Chère lectrice, cher lecteur, bonjour !
Le Kamo a récemment déménagé pour s'installer chaussée de Waterloo, au numéro 550. Ce tout nouveau cadre fait la part belle à une décoration sobre mais chaleureuse, avec beaucoup de bois et vue sur la cuisine ouverte. L'atmosphère reste simple et conviviale. Un comptoir permet du reste de s'attabler aux premières loges, face aux fourneaux. Une place de choix que nous aurions occupée bien volontiers si nous en avions eu vent auparavant.
Une coupe de champagne (15 euros) invite agréablement au menu dégustation à 85 euros que nous avons choisi de nous offrir en cette occasion. Cette formule, la plus étendue de la carte, permet de savourer une bonne dizaine de petites préparations.
Nous recevons tout d'abord une mise en bouche à base de Saint-Jacques et grains de maïs soufflés. Un joli jeu de textures, qui donne le ton, d'emblée : raffinement et produits de première qualité.
Le menu proprement dit s'ouvre sur un assortiment de cinq entrées, servies côte à côte dans des petits bols. De gauche à droite : croquette de patates douces et foie gras, tataki d'agneau légèrement cuit et gelée de bouillon japonais, tempura d'éringi farci aux crevettes hachées, légumes de saison et poulpe marinés au vinaigre de riz, et maquereau mariné à la sauce soja au sésame. Chacune de ces mini-portions affiche sa personnalité, avec fraîcheur et équilibre, et l'ensemble nous emmène dans un crescendo gustatif des plus convaincants, qui s'achève sur la note affirmée du maquereau.
Pour accompagner notre repas, nous avons choisi un vin d'Arbois, un vin de caractère qui allie la finesse du Chardonnay (80%) et la puissance du Savagnin (20%), ni trop typé Jura ni trop classique, et qui convient à merveille pour ce repas oriental. La bouteille nous revient à une cinquantaine d'euros, mais nous ne regrettons pas notre choix.
Nous poursuivons avec un assortiment de sashimis, joliment présenté en deux bouquets sur une belle assiette texturée aux couleurs végétales. Nous sommes ici dans la fraîcheur la plus totale, pour une qualité irréprochable.
Pour l'assiette suivante, on nous sert un steak de bœuf Wagyu à la sauce ponzu. La viande de bœuf est parfaite, d'une grande tendreté et d'une saveur délicate, avec un beau persillé. La cuisson est magistrale, et magnifiée par la simplicité de la préparation.
Arrive à présent le second plat chaud : un bol de riz au saumon et avocat, accompagné d'une soupe miso. Le saumon, très goûteux, est à peine saisi, et délicieusement tiède. Comme le plat précédent, celui-ci brille par la qualité des ingrédients alliée à la simplicité de la préparation.
Le menu s'achève sur une assiette de desserts plus conventionnels, agréables mais néanmoins moins convaincants. Un thé matcha traditionnel vient mettre le point final à ce délicieux repas.
En conclusion, notre soirée au Kamo nous a permis de découvrir une excellente table japonaise, qui fait la part belle à la qualité des produits, mis en exergue par des préparations fines et authentiques. Le cadre est agréable, le service sympathique et détendu, et l'ambiance qui s'en dégage en ferait presque oublier que nous sommes dans un étoilé. Du reste, si la cuisine du Kamo est à coup sûr de haut vol dans sa catégorie, nous estimons néanmoins que la créativité n'y est pas pleinement exploitée, alors que ce critère compte parmi ceux retenus pour l'attribution d'une étoile.
L'addition totale s'élevait à 256 euros tout compris pour deux personnes : un rapport qualité / prix honnête.
Faut-il aller au Kamo ? Si vous souhaitez manger de la bonne cuisine japonaise, certainement !
Catherine et Daniel