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Le WY est situé rue Bodenbroek, 22-24, au Grand Sablon à Bruxelles. Particularité : il est installé dans le show-room Mercedes, ce qui à première vue n'incite pas forcément à en franchir la porte. C'est en effet l'étoile Michelin décrochée par Bart De Pooter qui nous a poussés à réserver notre table. Le cadre s'avère plutôt branché, voire accueillant, et ne donne pas l'impression permanente d'être dédié à une marque automobile. Si on fait exception de la vidéo en boucle qui alterne plans culinaires et performances de la marque, l'espace est assez agréablement aménagé, de manière simple et de bon goût, avec la branchitude nécessaire. Petit atout : la vue sur la cuisine ouverte.
Nous optons pour le menu "février 2014", constitué de cinq plats que nous accompagnons de la sélection de vins proposée. Le personnel, malheureusement peu performant en langue française, récite son explication de manière fort peu convaincante. Il faut dire que la clientèle s'avère majoritairement néerlandophone. L'ambiance se veut décontractée et informelle, peut-être un peu trop pour un restaurant étoilé. Les enfants de la table voisine s'amusent par terre avec leurs jouets, sans l'ombre d'une réaction de leurs parents, qui se croient sans doute dans la version chic d'un McDonald's.
En guise d'apéritif, nous commandons un champagne Bollinger au verre, dont le prix est excessif par rapport au fond de verre servi. Il est accompagné de différents "Fingerfood', assez bons, mais pas renversants.
Fingerfood |
Le premier service est une composition à base de crevettes grises, avec parfait au yaourt, radis, Rodenbach et cocktail. Nous apprécions le côté très rafraîchissant de la préparation, qui s'associe agréablement avec le croquant des têtes de crevette que l'on déguste par la même occasion. Un domaine Eric Louis 2012 Sauvignon blanc, frais et fruité, l'accompagne.
Crevettes grises |
Pour suivre, on nous sert une limande avec potiron, kumquat, cumin et champignons. Un plat simple, mais avec de très bonnes saveurs et, une fois encore, une belle fraîcheur. La lamelle de potiron cru est relativement surprenante. Dans notre verre, un Fiano Salento - Schola Sarmenti, assez minéral, remplit bien son office.
Limande |
Nous passons maintenant à la viande, avec un agneau et poivron, artichaut, flageolets et sauce lavas. Une bonne cuisson, accompagnée d'une garniture assez originale et bien composée, à laquelle s'ajoutent d'ailleurs quelques escargots qui apportent une texture et une saveur particulières à l'ensemble. Le vin qui l'accompagne est un douro, Vale da Raposa Reserva, agréable avec ce plat.
Agneau |
Nous voici déjà aux douceurs avec, pour commencer, un dessert à base de chocolat blanc, moelleux, cardamome, macadamia et crème glacée de caramel. Une composition assez séduisante, que l'on nous sert avec un Muscat de Rivesaltes 1993, Domaine des Chênes.
Chocolat blanc |
Pour finir, un deuxième dessert : appelé "Tropical", il décline papaye, mangue, kiwi, fruit de la passion, poivre rouge et gingembre. Il nous séduit tout autant que le précédent, dans un registre toutefois plus fruité et moins surprenant. Il est accompagné par un verre de muscat, Domaine du Grand Crès, puissant et parfumé.
Tropical |
Nous clôturons ce repas par un café accompagné de quelques douceurs, et demandons l'addition. Nous nous en tirons avec une ardoise de 274 euros pour deux personnes, ce qui nous fait regretter nos coûteuses demi-coupes de champagne. Il faut dire que le prix du menu cinq services restait raisonnable (75 euros par personne), tout comme celui de la sélection vins (40 euros par personne également).
En résumé, il s'agit d'une cuisine de bonne qualité, qui sait tirer parti de produits très simples pour les présenter avec la sophistication requise par les lieux. Néanmoins, les cuissons sont toujours justes et les saveurs bien équilibrées. Il convient de souligner la qualité de la sélection des vins.
Faut-il aller au WY ? Oui, certainement, mais peut-être plutôt dans l'optique d'un simple menu à 2 services (32 euros pp) ou 3 (44 euros pp). L'ambiance générale n'évoque peut-être pas celle qu'on est en droit d'attendre d'un restaurant étoilé, mais le concept a le mérite d'exister, et le pari est plutôt réussi.
Catherine et Daniel