Tables et voyages

Mardi 26 décembre

Nous prenons notre petit déjeuner chez nos hôtes, réglons l’addition puis prenons un tuk-tuk pour la gare routière, d'où un bus nous emmène en 4 heures et pour 1,5 euros par personne à Patan. Notre première étape est pour le Panchasara Parshwanath Jain temple. Ce temple date du 8e siècle et s'impose par son architecture complexe et ses sculptures magnifiquement détaillées.

Nous nous rendons ensuite au Rani-ki-Vav (environ 6,5 euros par personne), un impressionnant vestige de la splendeur passée de Patan. Ce puits à degrés (bâoli) est le plus ancien et le plus magnifiquement préservé du Gujarat. Construit au 11e siècle sur ordre de la reine Udayamati en mémoire de son défunt mari Bhimdev I, ce bâoli mesure plus de 64 mètres de long et descend sur sept niveaux jusqu'au réservoir, d'une profondeur de 23 mètres. Plus de 1500 sculptures ornent les murs de cette merveille architecturale, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Nous visitons également une partie des ruines du Sahastralinga Talav, à l'origine un énorme réservoir d’eau relié à la rivière Saraswati par un canal faisant lui-même office de réservoir, le tout cerné par d'innombrables petits temples contenant plus de mille shiva-lingam. Malheureusement, il ne reste plus guère que quelques éléments épars de cette gigantesque et ingénieuse structure.

Direction la gare routière de Patan, où nous montons dans un bus qui nous conduit à Modhera (70 cents par personne) en 2 heures de route. L'admirable temple de Surya, le dieu soleil de l'hindouisme (3,5 euros par personne), a été construit au 11e siècle, et est constitué d’un sanctuaire, d’un hall d’assemblée et d’un réservoir. Les murs du temple sont ornés de sculptures fines et expressives représentant de multiples scènes de la mythologie hindoue. Le temple est construit de telle manière qu'à l'équinoxe, les premiers rayons du soleil illuminaient le visage de la statue de Surya, aujourd'hui disparue, qui trônait alors au centre du sanctuaire.

Nous prenons un lassi avant de repartir en tuk-tuk jusqu’à la gare routière, où nous prenons place dans un bus en direction de Dasada (2 heures de route, 60 cents par personne), en vue de rejoindre notre étape pour les jours suivants. Pendant le trajet, l'un des passagers avec lequel nous conversons nous annonce qu'"il n'y a rien à Dasada, et que les gens qui y vivent ne parlent aucune langue". Il ajoute que nous aurons donc beaucoup de peine à atteindre Zainabad, notre destination finale...

À peine descendus du bus, nous sommes assaillis par plusieurs chauffeurs de tuk-tuk qui, effectivement, semblent ne comprendre ni l'anglais, ni l'hindi, ni... aucune langue :-). Un homme très énergique et parlant trois mots d’anglais s'interpose pour s'enquérir de notre destination. Nous lui montrons l’endroit sur notre iPhone et d’autorité, il nous fait grimper dans le tuk-tuk d’un chauffeur plutôt réticent, car ce dernier ne connaît pas cette destination. Nous voilà partis dans la nuit pour une dizaine de kilomètres de route, en direction de Zainabad. Le chauffeur hésite, avant de nous déposer à l'entrée d'un resort... qui n’est pas le bon, mais où il se fait expliquer la route à suivre.

Après deux ou trois recherches infructueuses, nous finissons tout de même par arriver au Desert Coursers, un très agréable eco lodge constitué de bhungas, les maisonnettes rondes traditionnelles en pisé aux murs incrustés de petits miroirs et ornés de motifs tribaux (environ 36 euros par personne pour tout le séjour, repas et safaris compris!) . Le prince Shri Dhanraj Malik, patron des lieux, est un homme aussi volubile que fort en voix. Il nous invite directement à nous mettre à table pour le dîner. Un très copieux thali gujarati nous attend, que nous dévorons de bon appétit après cette journée particulièrement chargée.