15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 15:16

ville

Chère lectrice, cher lecteur, bonjour !

Pour ce premier post sur ce nouveau blog, voici nos impressions sur la ville de Fès, où nous venons tout juste de passer quatre jours.  

Nous étions logés au riad Le Calife, à quelques pas de la médina, un choix qui nous a ravis à tous égards. Cadre très soigné, impeccablement tenu, décoration originale et de bon goût dans l'esprit des palais marocains, avec quelques clins d'œil "souvenirs de voyage". Accueil très chaleureux assuré par les propriétaires Yasmine et Alexandre, un couple franco-marocain plein d'enthousiasme, secondé par leur chien Darwin, un imperturbable Jack Russel.

On peut parler d'excellent rapport qualité-prix, puisque pour 150 euros la nuit avec petit déjeuner marocain varié, nous disposions d'un bel espace privé et d'une infrastructure pleine de charme. Notre suite donnait sur les terrasses de l'étage supérieur du riad, d'où nous bénéficiions d'un splendide panorama sur la médina.

chambre
vitrail

Lit de la suite "Rubis"

Jeux de lumière sur la vitre de la chambre 

Quant à la ville de Fès, nous avons été séduits par son authenticité, malgré les quelques "étudiants" intempestifs qui venaient nous proposer leurs services de guide. Cependant, rien à voir avec le harcèlement que l'on subit à Marrakech, ville que nous avions visitée il y a quelques années. Bref, il est temps de visiter cette ville, qui va certainement devenir beaucoup plus exploitée touristiquement dans les années à venir.

Fès abrite la plus ancienne (avec celle de Tunis) et la plus préservée des médinas. 14 portes cernent un lacis complexe de ruelles étroites, encaissées, où l'ombre protège des fortes chaleurs, et qui s'étend sur 350 hectares. Les artisans, souvent regroupés par quartiers, y abondent. Menuisiers, tisserands, dinandiers, tanneurs, mais aussi souks, fondouks et marchés couverts y ont leurs territoires bien définis, et emplissent cette médina d'une activité grouillante et bigarrée. Mais il suffit de parcourir quelques dizaines de mètres pour retrouver le calme et la sérénité qui caractérisent les recoins moins touristiques de la médina. 

Un système d'itinéraires balisés (étoiles colorées) permet aux plus timorés des visiteurs de s'aventurer (pratiquement) sans risque de se perdre dans la médina, et d'en visiter au moins les axes principaux. Mais s'y perdre fait justement le charme de l'endroit, et permet de découvrir les quartiers un peu plus périphériques, et tout aussi pittoresques de cette vieille cité. Et soyez sans crainte : il se trouve toujours une bonne âme pour vous remettre dans le droit chemin si nécessaire... moyennant quelques dirhams, voire une visite à la coopérative locale !

ane
tannerie
Petite vue de la médina Les célèbres tanneries Chouwara

 

Quant aux tables, voici quatre adresses à propos desquelles nous souhaitons apporter nos commentaires :

La Kasbah : A peine passé Bab Bou Jeloud, à main gauche. Deux terrasses, l'une à mi-hauteur, l'autre au sommet. Pour un budget sommaire, une nourriture qui l'est encore plus, peu goûteuse, réduite à sa plus simple expression. Le service, spartiate, est très rapide... ce qui n'est pas forcément bon signe ! En bref, une usine à touristes qu'il vaut finalement mieux éviter. Si le but est de manger pour par cher, de simples gargottes non mentionnées dans les guides battront tous les records et offriront une nourriture sans doute simple, mais bien plus savoureuse.

Le Café Clock : A deux pas de la médersa Bou Inania. Jolie maison haute, avec l'incontournable patio, et une succession de terrasses à différentes hauteurs pour finir par le toit. De quoi satisfaire toutes les envies. L'endroit est sympathique, décoré avec originalité - nous adorons les 20 néfirs (longues trompettes) suspendus - et rencontre bien du succès auprès des jeunes (marocains comme étrangers) qui fréquentent ce café géré par un Anglais. Le dimanche soir, animation musicale avec groupe ethnique et ambiance assurée dans le patio. Nous n'y avons pas mangé, la carte semble plus internationale que locale, mais le jus de fruit et le smoothy que nous avons dégustés sur le toit étaient tout bonnement délicieux.      

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Les néfirs du patio

 

Riad Sheherazade : Pas évident à trouver du premier coup... voire du deuxième, ce riad est un peu à l'écart des axes principaux de la médina. Sa grande porte métallique s'ouvre sur un vaste escalier carrelé qui descend vers un ample patio. Nous arrivons en soirée un peu trop tôt - nous avions réservé - et l'un des serveurs nous fait visiter l'endroit en attendant le service proprement dit. Nous voyons deux suites, dont le décor et le mobilier font clairement référence à un passé faste. Pas trop à notre goût, même si nous admirons la qualité et l'authenticité de ce qui nous est montré. Nous croisons aussi le patron de l'endroit, un homme charmant nanti d'une remarquable moustache, et qui nous oriente vers une petite exposition interne de peintures contemporaines... chichement éclairée. Mais l'heure du repas a sonné, ou du moins celle de l'apéro, qui nous est servi avec... générosité, et que nous sirotons affalés dans un sofa de cuir blanc, installés dans un angle du patio que nous admirons à loisir. La piscine, encadrée de vastes palmiers, borde le splendide kiosque andalou au somptueux plafond de bois sculpté où sera servi notre repas. L'entrée se présente sous la forme d'une kyrielle de salades diverses, certaines tièdes, d'autres froides, de légumes mijotés et épicés, ou simplement assaisonnés. De quoi se rafraîchir largement, et au-delà ! Suivent les plats principaux, d'une saveur on ne peut plus satisfaisante : un couscous à la caille d'une part, un couscous d'agneau d'autre part, tous deux cuisinés de main de maître et servis dans de généreuses portions. Les pâtisseries servies en dessert ne nous ont pas laissé un souvenir impérissable, aussi nous préférons ne pas en tenir compte. Tout au long du repas dans ce cadre féerique et romantique à souhait, deux oudistes se relayent pour régaler nos oreilles de leur talents de musiciens confirmés. Mention particulière pour le premier d'entre eux, qui se lance dans une version quelque peu adaptée, certes, mais néanmoins périlleuse de la Marche Turque de Mozart. Il prend des risques, le bougre, mais s'en sort avec les félicitations unanimes du jury des clients ! L'incontournable thé à la menthe met fin à ce splendide moment de cuisine marocaine de haute tenue.

piscine
La piscine avec le kiosque en arrière-plan

 

Palais de Fès : situé à quelques dizaines de mètres à peine de notre port d'attache le riad Le Calife, et tout à côté du cinéma Amal. Le restaurant de notre dernier soir sur place, recommandé par toutes nos sources. Ici l'escalier, qui s'ouvre dans un large mur semblable à une fortification, monte vers les cuisines d'abord (un petit coucou en passant avec les officiantes), puis au-delà vers la terrasse panoramique, point culminant de l'ascension où nous sommes accueilis par une patronne aussi joviale que débonnaire, qui nous propose de choisir dans sa carte... ou dans notre imagination. Nous optons toutefois pour la carte, et pour le menu gastronomique qui nous titille les papilles depuis que nous en avons pris connaissance. Ici aussi, les festivités s'ouvrent sur un florilège de salades aussi variées que goûteuses, avec un petit bémol : une assiette de haricots verts coupés cuits à l'eau, sans autre forme de procès (?), et un énorme dièse: les tomates au miel. Vient ensuite la pastilla au pigeon, succulente de légèreté et de saveur. Nos plats principaux prennent le relais, et nos estomacs retrouvent toute leur vigueur devant les deux tajines qui nous sont présentées : l'une aux fèves, l'autre au poulet et aux pruneaux. De véritables splendeurs. Ici aussi, un oudiste vient égrener ses mélismes sonores, mais nous apprécions surtout la patronne et le personnel qui, tout en vaquant à leurs occupations, chantonnent et dansent au son de ces musiques qui leurs sont si familières ! Le cadre est à l'évidence moins somptueux qu'au Sheherazade, mais la cuisine y atteint des sommets à la mesure de la réputation de l'endroit.

Nous ne nous quitterons pas, chère lectrice, cher lecteur, sans mentionner le riad Laaroussa, où nous nous sommes offert une séance de hammam suivie d'un massage relaxant, aussi agréables qu'efficaces. L'endroit est absolument charmant, splendidement décoré, et nous sommes convaincus que le reste des commoditiés offertes (hôtel, restaurant) est à la mesure de l'excellent moment que nous y avons passé.

A bientôt pour la suite de nos aventures,

Catherine et Daniel   

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