17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 15:53
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Chère lectrice, cher lecteur, bonjour !

L'Hostellerie Gilain est située sur les hauteurs de Dinant. La façade de la longue bâtisse s'étire en bord de route, tandis que l'arrière donne sur un vaste paysage ouvert de campagne enneigée. Nous commençons par prendre possession de notre chambre, l'une des six que propose l'établissement. Nous sommes quelque peu surpris par l'aménagement, plus proche de la chambre d'amis d'une maison de lotissement que de celle d'une adresse étoilée. En effet, les copies de "meubles de style", la fausse patine jaunasse des portes, les tentures à fleurs et le couvre-lit du genre "La Redoute" ne sont pas à l'image du standing auquel prétend le restaurant. Toutefois, la propreté méticuleuse des lieux est appréciable. L'absence de minibar, voire même d'une simple bouteille d'eau d'accueil, l'est moins.

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Le soir venu, nous rejoignons le restaurant, où le personnel nous installe au bar pour l'apéritif. Ici, l'intérieur a heureusement fait l'objet d'une rénovation, d'un style globalement moderne. L'impression générale est agréable, si l'on ne s'attarde pas sur certains détails d'un goût moins sûr, tels que tableaux de têtes de lapin et de renard, tables juponnées, autres tentures à fleurs et bombonnière en verre remplie de capsules de bouteille.

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L'apéritif maison proposé est un cardinal, soit un mélange vin rouge et crème de cassis, lequel nous est servi accompagné d'une assiette de mises en bouche composée d'un cappuccino au potimarron et écume de châtaignes, d'une moule marinée et gratinée au parmesan, et d'un montage de gomme de coing, chevreuil et airelles. Tout ceci est bien préparé et donne une impression positive pour la suite.

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Mises en bouche

 

Nous passons à table, et le serveur ne tarde pas à nous apporter de bons petits pains faits maison. Nous avons opté pour la sélection de vins afin d'accompagner notre menu, et dégustons donc un château Simon de 2011, en guise de premier vin. Nous sommes séduits par la qualité de ce Graves, agréablement minéral.

Nous recevons notre première entrée, une gelée de chou-fleur au caviar belge, vodka givrée et lime. Un intéressant jeu de textures, et des saveurs bien travaillées.

L'entrée suivante, chaude quant à elle, est composée de langoustines bretonnes rôties à l'orientale, avec infusion de lait de coco. Ici encore, un plat agréable, avec une langoustine parfaitement cuite, et une petite sauce qui remplit parfaitement son office. Dans notre verre, un Marsanne 2009, vin nettement plus fruité, et dont la légère sucrosité se marie bien avec la sauce au lait de coco. Le même vin servira du reste pour le plat suivant.

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Gelée de chou-fleur au caviar Langoustines rôties à l'orientale

 

Arrive ensuite une noix de ris de veau rôtie, sur mousseline d'osso bucco, échalotes et jeunes carottes confites à l'estragon. Un plat goûteux et de bonne facture. Comme pour les assiettes précédentes, nous apprécions l'excellente qualité des produits présentés ainsi que leur préparation authentique et parfaitement maîtrisée. Toutefois, l'esprit reste une fois encore très classique, du point de vue de la mise en œuvre comme du dressage.

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Ris de veau

 

Pour le plat suivant, nos assiettes divergent, l'un de nous deux ayant demandé une alternative au foie d'oie prévu au menu. L'escalope de foie poêlé est accompagnée d'une fine tartelette de carpaccio de boudin, et de pommes confites au vinaigre de pommes tardives. Dans l'autre assiette, un pigeonneau royal rôti au thym, avec parmentier de cuisse confite et moelleux de topinambours. Pour les deux plats, même appréciation que pour les services précédents : savoureux et classique. Un Petit Campet 2011 accompagne nos deux assiettes.

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Foie d'oie poêlé Pigeonneau au thym

 

Ce même vin accompagnera un généreux chariot de fromages belges affinés, servi avec plusieurs variétés de pain maison.

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Fromages belges

 

Le menu s'achève sur un biscuit savarin aux essences d'oranges et crème d'amandes, présenté dans un grand verre ballon.

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Biscuit savarin

 

Nous prenons encore un café accompagné de l'inévitable petite crème brûlée et diverses autres mignardises, puis regagnons notre chambre pour une paisible nuit de sommeil.

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Café et mignardises

 

Le lendemain matin, nous nous installons à notre table de petit déjeuner, avec vue sur les champs enneigés illuminés par un beau soleil hivernal. De bons petits pains, viennoiseries et confitures maison sont servis avec un café très léger. Une assiette de jambon local, excellent, vient compléter ce solide petit déjeuner.

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Petit déjeuner

 

En conclusion, l'Hostellerie Gilain propose une cuisine de bonne facture et agréablement goûteuse, quoique sans surprise. Le chef maîtrise bien son sujet, la gastronomie belge classique, et mérite à ce titre pleinement son étoile. Cependant, les gastronomes pour qui l'originalité constitue un critère essentiel resteront peut-être sur leur faim. Le menu est proposé à 80 euros par personne, augmenté de 40 euros pour la sélection des vins, lesquels sont plutôt supérieurs à ceux que l'on sert en général dans ce type de formule. Il s'agit d'un bon rapport qualité-prix.

Faut-il aller à l'Hostellerie Gilain ? Tout dépend de vos attentes. Si vous aimez la cuisine classique, allez-y sans hésiter, vous serez comblés. Si vous préférez une cuisine plus inventive, d'autres adresses seront sans doute plus appropriées. Quant à l'hébergement proposé, il est pratique de pouvoir séjourner sur place, même si la décoration pèche quelque peu par son goût discutable.

Catherine et Daniel    

 

 

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