Chère lectrice, cher lecteur, bonjour !
150 ans de Misérables, ça se fête. Et ça se fête à Bruxelles, là où Lacroix et Verboeckhoven, le 30 mars 1862, sortaient de presse la première édition de cette œuvre majeure de Victor Hugo. Mieux encore : le descendant direct du célèbre écrivain, Florian V. Hugo, Executive Chef de la Brasserie Cognac à New York, a mis son talent au service de cet anniversaire particulier pour concocter un remake quasi à l’identique du grand banquet organisé par l’éditeur, il y a un siècle et demi, pour célébrer la parution du roman.
L'endroit choisi pour cet événement est aussi original qu'adéquat : la Galerie du Roi est privatisée pour l'occasion, et tendue de grandes draperies noires à ses points d'accès. L'espace ainsi délimité est aménagé en salle de banquet pouvant accueillir environ 200 personnes. Outre l'architecture du lieu, l'atmosphère d'époque est assurée par le dressage des tables, quelques personnages en habits du XIXe siècle, ainsi que différents éléments décoratifs (calèche, vélos, etc.). On nous accueille avec champagne, Xérès, Madère et Limonade à la neige à volonté. Puis nous passons à table, plus exactement des tablées d'environ 16 personnes, pas toutes remplies malheureusement, ce qui ne favorise guère le dialogue. Les festivités s'ouvrent sur un oxtail savoureux.
Bouquet de table | Oxtail |
En second service nous recevons un aspic de légumes accompagnant une mayonnaise de homard et une (très) petite bouchée du crustacé en question, qu'il a d'ailleurs fallu réclamer au serveur. Tout ceci en prélude à un morceau de saumon beaucoup trop sec, agrémenté d'une sauce genevoise heureusement assez goûteuse quant à elle, et d'une bouchée de crevettes parfumée, quoique sans réelle originalité. Le vin blanc servi, un Chardonnay-Terret (Pays d'Oc) de 2010, très frais, brillait néanmoins par son absence de personnalité. Le "coup du milieu" clôturant ce premier service était un sorbet à l'ananas quasiment impossible à manger en raison de son extrême dureté.
Homard | Aspic |
Saumon et bouchée de crevettes | Sorbet à l'ananas |
Troisième service : un chapon cendré à la Toulouse, bien cuit mais dont la préparation ne rend pas justice à la noblesse de cette volaille. Il était secondé de fonds d'artichaut à l'italienne, de champignons à la provençale et de foie gras. Une préparation honnête, qui n'était pas sans rappeler les repas familiaux des années soixante. Dans notre verre, un bordeaux (Château Beauchamp 2007) qui, à l'instar du blanc précédent, ne laisse pas un souvenir impérissable.
Chapon cendré | Château Beauchamp 2007 |
Un assortiment de fromages nous est proposé, suivi de fraises à la crème, d'une île flottante et d'une glace au lait d'amande, ces trois douceurs servies en portions de mini-dégustation sur une même assiette. En sortie de table, champagne, café et truffes au chocolat.
Le repas était ponctué de lectures et discours divers. Nous avons particulièrement apprécié une interprétation à deux voix très convaincante d'extraits de la correspondance entre Juliette et Victor, même si la sonorisation de l'espace laissait à désirer (manque de définition). Pour les mêmes raisons d'acoustique déficiente, les interventions musicales (quatuor à cordes) étaient à la limite de l'audible. Dommage.
L'idée était belle, le lieu bien choisi, la mise en situation soignée mais, pour 95 € par personne, on reste dubitatif quant au rapport qualité-prix.
Catherine et Daniel