2 janvier
Après un petit déjeuner léger, nous partons pour le marché de Chatikona, où la tribu Dongaria Kondh vient vendre ses fruits et légumes, mais aussi des objets tribaux en laiton. Nous avons l’impression d’être plongés dans un autre temps à la vue de ces femmes arborant trois anneaux dans le nez ainsi qu’une bonne dizaine dans chaque oreille. Même les bébés filles portent déjà leurs anneaux.
Nous reprenons notre route puis faisons une halte dans un petit village de la tribu Poroja, où un long chemin central est bordé de maisons colorées dans un camaïeux de bleu. Au bout de ce chemin, nous découvrons une jolie rivière où se lavent deux jeunes hommes. Nous remontons le chemin traversant le village puis reprenons la route, avant une petite halte dans un dhaba, où nous mangeons un délicieux thali pour l’équivalent de 50 cents.
Plus loin en chemin, nous nous arrêtons au marché de Puragada, fréquenté par cette même tribu Poroja. Le marché est assez grand et s’étend sous de multiples bâches colorées. On y vend toutes sortes de choses, tant alimentaires qu’utilitaires. Nous reprenons la route jusqu’au Jagannath temple à Koraput, un temple érigé par le gouvernement à l’attention des tribus de la région. Non loin de là se trouve un petit musée dédié aux différents modes de vie tribaux. L’endroit est modeste et plutôt défraîchi, mais intéressant et parfaitement gratuit. C’est ici que s’achève notre journée de visite, et il ne nous reste plus qu’à parcourir les derniers kilomètres qui nous séparent de notre étape pour la nuit, l’hôtel Hello à Jeypore. Cet établissement s’inscrit dans le droit fil du précédent, sauf que nous n’y bénéficions pas de l’eau chaude et que la nourriture y est plutôt médiocre.
3 janvier
Un bref petit déjeuner pris, nous partons en direction du village d’Onukudelli, où se déroule le marché hebdomadaire de la tribu des Bonda. Les femmes arborent de multiples lourds colliers de métal ainsi qu’une imposante parure de petites perles colorées qui recouvre tout leur ventre, mais aussi leur crâne rasé. Elles portent une sorte de short ainsi qu’un tissu drapant leur dos et leurs épaules. Leurs boucles d’oreille sont piquées au sommet du pavillon, qui se trouve rabattu sous l’effet du poids. Ces femmes font preuve d’un sens commercial aiguisé et nous devons négocier ferme pour acheter quelques colliers et prendre quelques photos. Le marché proprement dit s’étend sur une vaste plaine herbeuse et accueille également des femmes gadhaba. Nous visitons aussi le marché du village proprement dit, avec sa longue rue centrale bordée d’échoppes et d’étals aménagés à même le sol. Nous y achetons de minuscules tomates acides disponibles uniquement dans cette région, ainsi que des boules de riz soufflé confectionnées avec du sirop de canne à sucre. Excellent !
Non loin de là se trouve un point permettant d’admirer les chutes de Duduma, dans un écrin de pics montagneux verdoyants. Quelques kilomètres plus loin, nous faisons une halte dans un petit village de maraîchers, aménagé au bord d’un grand champ. Il y règne une atmosphère paisible.
Après un arrêt dans un dhaba pour notre lunch, nous passons quelques instants au petit temple jaïn de Subei, avant de poursuivre notre route. Vers 16 heures, avec le soleil déclinant, la lumière est au summum de sa beauté lorsque nous nous arrêtons dans le village de potiers de Kakiriguma. Les façades des maisons vibrent de leurs belles couleurs franches, tandis que les villageois vaquent paisiblement à leurs occupations. Au fond du village, nous découvrons une grande surface abritée où s’activent une vingtaine de potiers, et effectuons quelques emplettes avant de mettre le cap sur Rayagada, notre destination du soir, où nous avions déjà séjourné l’avant-veille. Nous y prenons à nouveau un excellent dîner.