Mercredi 26 juillet
Nous avalons notre petit déjeuner avant de prendre un Uber qui nous dépose à la gare de Kyōto. Nous montons dans un train en direction de Nara, où nous arrivons 45 minutes plus tard. Il nous faut encore une vingtaine de minutes de marche pour rejoindre le grand complexe du temple bouddhiste Kokufu-ji, dont le fleuron absolu est sa pagode à cinq étages, haute de plus de cinquante mètres. Malheureusement, cette merveille est cernée d'échafaudages pour rénovation, et n'est pas accessible. En sortant du temple, nous nous retrouvons dans le parc de Nara, un vaste espace vert de plus de 500 hectares peuplé de plus de 1300 cerfs sika qui y vivent en totale liberté. Ces animaux sont particulièrement familiers et friands de senbei (crackers) vendus dans différents stands répartis dans le parc et aux alentours. Le bénéfice de ces ventes sert à financer la Fondation en charge de la préservation des cerfs.
Nous passons sous le Nandai-mon, la grande porte en bois gardée par deux statues de rois, pour nous rendre au temple Todai-ji et y admirer l'immense statue en bronze du Bouddha Vairocana (16 mètres de haut et plus de 400 tonnes), dont la construction remonte au VIIIe siècle. Le bâtiment qui l'abrite, le Daibutsu-den, est quant à lui le plus grand bâtiment couvert en bois au monde avec ses 47 mètres de haut. Impressionnant !
À environ une demi-heure de marche, nous découvrons le sanctuaire shinto Kasuga Taisha, un lieu chargé d'atmosphère qui se caractérise par ses allées bordées d'une multitude de lanternes en pierre.
Il fait particulièrement chaud aujourd'hui : le thermomètre dépasse les 37° C. Nous regagnons péniblement la gare, non sans effectuer en chemin un petit arrêt kakigōri bienvenu. Nous prenons le train en direction de Kyōto et descendons à la station Fushimi-Inari une petite heure plus tard.
Juste à la sortie de la gare se trouve le temple Fushimi Inari Taischa, le plus grand sanctuaire shinto du Japon, célèbre pour ses milliers de torii alignés le long du chemin de randonnée, constituant un véritable tunnel vermillon. Si les plus anciens de ces torii datent de la période Edo, la plupart sont contemporains et ne sont jamais que des dons d'entreprises et de particuliers pour s'attirer les bonnes grâces de la divinité Inari, en vue d'assurer leur prospérité.
À l'issue de notre promenade, nous reprenons le train jusqu'à la gare de Kyōto (dix minutes de trajet), puis un Uber jusqu'à l'hôtel en vue de recharger un peu nos batteries... ainsi que celles de nos différents appareils.
Nous repartons une bonne heure plus tard et sommes surpris par un violent orage, avec pluie battante et éclairs en rafale.
Nous prenons un Uber pour nous rendre en un quart d'heure de route jusqu’au Pavillon d’argent (Ginkaku-ji). Heureusement, l’orage se calme dans l'intervalle et nous pouvons découvrir à loisir ce temple bouddhiste, fondé en 1482, et qui n’a d’argent que le nom. Il devait en effet être recouvert de feuilles d’argent pour rivaliser avec le Pavillon d'or, mais le projet ne fut jamais achevé selon le plan. Le temple est célèbre pour son magnifique jardin zen de sable sec, qui représente les vagues de l’océan, et ses jardins de mousse et de verdure.
À la sortie du temple, nous empruntons le Chemin de la Philosophie, une paisible balade d’environ 2 km qui permet de s’imprégner de la beauté du pittoresque canal bordé de cerisiers que longe le sentier. Nous imaginons aisément le tableau au printemps, lorsque les sakura sont en fleurs.... et attirent en conséquence des hordes de touristes.
Il est trop tard pour visiter d’autres temples, et nous décidons de nous rendre en Uber dans le quartier de Gion pour notre repas du soir. Nous flânons dans la rue Hanamikoji, bordée de maisons traditionnelles en bois (machiya). La partie sud de la rue, surtout, dégage une atmosphère authentique et le soir venu, lorsque s'illuminent les lampions rouges qui la bordent, il est possible d'avoir la chance d'apercevoir l'une ou l'autre geiko quittant une maison de thé (ochaya).
Nous choisissons au hasard le Gion Tempura Koromo, un établissement qui propose une cuisine kaiseki axée sur la tempura. Nous sommes installés au comptoir, et avons tout loisir d’observer le chef préparer avec précision chacun de nos plats. À l'inverse de ce que l'aspect chic des lieux pourrait laisser supposer, l'ambiance est décontractée et cordiale. Le chef dispose d’un petit traducteur et s'évertue non seulement à nous expliquer chaque plat et chaque saké assorti, mais aussi à entretenir la conversation. Nous apprenons ainsi qu'il connaît notre Arabelle Meirlaen nationale, avec laquelle il semble avoir travaillé dans le passé.
Nous nous régalons de ces tempuras d’une grande finesse. L’ordre des plats suit la structure du repas kaiseki, avec de petites bouchées légères en amuse-bouche, poisson, sushi, différentes sortes de tempuras, plat mariné, plat de riz et dessert. Ce repas particulièrement raffiné nous revient à 150 euros par personne, tout compris.
Nous rentrons à l'hôtel à pied, à la fois repus et comblés par cette journée bien remplie.