Le Bozar restaurant, qui arbore 2 étoiles Michelin depuis 2023 et la note de 17,5 chez Gault&Millau, est installé dans le magnifique décor Art Déco du Palais des Beaux-Arts à Bruxelles. C'est là qu'officie le chef d'origine arménienne Karen Torosyan, artisan cuisinier de l'année 2017 et champion du monde de pâté en croûte 2015.
En ce samedi soir, seuls la carte et le menu Bozar 7 services (245 euros) sont disponibles. Nous optons pour ce dernier, que nous accompagnons du pairing vins (115 euros).
Pour l'apéritif, notre choix se porte sur 2 cocktails, un Ana Sour, à base de roku sakura gin et hibiscus pour Catherine, et un Green Cloud, à base de Tequila Calle 23 et romarin fumé pour Daniel, tous deux facturés 20 euros. Aussi beaux que savoureux !
Pour les accompagner, nous recevons de délicates galettes croustillantes inspirées du lavash, une fine galette arménienne cuite dans un tandoor, ici revisité avec romarin et huile d'olive.
Nous recevons ensuite une brioche cubique feuilletée servie chaude, accompagnée d'un beurre demi-sel breton. Une véritable gourmandise !
Vient ensuite une dégustation à base de damachi et anguille fumée, composée d'un extérieur ultra-fin et croustillant et d'un intérieur onctueux aux riches saveurs d'anguille.
Pour suivre, on nous sert une très élégante mise en bouche à base de jambon persillé et raifort, des saveurs réconfortantes subtilement mises en oeuvre.
Notre dernière dégustation est une huître Gillardeau grillée au barbecue et servie avec un bouillon dashi, agréable clin d'œil à la cuisine japonaise.
Nous recevons le premier vin de notre pairing, un Loire 100% Chardonnay du domaine de l'Écu offrant une belle acidité et une agréable fraîcheur, et dont le côté salin établit le lien avec notre première entrée, un crabe tourteau de Bretagne, caviar Caspienne Tradition et oseille, une préparation aux saveurs complexes et travaillées avec une grande précision.
L'aimable sommelière nous sert maintenant un Chablis cuvée les Parques 2022 du domaine Servin, un vin classique caractérisé par une agréable minéralité et une belle longueur. Il offre à la fois fraîcheur et ampleur pour seconder notre marbré de volaille de Bresse, foie gras et topinambour, servi avec une vinaigrette aux lentilles vertes, dans lequel nous retrouvons cette même généreuse complexité.
Nous recevons également une délicieuse baguette au levain naturel.
Arrive une cuvée La Part Davant du domaine Camin Larrediya, un Jurançon élaboré principalement à base de gros manseng et petit manseng ayant bénéficié d'un élevage sur lie, qui lui confère une texture onctueuse créant le lien avec le jus au lait ribot de notre entrée, du céleri-rave, truffe melanosporum et jus au lait ribot.
Pour accompagner notre dernière entrée, des coquilles Saint-Jacques de Dieppe avec chou vert et jus au cresson, nous recevons une cuvée Aslina 100% Chardonnay 2025 d'Afrique du Sud, dont le côté floral et la délicate longueur font écho au chou vert.
Voici notre premier plat, un Saint-Pierre servi avec une galette de pommes de terre accompagnée de chicons et carottes, avec un jus aux algues. Dans un bol séparé, nous recevons une préparation de poireau et consommé. La sommelière nous donne le choix entre deux vins, un blanc et un rouge. Catherine opte pour La gourmandise, un 100% Viognier de la collection Les 7 péchés capitaux du domaine Les Bruyères, doté d'une belle longueur avec une impression beurrée et de la fraîcheur. Daniel choisit quant à lui un Côte du Jura, la cuvée 100% Poulsard L'Autre rouge 2022, offrant un fruit croquant et une jolie longueur.
Avant de passer au dessert, on nous sert un superbe et rafraîchissant trou normand à base de poire Williams, gingembre et saké.
Nous recevons maintenant notre dessert, une préparation à base d'orange sanguine, de yaourt et de vanille bourbon. Dans notre verre, une cuvée Sydre Argelette, un cidre élaboré par Eric Bordelet selon la méthode champenoise avec refermentation en bouteille, offrant une légère amertume parfaitement adaptée à l'acidité du dessert.
Nous commandons encore un espresso gourmand (14 euros), qui arrive flanqué d'un tiramisu, d'une tartelette à la bergamote et d'une crème brûlée.
En résumé, nous avons beaucoup apprécié notre moment de table à Bozar. Le chef livre une cuisine raffinée, précise et ancrée dans la tradition française, tout en intégrant des influences modernes et des produits d'exception. Le service est aimable et efficace, avec une mention spéciale pour la sommelière passionnée et ses choix judicieux. Côté prix, nous arrivons à une addition vraiment conséquente de 394 euros par personne, un véritable bond depuis notre passage en 2020, qui s'était soldé par une note de 187 euros par personne (pour 6 services il est vrai).
Faut-il aller à Bozar ? Si votre portefeuille vous le permet, assurément !