Chère lectrice, cher lecteur, bonjour !
Quelques articles élogieux nous ont donné l'envie de découvrir le Switch, ce restaurant bruxellois situé dans la rue de Flandre, réputée pour ses établissements branchés. Nous découvrons, une fois la porte franchie, un cadre plutôt agréable, caractérisé par les larges rayures noires et blanches des murs, et une atmosphère relativement accueillante. La salle, pas très grande - une vingtaine de tables tout au plus - donne directement sur le bar et la cuisine. Le temps de s'installer permet de se rendre compte que certains détails laissent toutefois à désirer : ampoules défectueuses, plafond noirci par un spot, table bancale.
Il se passe un certain temps avant qu'on ne vienne nous proposer un apéritif. Nous acceptons, et heureusement, car le temps qu'il faudra pour qu'on vienne nous donner la carte va nous permettre de savourer plus que longuement notre Pineau des Charentes et notre porto, servis du reste sans le moindre accompagnement.
La formule menu proposée paraît intéressante : 35 euros le menu trois services, à choisir librement dans la carte (55 euros avec vins assortis). Tandis que nous choisissons nos plats, dont les intitulés souffrent d'une orthographe approximative, nous faisons un sort aux petits pains (fort bons au demeurant) qui nous ont été proposés, car la faim commence à se faire sentir. Enfin, on vient prendre notre commande, et nous nous voyons servir en dégustation une petite crème aux asperges, malheureusement aussi incolore qu'insipide...
En entrée, nous optons pour une crème brûlée de fois gras de canard et escalope de foie gras poêlé aux cerises du nord, pain d'épices, sauce de veau au sirop de Liège (avec un supplément de 5 euros), ainsi que pour le carpaccio de lotte à la mangue et citron vert, salade de crabe des neiges au wasabi. La présentation est certes ambitieuse, mais les saveurs restent bien en deçà de ces prétentions. La crème brûlée est compacte, fade et d'une consistance farineuse peu satisfaisante. Le pain d'épices est finalement le seul élément du plat qui tienne ses promesses. Le carpaccio de lotte arrive servi sur une ardoise, et si les tranches sont fines, le goût l'est beaucoup moins, et la sécheresse du poisson n'est pas vraiment contrebalancée par la maigre cuiller de crabe qui ponctue ce plat.
Lotte | Foie gras |
Les vins, par contre, surprennent agréablement tant par leur originalité que par leur qualité. Hélas, les explications débitées à toute vitesse ne nous donnent pas le loisir de retenir le détail des boissons servies. Ce commentaire s'applique d'ailleurs aux autres vins proposés pendant le repas.
Le temps passe, une fois de plus. Les plats arrivent enfin. Un filet mignon de Pata Negra, sauce de veau (encore !) à la sauge, brunoise de carottes et fenouil, purée Robuchon, et ris de veau poêlé, crème de lentilles, boudin noir de la vallée de la Meuse, méli-mélo de choux-fleurs, grenailles, oignons grelots et lardons (nouveau supplément de 5 euros). Le filet mignon s'avère un rien trop cuit, et la garniture plutôt quelconque. La cuisson du ris de veau était quant à elle réussie, mais l'accompagnement à base de pommes de terre finissait par lasser. Originale tranche fine de boudin sous le ris.
Filet mignon | Ris de veau |
Les plats ayant été un peu moins décevants que les entrées, nous commandons le dessert auquel la formule donne droit. Bon point pour la glace au caramel salé de chez Comus et Gasterea. Moins bon point pour l'assiette de fromages belges, réduite à sa plus simple expression.
Fromages | Glace au caramel |
Les cafés sont accompagnés d'un rocher à la noix de coco, aussi sec que le (pas) moelleux au chocolat qui l'accompagne. L'addition s'élève à plus de 65 euros par personne. C'est cher pour une cuisine qui est loin d'offrir la qualité de ses prétentions.
Faut-il aller au Switch ? Mieux vaut consacrer son temps et son argent à un restaurant qui en vaille vraiment la peine.
Catherine et Daniel