Jeudi 7 août
Nous quittons notre hôtel vers 9h du matin. Notre chauffeur nous emmène à une heure de route, à l'embarcadère de Yangdi, sur la Li. Nous embarquons à bord d'un radeau de bambou, prenons place sur une banquette surmontée d'un dais, et levons l'ancre pour une balade au fil de l'eau. Le spectacle qui défile lentement sous nos yeux est à couper le souffle. Les sommets couverts de végétation et cernés de nuages effilochés se succèdent à l'infini, leurs silhouettes étranges se découpant sur le ciel gris de part et d'autre de la rivière brune.
Après plus d'une heure de navigation, nous accostons à Xingping, où nous retrouvons notre chauffeur qui nous conduit au pied de la colline de Xianggong. Nous nous acquittons du droit d'entrée de 60 yuan (7,20 euros) par personne avant de gravir la colline, haute d'environ 200 mètres, en une vingtaine de minutes. L'ascension ne pose pas la moindre difficulté. Le sentier menant au sommet est en pente douce et bien aménagé, et le spectacle à l'arrivée vaut largement l'effort fourni. Un splendide paysage karstique se déploie autour d'une large boucle de la Li.
Nous admirons un bon moment ce panorama hors du commun avant de redescendre, de rejoindre la voiture et de nous rendre à Jiuxiang, un petit village particulièrement charmant où d'anciennes maisons ont été soigneusement restaurées et aménagées en hôtels, restaurants et maisons d'hôte. Nous nous offrons une agréable petite halte dans cet endroit paisible et hors du temps avant de reprendre la route en direction du dernier hôtel de notre séjour en Chine, le Moondance. Bien situé dans la campagne, au pied de la rivière Jinbao, l'hôtel est environné d'une belle végétation et offre une jolie vue sur les montagnes karstiques.
Notre chauffeur vient nous prendre à l'hôtel vers 19 heures et nous dépose à un restaurant proche du point d'accès au spectacle du soir. Nous commandons un zhutongfan de poulet au bouillon, cuit au feu de bois dans un tronçon de bambou. Si la présentation est originale et typique de la région, le plat nous déçoit par l'absence quasi totale de chair de poulet, peu savoureuse au demeurant...
L'heure est venue de nous rendre au spectacle Impressions Liu Sanjie. Conçu par le célèbre metteur en scène Zhang Yimou, ce spectacle en plein air, unique au monde, est donné chaque soir sur la Li à Yangshuo. Le plan d’eau de la rivière constitue la scène et les pics karstiques des alentours, illuminés par des jeux de lumière, la toile de fond. Plus de 600 figurants, en majorité des habitants des villages alentour, participent à cette fresque qui mêle chants traditionnels, chorégraphies aquatiques et effets visuels spectaculaires. Le spectacle s’inspire de la légende de Liu Sanjie, jeune paysanne du Guangxi dotée d’une voix extraordinaire et symbole de liberté et d’amour. D’une durée d’un peu plus d’une heure, il offre une expérience immersive et inoubliable, à mi-chemin entre tradition populaire et mise en scène contemporaine. Nous regagnons notre hôtel éblouis par la magnificence grandiose de cet incroyable spectacle.
Vendredi 8 août
Notre dernière journée en Chine est placée sous le signe de la détente. Nous prenons tout notre temps ce matin, et déjeunons tard à l'hôtel avant d'enfourcher nos vélos de location pour une promenade à travers le paysage karstique. La chaleur est écrasante, mais nous profitons néanmoins de cette belle balade parmi les villages des alentours, entourés de terres agricoles traversées de jolies rivières, le tout niché au pied de majestueuses collines calcaires. Nous revenons à l'hôtel après près de trois heures de randonnée, et consacrons le reste de notre journée au plus pur des farnientes, ponctué de quelques cocktails sirotés paisiblement dans le jardin de l'hôtel.
Pour notre repas du soir, pris à l'hôtel, nous recevons une carpe à la bière, le plat emblématique de Yangshuo préparé à partir de carpes fraîchement pêchées dans la Li. Le poisson est sauté avec du gingembre, de l’ail, des tomates, des piments frais et des herbes locales, puis mijoté dans de la bière, ce qui confère rondeur et profondeur à la sauce. Ce plat est sans conteste le plus pimenté que nous ayons dégusté durant notre voyage, et nous apprécions le bel équilibre qui résulte de la douceur du poisson mariée à l’amertume légère de la bière. Nous l'accompagnons d'une bouteille de vin blanc avant de regagner notre chambre pour une dernière nuit de sommeil en Chine.
Samedi 9 août
Nous nous réveillons à 7h, prenons notre petit déjeuner, puis partons à 8h pour l'aéroport de Guilin, distant d'un peu plus de 80 km. Notre avion à destination de Shanghai décolle à 14h30 et atterrit à 16h50. Le vol pour Helsinki décolle exactement quatre heures plus tard, et nous arrivons à destination le lendemain 10 août à 6 heures du matin. Notre dernier vol décolle à 9h15, et nous retrouvons Bruxelles à 10h55, soit après 2h 40 de vol, décalage horaire oblige.
En résumé, nous avons été profondément marqués par notre voyage en Chine. Ce pays, d’une immensité déconcertante, se révèle comme un kaléidoscope de cultures, de paysages et d’époques. Chaque province semble un monde en soi : la modernité futuriste de Shanghai répond à la sérénité millénaire des temples bouddhistes ; les villes impériales évoquent la puissance des dynasties disparues, tandis que les villages du Yunnan ou du Guangxi préservent encore un mode de vie ancestral.
La Chine fascine par sa démesure et par l’énergie tranquille qui la traverse. L’organisation y est redoutable, la logistique impressionnante : trains à grande vitesse ponctuels, infrastructures impeccables, villes propres et fleuries. Mais derrière cette efficacité affleure une réelle chaleur humaine.
Sur le plan culinaire, la diversité est tout simplement vertigineuse. À chaque région, ses saveurs : le raffinement léger de Shanghai, la rusticité parfumée du Yunnan, la puissance épicée du Guangxi. Nous avons rarement rencontré une telle inventivité dans l’usage des textures, des bouillons et des épices.
S’il fallait ne retenir qu’un mot pour définir la Chine, ce serait peut-être ampleur. Tout y est vaste : les distances, les montagnes, les foules, les ambitions, mais aussi les émotions qu’elle suscite.
Sur le plan pratique, notre voyage a représenté un budget d’environ 5500 € par personne, absolument tout compris (dont 1000 euros pour les vols internationaux et intérieurs), un montant non négligeable, certes, mais justifié par la richesse de l’itinéraire et la qualité des prestations.
Faut-il aller en Chine ?
La réponse est, sans hésiter, mille fois oui, pour qui souhaite appréhender la profondeur d’une civilisation qui mêle tradition et modernité dans un équilibre fascinant.
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