Samedi 2 avril : Bruxelles - San Jose
Notre TGV quitte la gare du Midi à 9h00 pour l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, où nous arrivons à 10h16. Notre premier vol, à destination de Panama, décolle à 13h55. Au bout de près de 11 heures de vol, nous atterrissons à l’aéroport international de Tocumen, à 17h45, heure locale. 4 heures d’attente plus tard, notre second vol décolle à 21h52, et nous arrivons enfin à 22h14, soit après quatre-vingts minutes de vol, à l’aéroport Juan Santa Maria à San Jose, capitale du Costa Rica. Un voyage de plus de 22 heures, temps d’attente compris !
À l’aéroport, un chauffeur vient nous accueillir pour nous conduire au KC Hotel, un établissement sobre, propre et élégant, que nous atteignons une demi-heure plus tard. Nous sommes épuisés après ce très long périple, mais ne profitons pas longtemps du lit très confortable de notre chambre : l’étape suivante de notre voyage démarre en effet dès 6 heures le lendemain matin.
Dimanche 3 avril : San Jose - Tortuguero
La navette démarre à l’heure prévue, prend au passage quelques voyageurs supplémentaires dans d’autres hôtels avant de nous déposer auprès du bus principal, lequel nous emmène en une bonne heure de route à l’embarcadère de La Pavona. Nous montons à bord d’une lancha, un typique bateau à fond plat, et naviguons au fil des méandres des canaux pour atteindre finalement Tortuguero, environ deux heures plus tard.
Le Laguna Lodge, idéalement situé au bord du canal principal, à quelques minutes à peine du village de Tortuguero proprement dit, est constitué de jolis petits bâtiments en bois répartis dans un jardin tropical très bien entretenu.
L’occasion est venue de prendre notre premier repas costaricien, un casado servi en mode resort, il est vrai. Nous découvrons une nourriture fade, grasse et cantinesque, constituée de morceaux de poulet, de haricots rouges et de dés de tomates crues. Un premier contact peu séduisant.
Nous prenons un moment de repos avant de partir visiter le village d’un coup de bateau (unique mode de transport disponible). Installé sur un bras de terre coincé entre le canal et la mer des Caraïbes, Tortuguero a des allures de village flottant et, malgré le tourisme, conserve son charme et son authenticité avec ses maisons colorées et ses terrasses au bord de l’eau.
La population locale rassemble différentes ethnies : Ticos (surnom que se donnent les Costariciens), représentants de tribus indigènes et population des îles voisines (Jamaïque) cohabitent ici dans une sérénité toute caribéenne. Nous déambulons un moment sur la route principale, animée et bordée de petits établissements et autres échoppes, puis nous enfonçons plus à l’intérieur du village pour nous diriger vers la plage et découvrir un paysage à l’opposé des cartes postales : mer agitée, sable sombre et ciel chargé de gros nuages.
Nous nous installons dans un petit bar donnant sur le canal et passons un moment à contempler la belle nature tout en sirotant notre mojito aux fruits de la passion, une petite spécialité locale très fortement alcoolisée.
De retour à l’hôtel en bateau, nous barbotons dans l’une des deux piscines, entourés d’une végétation luxuriante.
Pour l’apéritif, nous nous installons au bord du canal et dégustons deux cocktails aussi généreux en alcool que ceux de l’après-midi. Le repas du soir est servi au restaurant-buffet de l’hôtel. Hormis les haricots rouges, les préparations sont aussi peu goûteuses et lourdes qu'à midi, et nous nous promettons de trouver une solution pour le lendemain soir.
Lundi 4 avril : Tortuguero
Une fois encore, nous nous levons très tôt : l'excursion en bateau que nous avons réservée commence dès le lever du jour, à 5h30. Grâce aux yeux exercés de notre guide et du capitaine de notre lancha, nous découvrons peu à peu la faune du Parc national, présente en abondance dans la végétation luxuriante qui borde le canal principal. Parmi les quelque 440 espèces d’oiseaux présents sur le site, nous avons la chance d’observer notamment des martins-pêcheurs, aigrettes, toucans, faucons, etc. Avec près de 140 espèces, les mammifères sont eux aussi largement représentés, et nous avons tout loisir d'étudier les allées et venues des 3 espèces de singe locales : singes-araignées, hurleurs et capucins. Nous avons même la chance d’apercevoir plusieurs paresseux haut perchés dans les arbres. Quant aux reptiles (120 espèces) nous repérons un crocodile, plusieurs caïmans ainsi que divers iguanes et basilics. Aucun jaguar en vue : ils sont rares et très difficile à observer. Les célèbres tortues sont absentes elles aussi (nous ne sommes pas encore en période de ponte). Aucun regret cependant : nous sommes enchantés par l'abondance et la diversité des animaux observés.
Il est l’heure du petit déjeuner lorsque nous rentrons à l’hôtel. Au menu, comme on pouvait s'y attendre, haricots rouges, omelette et panqueques insipides.
À 8h45, nous reprenons le bateau pour une nouvelle exploration des rives du canal, mais empruntons cette fois-ci quelques canaux adjacents, plus étroits et plus intimes, véritables tunnels aquatiques percés dans la végétation. L'heure est plus tardive, et la faune moins facile à observer. Le spectacle devient contemplatif, magnifié par le son ambiant des stridulations d'insectes que ponctuent les chants d'oiseaux et les cris d’animaux.
Nous rentrons à l’hôtel, prenons notre médiocre repas de midi, à base de… haricots rouges, et de viandes de porc et de bœuf aussi desséchées qu'insuffisamment épicées.
Pour l’après-midi, nous avons prévu la visite du Cerro Tortuguero (142 euros pour deux). Un bateau nous mène à l'embarcadère du village de... San Francisco (1500 habitants). À travers la forêt tropicale, on emprunte un chemin aux marches en ciment, plat au début, puis en escalier jusqu’au sommet de cet ancien volcan éteint. Le sommet offre un magnifique panorama sur la nature en contrebas, le village, le canal et la mer. La promenade aller-retour dure une heure environ, et cette belle immersion pédestre permet d'observer d’autres habitants de la forêt, à une autre échelle : araignées, minuscules grenouilles blue-jeans, papillons, agoutis, etc. D’un coup de bateau, nous rentrons à l’hôtel, réservons un bateau-taxi pour le soir, puis nous installons au bar de l’hôtel, au bord de l’eau, pour admirer le coucher du soleil.
Nous montons à bord de notre bateau-taxi et, quelques minutes plus tard, accostons au village de Tortuguero. Malgré l’heure peu avancée (il est à peine 18 heures), de nombreuses échoppes ferment déjà leurs portes, et nous optons rapidement pour ‘El Patio’, un petit restaurant gentiment niché au bord de l’eau, où l’on s’installe à des tables en fer forgé ouvragé. Nous y commandons du poisson caribéen, dans l’espoir de se régaler enfin d'une préparation plus goûteuse, mais nos assiettes arrivent... et nos illusions s'envolent. Nous avalons sans plaisir notre morne plat de poisson, nous acquittons de nos 30 dollars, puis regagnons le bateau-taxi qui nous ramène à notre hôtel (6 dollars par personne et par trajet).