Vendredi 16 juillet : Bruxelles - Athènes
Après avoir dûment montré patte blanche pour les différentes formalités COVID (certificat de vaccination et PLF), nous décollons de Zaventem à 15h10. Notre vol Sky Express (220 euros par personne) se déroule sans encombre et nous emmène à l’aéroport international d’Athènes Elefthérios-Venizélos en trois heures chrono. Il est donc très exactement 19h10 lorsque nous atterrissons - décalage horaire oblige.
Nous montons dans un taxi qui nous dépose au port du Pirée, plus précisément au Piraeus City Hotel (49 euros la nuit), un établissement simple et propret qui présente l’avantage d’être situé à quelques centaines de mètres à peine du quai d’où partira notre ferry le lendemain matin. Du reste, nous nous rendons sur ce quai pour y acheter d’avance nos billets pour Paros, puis terminons la soirée dans un petit resto non loin de là, le Pierrot Jazzy, où nous dégustons notre première salade grecque, absolument délicieuse.
Samedi 17 juillet : Athènes - Paros - Antiparos
Nous prenons notre petit déjeuner à l’hôtel, puis rejoignons la file des passagers au départ du ferry assurant la liaison entre le Pirée et Paros. Nous accostons au terme de trois heures de navigation, et apprenons que le Tahita (le voilier à bord duquel nous passerons les prochains jours) ne nous attend pas à Paros comme prévu, mais à Antiparos, l’île voisine accessible par une autre navette. Il nous faut donc patienter quelques heures à Parikia, la ville principale de Paros, et nous nous promenons au fil des jolies ruelles pavées bordées de maisons blanches et bleues. Nous visitons aussi la remarquable basilique de la Panaghia Ekatontapyliani, érigée entre le IVe et le VIe siècle.
Nous nous attablons à la terrasse d’un sympathique petit café, juste en face de la basilique, et sirotons plusieurs jus d’orange frais en attendant l’heure du départ.
Notre petite navette quitte Parikia à 15h30, et nous atteignons Paroikia, le port d’Antiparos, moins d’une demi-heure plus tard. Nous sommes accueillis par Sotiris, le skipper de notre voilier, lequel nous donne rendez-vous à 17h30 pour le départ de tous les participants de la croisière.
Dans l’intervalle, nous avons tout loisir de parcourir la rue principale de Paroikia, peut-être plus blanche et bleue encore que Parikia, et abondamment fleurie de bougainvillées éclatantes. Nous apprécions la mise en valeur soignée des maisons qui bordent la rue, avec de jolies tables et chaises en bois peint de couleurs vives.
À l’heure dite, nous nous rendons à la taverne prévue pour le rendez-vous. Nous y retrouvons Sotiris et faisons connaissance d’Annie, notre accompagnatrice, ainsi que de nos co-passagers, trois Américains : Mark, le père, et ses deux grands fils, Nick et Ben.
Nous prenons place sur un petit zodiac qui, moyennant deux aller-retours, amène tout le monde à bord du Tahita, ancré au milieu du port. Nous découvrons un voilier Jeanneau Sun Kiss 45, monocoque habitable de plus de 13 mètres de long, bourré de charme avec ses jolies boiseries vernissées aux tons chauds.
Nous nous installons tous autour de la table du carré pour le briefing de mise en route. L’espace disponible étant limité et parfaitement exploité, Sotiris nous explique l’essentiel des règles à suivre pour que la vie quotidienne à bord soit confortable et sûre pour tous. Le fonctionnement des toilettes et des douches nécessite également des explications spécifiques, en relation avec le mécanisme de pompage.
Le temps de ranger les bagages dans les cabines, et nous reprenons le zodiac pour regagner le quai. Quelques centaines de mètres plus loin, nous nous installons en terrasse du Sunset, un établissement offrant comme son nom l’indique une vue imprenable sur un magnifique coucher de soleil.
Nous trinquons en chœur pour fêter le début de notre aventure commune.
Pour le repas du soir, notre skipper nous emmène dans un établissement spécialisé dans les grillades d’agneau. Fondantes à souhait, ces dernières font l’unanimité, à l’inverse du vin du patron, peu digne d’intérêt. C’est l’occasion de faire plus ample connaissance, et chacun d’expliquer son parcours. Nous apprenons notamment que Mark, âgé d’une bonne soixantaine d’années et professeur pensionné, complète sa carrière en enseignant l’anglais dans une région traditionnaliste de Turquie.
Après ce repas convivial, nous regagnons le Tahita pour notre première nuit à bord.
Dimanche 18 juillet : Antiparos - Iraklia
La journée commence par un petit déjeuner pris en commun à la table du carré, un simple café en ce qui nous concerne. Un peu plus tard dans la matinée, nous levons l’ancre et faisons voile en direction de l’île d’Iraklia, première étape de notre périple dans les Petites Cyclades. En cours de route, nous faisons une halte en mer au bord d’un tombant, l’occasion pour nos amis américains de pratiquer la plongée sous-marine. Dès notre amarrage à Iraklia, nous partons en balade sur cette petite île de 17 km2 dominée par le Mont Pappas. Le paisible village portuaire d’Agios Georgios se résume à quelques maisons, deux églises, quelques tavernes et une petite supérette. Nous revenons au bateau, et piquons une tête dans la mer Egée, le temps de se rafraîchir dans une eau transparente en gagnant la plage d’Iraklia à la nage.
Le soir venu, nous partons prendre notre apéritif au café En Lefko, à l’étage de la supérette. Les cocktails sont délicieux et généreusement servis, et nous bénéficions d’une jolie vue sur la baie en contrebas. Pour le repas, nous changeons d’adresse et nous installons à la terrasse du Syrma en compagnie de notre skipper. Nous engageons la conversation avec cet homme au caractère bien trempé… et à la philosophie à l’avenant. Nous discutons aussi de musique – Sotiris a été trompettiste dans une autre vie et nous fait partager sa passion pour le rebetiko. Nous sommes rejoints par le reste de l’équipe et nous régalons de sardines grillées et de chèvre cuite au four. Le vin local, par contre, est aussi médiocre que la veille.
Lundi 19 juillet : Iraklia – Donoussa
Nous commençons calmement la journée par un café pris sur le pont, avant d’être priés d’évacuer les lieux en vue d’un nettoyage complet du bateau ‘transformé en plage de sable’, dixit Sotiris. Nous en profitons pour nous offrir un second café, grec cette fois, confortablement installés à une terrasse du port. C’est aussi l’occasion de recharger les batteries de nos différents appareils électriques – la plupart des cafés, restaurants et tavernes des îles mettent gracieusement des barres multiprises à disposition des clients. Avant de revenir à bord, nous passons encore à la supérette pour y acheter de minuscules et savoureuses tomates locales ainsi que quelques délicieuses cerises à grignoter en mer.
Nous mettons le cap sur l’île de Donoussa, que nous atteignons au bout de six bonnes heures de navigation. En raison de l’orientation du vent, nous jetons l’ancre côté crique plutôt que de nous amarrer au port du village, comme initialement prévu. L’accès à terre se fait donc par zodiac, et nous découvrons avec ravissement le minuscule village de Stavros, ses maisons chaulées et son unique église. À la taverne, nous dégustons un délicieux yaourt grec, aussi ferme qu’onctueux, servi avec du miel.
Nous partons ensuite pour une randonnée à flanc de colline, en suivant des pistes caillouteuses qui serpentent à travers une végétation rase. Nous apercevons çà et là quelques chèvres qui s’enfuient à notre approche. Nous arrivons à un premier point de vue, offrant un splendide panorama sur la baie en contrebas et les îles alentour. Le sentier grimpe encore et nous arrivons au point culminant de notre promenade, balisé par un vieux phare délabré, particulièrement photogénique dans la lumière dorée de cette fin d’après-midi. Nous y restons un moment avant d’entamer notre descente en direction de la baie.
Nous revenons à la taverne pour notre repas du soir, et optons pour une seiche accompagnée de riz à la tomate et une salade grecque garnie de fromage local. Les plats sont excellents, mais le vin servi reste malheureusement toujours aussi peu séduisant.
Nous regagnons notre voilier sous un clair de lune très lumineux, et passons une nuit un peu agitée en raison du vent assez soutenu.