumulation, formant une presqu'île sur laquelle est installé le "resort". Il s'agit en fait de quelques bungalows dressés non loin du lac, et d'une poignée de grandes tentes meublées de lits. Nous sommes les seuls touristes présents sur le site, et on nous installe dans l'un de ces bungalows, assez sommaire, quoique équipé d'un lavabo et d'une toilette. Nous ne savons toujours pas ce qu'il nous en coûtera, le propriétaire nous ayant donné un très souriant "don't worry!" pour seule réponse à nos questions.
The Rappa |
Malgré le temps assez maussade, nous profitons agréablement du charme de la nature environnante, tout d'abord en nous offrant un petit tour en canoë sur le lac, puis par une promenade à pied dans les environs, accompagnés d'un des nombreux chiens du "resort".
A notre retour, le patron nous propose quelques "snacks". Nous acceptons, et on nous présente six solides toasts grillés garnis de curry de légumes. Nous les mangeons de bon cœur, convaincus qu'il s'agit là de notre repas du soir. Le patron nous propose alors un feu de camp, et nous passons une bonne demi-heure à rêvasser dans la nuit près des flammes.
Nous regagnons notre bungalow, et nous couchons déjà, un peu fatigués. Alors que nous sommes sur le point de nous endormir, on vient frapper à notre porte pour nous annoncer que le dîner est servi. Les yeux ensommeillés et l'estomac plein, nous retournons à table où on nous apporte un gigantesque repas constitué de riz, de curry et de poulet, suivi d'un gulab jamun. Un excellent repas familial et bien relevé, auquel nous essayons de faire honneur comme il convient. Nous retournons nous coucher, définitivement cette fois, dans une obscurité et un silence presque parfaits. Ce séjour aurait été idéal si Catherine n'avait pas souffert d'une crise d'allergie due à la poussière et aux acariens de la literie peu engageante.
24 juillet : Hassan
Le matin venu, nous assistons au lever du jour sur le bord du lac, et au réveil des nombreux oiseaux qui peuplent cet endroit perdu en pleine nature. Il est à peine sept heures du matin, et nous commençons cette journée par une petite balade au bord du lac, accompagnés des chiens. Un pêcheur solitaire en coracle y relève son long filet.
Nous rentrons prendre notre petit déjeuner, copieux et délicieux. Arrive alors le moment de payer, et le prix est étonnamment élevé par rapport à ce que nous attendions : même si le tour en canoë, le feu de camp et les repas sont compris, 4000 Rs (plus de 60 euros) représentent une somme excessive pour le logement plus que rudimentaire et l'hygiène assez déplorable du Rappa.
Notre chauffeur de tuktuk n'est toujours pas venu nous chercher, comme convenu la veille, et nous demandons au propriétaire de l'appeler pour nous. Ce chauffeur nous avait mal compris, et ne viendra pas nous prendre. Le propriétaire propose alors de nous ramener gratuitement jusqu'à Hassan dans sa jeep antédiluvienne, ce que nous acceptons. Durant les 25 km du trajet, la jeep accusera son âge, et il faudra ouvrir le capot à trois reprises pour la redémarrer.
Au terme de ce trajet, nous arrivons devant l'hôtel Ashok, un bel établissement plutôt chic et bien tenu, qui contraste fortement avec notre dernier hébergement. Ironie du sort, le prix demandé ici est exactement le même qu'au Rappa ! Nous disposons d'une belle chambre, propre et bien meublée.
Hôtel Ashok |
Nous déposons nos valises, et repartons immédiatement en bus pour Belur, à 36 km de là, pour un prix de 30 Rs (50 cents) par personne. Nous y découvrons le temple de Chennakeshava, typique de l'art Hoysala. Nous sommes particulièrement séduits par le raffinement des frises entourant le temple, ainsi que par les bas-reliefs des danseuses.
Belur |
Nous prenons un nouveau bus, en direction de Halebid (18 kilomètres, 15 Rs). Le premier temple en vue est celui de Hoysaleshera. Ce temple, constitué de deux sanctuaires, chacun gardé par un grand taureau Nandi, est merveilleusement sculpté, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Un peu plus loin, vers l'extérieur du village, nous visitons trois temples jaïns aux piliers particulièrement polis et ouvragés. Au bout du chemin, nous accédons au temple de Kedareshvara, plus petit mais assez similaire au temple de Hoysaleshera.
Halebid |
Nous prenons notre dernier bus du jour, qui nous ramène à Hassan (31 kilomètres, 19 Rs) à travers un superbe paysage très verdoyant et varié, ponctué de lumineux champs d'œillets d'Inde d'un orange éclatant, de cocotiers, de tournesols, etc. Nous descendons à l'ancienne gare routière de Hassan, et prenons notre dîner à l'Hotel GRR, qui sert de délicieux thali servis sur une feuille de bananier (40 Rs), avant de regagner notre hôtel.