Mercredi 18 juillet
Le réveil sonne à huit heures, et nous plions bagage avant de monter dans le taxi (350 ZAR) qui nous dépose au terminal A de l’aéroport de Johannesburg. Comme notre vol, prévu à midi pile, n’est pas annoncé au tableau d’affichage, nous nous renseignons au comptoir d’Air Zimbabwe, la compagnie émettrice. On nous apprend que les vols en direction de Victoria Falls ne sont plus pris en charge par cette compagnie depuis... janvier ! Nous sommes alors redirigés vers le bureau local de cette même compagnie, et dix minutes plus tard, nous nous retrouvons inscrits comme passagers sur le vol British Airways à destination de Victoria Falls, qui décolle à 11h25. Moralité : il arrive que la solution à un problème s’avère meilleure que la situation de départ (malgré les 87 euros de taxe dont nous devons nous acquitter).
Notre avion atterrit vers 13h30. Le temps de passer la douane en payant le visa d’entrée (30$) et de récupérer nos bagages, nous montons dans un taxi qui nous conduit (pour un montant forfaitaire de 30 $) à notre hôtel, le Shearwater’s Explorers Village, de style resort avec de jolis bungalows. La chambre est assez petite, mais soignée et confortable (120 $ la nuit). Nous nous y installons, puis passons à la réception pour organiser les activités de notre séjour, soit dans l’ordre : un dîner traditionnel avec danses tribales pour le soir même au Boma Restaurant (45 $ hors boissons), une visite de village traditionnel (50 $) et une croisière-repas pour le lendemain (68 $). Tout cela est relativement coûteux, mais ce petit supplément de luxe était prévisible en raison de l’omniprésente gestion strictement touristique du lieu.
Dans l’attente du dîner, nous explorons un peu les alentours immédiats, l’occasion avant tout d’acheter quelques souvenirs dans les échoppes environnantes. Le dîner du soir s’avère malheureusement n’être qu’un solide piège à touriste. Le buffet « à volonté » a beau proposer des viandes exotiques (impala, crocodile, phacochère, etc.) et des larves d’insectes, la nourriture est médiocre et de type cantine. Les danses n’ont rien à envier à celles qu’on a vues par deux fois auparavant, exécutées par des groupes de rue, et les autres animations (séance de djembé pour tout le monde, danse en cercle) sentent tout autant le réchauffé et la routine.
Jeudi 19 juillet
Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes réveillés vers 7h30 par le vrombissement incessant des hélicoptères touristiques qui tournent au-dessus des chutes proches. Nous prenons donc largement le temps de nous préparer pour notre premier rendez-vous, prévu à 10 heures. Nous montons dans une jeep, et partons en direction d’un village traditionnel, situé à une quinzaine de kilomètres de Victoria Falls. Nous nous faisons d'abord une brève halte dans une école primaire, toute simple, où nous sommes accueillis à bras ouverts.
Nous rejoignons ensuite le ‘village’, en réalité une toute petite communauté familiale composée du mari, ses deux épouses et leurs onze enfants, qui occupent des cases rondes avec toit de chaume. L’ensemble est extrêmement bien conçu et organisé, avec une case cuisine particulièrement soignée, une autre servant de cellier, une troisième de pharmacie (le mari est guérisseur), une case pour chacune des deux épouses (de vrais petits appartements), une case pour les garçons et une dernière pour les filles. Les structures sont construites par les hommes, tandis que les femmes se chargent de la décoration. Différents espaces sont aussi réservés aux animaux (vaches, chèvres, pigeons, poules et pintades), et de petits silos abritent notamment les rafles de maïs destinées à l’alimentation du bétail. Cette communauté est auto-suffisante, assure son propre élevage et ses propres cultures de manière tout à fait écologique, notamment en recyclant les déjections des chèvres en guise d’engrais pour les champs.
Nous rentrons à l’hôtel, prenons une petite collation, puis partons à pied en direction des chutes toutes proches. Nous nous acquittons du ticket d’entrée (30 $), puis suivons le joli chemin qui serpente à travers la forêt tropicale due au micro-climat, rythmé par de petites allées latérales menant à différents points d’observation des chutes. Chaque halte est l’occasion de mieux mesurer l’ampleur hors norme de ce phénomène unique : sur 1,7 kilomètres de large et 108 mètres de haut, le Zambèze se précipite du haut du plateau dans un bouillonnement et un grondement incessants. De cette fureur naturelle s’élève un énorme nuage d’embruns, visible à des dizaines de kilomètres à la ronde, et qui trempe copieusement les visiteurs malgré les indispensables capes de pluie.
De retour à l’hôtel, nous avons juste le temps de nous changer avant de repartir pour notre troisième activité du jour, notre croisière sur le Zambèze. Un minibus vient nous chercher afin de nous conduire à l’embarcadère où nous attend notre bateau. Le pont inférieur ouvert est aménagé avec une douzaine de tables joliment dressées. Tandis que le majestueux paysage défile devant nos yeux, on nous sert l’apéritif. Très vite, nous apercevons un éléphant venu s’abreuver sur la rive. Un peu plus loin, ce sont quelques hippopotames que nous repérons dans le fleuve. Un peu plus en retrait, nous entrevoyons un gigantesque crocodile. Tandis que nous prenons notre repas, le soleil descend sur le fleuve et l’embrase. Un spectacle sans cesse changeant qui rend ce moment absolument magique, malgré le froid qui se fait sentir. Tandis que notre repas se termine, nous avons droit à quelques chants a cappella à quatre voix, qui nous accompagnent jusqu’à notre retour à l’embarcadère. Si nous étions peu satisfaits du repas de la veille, nous sommes enchantés par cette expérience sur le Zambèze.