Jeudi 2 janvier : de Santo Antão à Boa Vista
Nous avons rendez-vous à 7 h du matin avec notre chauffeur, qui nous emmène à Porto Novo en empruntant cette fois la route de la Corda, laquelle, au départ de Ribeira Grande, traverse verticalement l'île du nord au sud. Nous admirons au passage le majestueux paysage montagneux qui sort peu à peu de l'ombre à mesure que le soleil éclaire les cimes de sa lumière ocre.
Un peu plus d'une heure plus tard, nous montons à bord du ferry qui nous ramène à Mindelo. Nous nous délestons de nos valises, et les laissons à la bonne garde de l'agence Nobai, les organisateurs de ce voyage. Nous flânons parmi les étals des marchés, faisons halte au Casa Mindelo Café le temps de déguster un pica-pau agréablement acidulé, puis reprenons possession de nos valises pour rejoindre l'aéroport Cesária-Évora. Un premier vol nous dépose en moins d'une heure à l'aéroport de Praia, suivi d'un autre, plus court encore, à destination de Boa Vista. Situé à Rabil, l'aéroport international Aristides Pereira a des allures de fortin avec ses hauts murs de pierre ocre. Un chauffeur nous attend à la sortie, et nous emmène en quelques minutes à Sal Rei, la municipalité de l'île. Le Migrante Guesthouse, aménagé avec goût dans une ancienne maison coloniale, est sans conteste l'établissement le plus charmant et accueillant de tout notre séjour au Cap-Vert. La porte d'entrée donne directement sur un ancien et ravissant café, uniquement accessible aux résidents selon la formule honesty bar. Depuis la petite cour intérieure aux murs blancs s'élève un escalier de bois menant aux chambres, spacieuses et romantiques.
Tenu par les mêmes gestionnaires que le Migrante et aménagé avec un soin équivalent, le restaurant Sodade récolte tous les suffrages de sa clientèle. Nous tentons d'y réserver notre table pour le soir, mais l'établissement affiche complet... pour les trois jours qui suivent. Nous nous contentons donc d'un cocktail pris au bar avant de nous rendre au Naida, une adresse toute simple dans un cadre basique. Nous y faisons un délicieux repas de sériole et poulpe grillés, servis généreusement avec d'excellentes frites, le tout arrosé de Chã branco, comme il se doit.
Vendredi 3 janvier : journée de farniente
Après notre petit déjeuner pris bien au calme, attablés dans la cour intérieure du Migrante, nous entamons une promenade le long de la praia de cabral, au nord de la ville. Bordée par une mer cristalline, la plage de sable doré, où poussent quelques cistanches, scintille dans la lumière du matin.
Nous revenons en ville et sillonnons le paisible échiquier des rues, avant de prendre une caïpirinha accompagnée de quelques croquettes de poisson à la terrasse d'un modeste établissement de bord de mer. De retour au Migrante, mollement allongés sous la moustiquaire de notre chambre, nous paressons tandis que s'écoulent les heures. Le soir tombe, et nous gagnons la praia do Estoril, au sud-ouest de la ville. Assis à même le sable, nous profitons paisiblement d'un coucher de soleil qui teinte d'or le ciel et la mer, séparés par la bande noire de l'Ilheu de Sal Rei qui nous fait face.
Au Naida, nous nous régalons de généreuses portions de papa, une spécialité de Boa Vista à base de poisson et légumes cuits dans un bouillon et de polenta à base de farine de maïs.