30 décembre
Notre réveil sonne à 7h30. Nous nous levons d’un bond et découvrons le givre qui recouvre les environs : cette nuit a été encore plus froide que la précédente. Après un thé chaud plus que bienvenu, nous prenons la route en direction de Cuttack, à quelque 170 km de là. En chemin, nous faisons une halte dans un petit restaurant de bord de route plutôt joliment arrangé pour ce genre d’établissement, où on nous sert un imposant thali composé d’une bonne dizaine de spécialités de l’Odisha, toutes plus délicieuses les unes que les autres.
Nous poursuivons notre route et atteignons notre destination vers 14h30. Le Kila Dalijoda, où nous logeons ce soir, est un ancien pavillon de chasse construit par le rajah Jyoti Prasad Singh Deo, l’arrière-grand-père du propriétaire actuel, Debjit Singh Deo. Le bâtiment se présente sous la forme d’un manoir orné de fenêtres cintrées et garnies de vitraux multicolores. Notre chambre, gigantesque, se compose d’une enfilade de 4 pièces, la première abritant deux lits doubles, la deuxième faisant office de petit salon, et les deux dernières de salle de bain, le tout meublé avec beaucoup de goût.
Le temps de se rafraîchir, et le rajah nous emmène en voiture pour une petite promenade dans les environs. Nous nous arrêtons dans la ferme d’un petit village tribal, ainsi qu’au marché local qui, outre les légumes habituels, propose de la bière de riz fabriquée par cette tribu. Les hommes y organisent des combats de coqs avec paris clandestins. Nous revenons ensuite à la propriété où notre hôte nous fait découvrir ses étangs de carpiculture ainsi que sa vingtaine de vaches et veaux.
31 décembre
Après un petit déjeuner composé de riz soufflé et de miel issus de la propre production de nos hôtes, agrémenté de grenades et de délicieuses mini-bananes locales, nous prenons la route en direction de Phulbani, une cité distante d'environ 230 kilomètres. Nous arrêtons peu de temps après notre départ pour visiter les ruines du fort Barabati à Cuttack. Les vestiges sont peu importants, mais le site est agréable, avec un jardin ultra soigné. Vers midi, nous achetons quelques bananes pour notre lunch (20 roupies pour 1 kilo). Un peu plus loin encore, nous faisons une halte dans un dhaba où nous nous offrons quelques petites pâtisseries. Peu avant notre arrivée, nous nous arrêtons dans un village Khond, une des 62 tribus adivasi que compte l’Odisha. Les villageois sont particulièrement avenants et déférents. Nous prenons un thé chez une vieille femme, qui nous invite même à passer la nuit chez elle. Nous déclinons néanmoins cette aimable proposition, et reprenons la route pour les derniers kilomètres qui nous séparent de Phulbani, une petite ville sans intérêt autre que de fournir une étape vers les régions tribales que nous comptons visiter les jours suivants.
L’hôtel KPS Salunki est plutôt miteux, typique des établissements destinés à la clientèle indienne moyenne : l’eau froide ne coule pas, l’eau chaude coule froide, les draps ne sont pas changés entre les clients et le kitsch est omniprésent. C’est donc là que nous passons notre soirée du Nouvel An, avec un repas médiocre et de la bière servie clandestinement, quelques bulles pour l’illusion d’un événement festif. Nous n’attendons pas les 12 coups de minuit et regagnons notre chambre non chauffée vers 22 heures.
1er janvier
Notre petit déjeuner pris, nous entamons les 225 kilomètres de route qui nous séparent de Rayagada. Nous faisons tout d’abord une halte dans le village d’une tribu Kutia Kondh, où nous découvrons des femmes au visage tatoué et aux oreilles garnies d’anneaux sur toute la hauteur. Nous apprenons que ces tatouages étaient à l’origine destinés à enlaidir les jeunes filles sur le point de se marier, afin d’éviter les assauts du roi, lequel avait la prérogative de la nuit de noces. En cours de route, nous prenons à bord un jeune garçon qui nous fait découvrir quelques villages de cette même tribu dispersés dans la campagne.
Après avoir pris congé de notre jeune guide, nous reprenons notre périple puis nous arrêtons sur un marché, où nous nous régalons de jalebis et de thé pour notre lunch. Notre dernière halte de la journée est dans un petit village d’artisans du laiton. Pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous sommes accueillis de manière intéressée, les enfants quémandant des bonbons et les femmes cherchant à vendre leurs réalisations en métal. Nous mettons ensuite le cap sur notre hôtel à Rayagada, le Sai International. L'eau chaude et les draps propres que nous découvrons dans notre chambre sont hautement appréciés ! Nous prenons notre repas du soir au restaurant de l'hôtel, des plats de bonne qualité, accompagnés d’une Kingfisher. Le restaurant affiche complet, car de nombreux Indiens sont venus y célébrer la nouvelle année.