10 février 2025 1 10 /02 /février /2025 16:03
Deux semaines au Cap-Vert - 1 : de Bruxelles à Santiago

Mardi 24 décembre : Bruxelles - Lisbonne - Mindelo - Praia

Nous décollons de Zaventem à 6h du matin pour un premier vol d’environ 2 heures à destination de Lisbonne. Après 2 heures d'escale, un deuxième avion nous emmène au Cap-Vert, plus précisément sur l'île de São Vicente, en un peu moins de 4 heures et demie de vol. Huit heures d'attente nous séparent de notre dernier vol du jour. L'aéroport international Cesária-Évora est minuscule et dépourvu de tout intérêt, hormis la grande statue de la chanteuse érigée à la sortie du terminal.

Nous montons dans un taxi qui nous emmène en quelques minutes et pour 12 € à Mindelo, la capitale de l'île. Nous nous promenons quelque peu au hasard des ruelles du centre avant de nous attabler au Casa Café Mindelo, un sympathique établissement local. Nous y mangeons un poisson-perroquet et du poulpe grillés, délicieux tous les deux, accompagnés d'une bouteille de Chã, un agréable vin blanc de l'île de Fogo, fruité sans excès, avec de vivifiantes notes volcaniques.

Nous nous régalons de ce repas aussi simple que goûteux (50 euros pour deux), avant de poursuivre tranquillement notre promenade jusqu'à la marina, au nord de la ville, puis au-delà jusqu'à la praia (plage) de Laginha, où nous prenons chacun un petit expresso tout en profitant du joli paysage de rochers se détachant sur la belle lumière et la mer turquoise.

Port de Mindelo

Port de Mindelo

Nous rebroussons chemin en direction du centre-ville et reprenons un taxi pour l'aéroport. Pour notre dernier vol de la journée, nous montons à bord d'un joli petit Dornier 328 qui nous emmène en un peu moins d'une heure à Praia, la capitale du Cap-Vert, située sur l'île de Santiago. Nous atterrissons vers 21h. Le chauffeur prévu à la sortie de l'aéroport Nelson Mandela n'est pas au rendez-vous. Nous patientons néanmoins une vingtaine de minutes, puis décidons de prendre un taxi pour rejoindre la Guest House Casa Jean-Charles, située dans le paisible quartier des ambassades de la ville. L'établissement est un peu vieillissant et négligé, et quelques décorations égayeraient utilement la chambre aux murs nus, mais nous sommes accueillis (en français) par un bien sympathique jeune homme, et plusieurs chiens enthousiastes en quête de caresses.

Mercredi 25 décembre : Praia - Tarrafal

Nous passons une nuit paisible et bienvenue après la longue journée de voyage de la veille. Il est plus de 9 heures du matin lorsque nous prenons notre petit déjeuner (simple et conventionnel, mais de bonne qualité) à la grande table commune de la cuisine ouverte. Dans la haute volière adossée au mur d'enceinte de la villa, les canaris s'en donnent à cœur joie dans la belle lumière de cette matinée ensoleillée.

Le loueur de voiture arrive vers 11 heures. Nous remplissons les documents nécessaires sans même présenter nos permis de conduire, et prenons possession de notre véhicule, une petite Toyota en très bon état. Il nous faut environ une heure et demie de route pour traverser Santiago du sud au nord et rejoindre Tarrafal, notre destination du jour. Nous descendons à l'hôtel Oásis Tarrafal Alfândega Suites, un bâtiment neuf, ouvert depuis deux ans seulement. L'esthétique épurée, voire neutre de cet hôtel moderne est heureusement contrebalancée par sa position, en contre-haut de la praia do Tarrafal. De la terrasse de notre chambre, nous bénéficions d'une vue imprenable sur la plage en arc de cercle où s'alignent les pittoresques barques de pêche.

Plage de Tarrafal

Plage de Tarrafal

Nous découvrons Taraffal à pied, au fil de ses rues paisibles. Sur la praça Tarrafal, en plein milieu, un sapin de Noël surmonté d'une grande étoile pointe vers le ciel bleu, tandis que la façade de l'église Santo Amaro nous éblouit de sa blancheur ensoleillée. Nous nous installons à la terrasse du King Fisher Village, un complexe hôtelier situé à l'ouest de la ville. Nous sirotons tranquillement nos caïpirinhas au bord de la piscine, avec vue sur la mer en contrebas, avant de revenir à l'hôtel.

Nous nous accordons une petite sieste en attendant l'heure du repas du soir, que nous prenons au Malagueta, le restaurant de l'hôtel... par obligation plutôt que par choix. En effet, tous les restaurants auxquels nous avions songé sont fermés en ce 25 décembre, jour de Noël. Nous sommes plutôt déçus de ce choix forcé : si le poulpe de Daniel est relativement bon, le poisson-perroquet de Catherine est trop sec, beaucoup plus petit et nettement moins bien préparé que celui du Casa Café Mindelo. Le tout nous est servi avec un vin portugais, pas mauvais, mais moins agréable que le Chã local.

Jeudi 26 décembre : visite de l'île, première journée

Comme la veille, nous prenons notre petit déjeuner à la table commune. Les canaris sont toujours aussi bavards et les chiens, en quête de caresses et de rogatons.

Notre première étape du jour est pour le parc naturel de la Serra Malagueta. Après nous être acquittés du modeste droit d'entrée de 200 escudos (moins de deux euros pour deux), nous entamons notre randonnée en suivant la piste violette, proposée à l'accès du parc. Nous profitons pleinement de cette agréable promenade d'environ 1h30 aller-retour, peu escarpée et ne présentant aucune difficulté pour les randonneurs très occasionnels que nous sommes. Au fil du chemin, nous admirons le joli paysage surplombant la mer avec vue sur les montagnes environnantes jouant à cache-cache avec la brume et les nuages.

Serra Malagueta

Serra Malagueta

Nous remontons en voiture et poursuivons jusqu'à la petite bourgade d’Assomada, réputée pour son marché typique et censément animé, mais quasi désert en ce jour creux de la semaine. Nous nous contentons de remonter la grande avenida 13 de Janeiro / Liberdade, puis reprenons notre voiture en direction du Museu da Tabanca, dédié au genre musical éponyme, symbole de la lutte pour l'indépendance... mais nous trouvons porte close !

Nous poussons ensuite jusqu'au jardin botanique de São Jorge dos Orgãos. Il s'agit du seul jardin botanique du Cap-Vert, créé pour sauvegarder les espèces endémiques et indigènes de l'archipel. Nous découvrons une très modeste enclave en pente où différentes espèces de plantes peu entretenues et mal arrosées tentent tant bien que mal de survivre, étagées sur quatre ou cinq gradins successifs. Nous n'y restons qu'une dizaine de minutes avant de reprendre la route vers l'est et le bord de mer.

Nous poursuivons jusqu'à Calheta de Saõ Miguel. Le temps est gris, l'endroit peu accueillant, et nous décidons de faire demi-tour et de rejoindre la côte occidentale de l'île. Il nous faut moins de 45 minutes pour atteindre Ribeira da Barca, un charmant petit village de pêcheurs. Nous nous attablons au Mata Fome Esplanada, le minuscule bar local, et sirotons paisiblement une Strela (seule et unique bière cap-verdienne) face à la mer qui scintille sous le ciel bleu retrouvé.

Nous reprenons ensuite la route jusqu'à Tarrafal. Nous passons par la chambre pour nous rafraîchir un peu, puis nous rendons sur la plage en contrebas pour rejoindre le Riba MAR, le restaurant-bar de style paillote ancré dans l'unique amas rocheux de la praia. Nous y prenons notre apéritif tout en admirant le soleil qui se couche face à nous dans un ciel orangé.

Coucher de soleil à Tarrafal

Coucher de soleil à Tarrafal

Pour notre repas du soir, nous avons opté pour le restaurant Maracuja, où nous prenons une sériole et un thazard, deux poissons parfaitement grillés et servis avec de bons légumes, sans oublier notre bouteille bien fraîche de Chã. À l'issue de notre repas, nous engageons la conversation avec la propriétaire des lieux, une Capverdienne qui a vécu une quarantaine d'années en France avant de revenir s'installer dans son pays et y ouvrir son restaurant.

Vendredi 27 décembre : visite de l'île, deuxième journée

Après le copieux petit déjeuner de l’hôtel, nous reprenons la route en direction de Pedra Badejo, sur la côte orientale de l'île. Si cette localité ne présente rien de particulier en soi, nous admirons les pittoresques cultures en terrasse des environs, typiques de la région. Nous faisons une autre brève halte à Praia Baixo, un petit village de pêcheurs avec plage et barques colorées, avant de poursuivre notre route jusqu'à l'extrême sud de l'île.

Cidade Velha, l'ancienne capitale du Cap-Vert, est la première ville coloniale construite par les Européens sous les tropiques. Avant de partir à la découverte des points forts de la ville, nous nous offrons deux petits cocktails en bord de mer. Nous déambulons ensuite dans les deux rues historiques de Cidade Velha, la rua da Banana et la rua Carrera, bordées d'anciennes maisons caractéristiques construites en pierre et en chaux.

Rua Carrera

Rua Carrera

Tout à côté, sur la place en bord de mer, se dresse le pelourinho (pilori) datant du début du 16e siècle. Les esclaves en provenance du continent africain y étaient attachés et fouettés pour "mauvaise conduite". Plus de cinq cent ans plus tard, un jeune couple l'utilise comme décor pour les photos de mariage.

Pelourinho

Pelourinho

Nous poursuivons jusqu’à la Fortaleza Real de Saõ Filipe. Construite à la fin du 16e siècle, cette forteresse composée de trois bastions faisait partie d'un système de défense. Outre les vestiges de quelques bâtiments, la forteresse abrite une remarquable citerne hémisphérique. Du haut des murs d'enceinte en brique rouge, la vue plonge vers la ville et la mer.

 

Fortaleza Real de Saõ Filipe

Fortaleza Real de Saõ Filipe

Nous reprenons la route vers Praia, et retrouvons la Casa Jean-Charles où nous déposons nos bagages avant de repartir pour le centre-ville. Les bâtiments officiels de Praia sont tous regroupés dans le quartier historique du Plateau. Tout autour de la Praça Alexandre Albuquerque, les rues croisées en damier sont bordées de bâtiments coloniaux colorés : le Tribunal suprême de justice du Cap-Vert, le musée ethnographique, l'hôtel de ville, etc.  Un peu à l'écart, le Palacio Presidencial, l'ancien palais colonial portugais, est aujourd'hui la résidence officielle du Président de la République. La pro-cathédrale Notre-Dame-de-Grâce, siège du diocèse catholique romain de Santiago, se distingue par son architecture simple. Nous visitons également le marché municipal qui déborde de fruits et légumes proposés sur deux niveaux.

 

Bâtiments du Plateau

Bâtiments du Plateau

La journée s'achève. Nous regagnons notre maison d’hôtes, et restituons notre voiture de location avant de nous rendre au As Campanas, un petit et sympathique restaurant local où nous commandons de la morue à la crème et du thon grillé, deux plats roboratifs accompagnés d’un Saudade blanc, un autre vin de Fogo nettement plus fruité que le Chã.

Deux semaines au Cap-Vert - 1 : de Bruxelles à Santiago
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