Vendredi 20 septembre
Notre avion décolle de Charleroi vers 11h45, soit avec une heure et demie de retard sur l'horaire prévu, et il est déjà 15 heures lorsque nous atterrissons à La Valette, la capitale de Malte. Difficile de trouver un taxi à l'aéroport : il n'y a pas de file à proprement parler, et les habitués ont réservé le leur au préalable. Nous finissons par nous engouffrer dans un taxi réservé par quelqu'un d'autre... avec l'assentiment du sympathique chauffeur qui nous mène à destination pour 27 euros. Notre port d'attache pour le week-end est une chambre du Babel Suites, une petite structure de chambres d'hôtes aménagée dans le Palazzo del Pazzo. Ce bâtiment vieux de plus de 400 ans, bien aménagé, est situé rue Saint Paul, en plein centre de La Valette.
Le temps de déposer nos valises, et nous partons à la découverte de la ville. Nous nous dirigeons tout d'abord vers le phare, à la pointe de la grande jetée qui délimite l'entrée du port. Nous longeons le fort Saint Elme, puis faisons le tour des quais pour rejoindre les jardins Laparelli, aménagés dans un fossé cerné par deux hauts remparts, à l'entrée de la ville.
Nous terminons ce premier tour de ville par les jardins Upper Baraka, où une double rangée d'arcades s'ouvre sur le magnifique panorama du Grand Port et des Trois Cités.
Nous regagnons notre chambre et nous préparons pour notre repas du soir. Nous avons réservé notre table au Ion Harbour, le seul restaurant doublement étoilé de Malte, dirigé par Simon Rogan. Aménagé au dernier étage de l'Iniala Harbour House, l'établissement offre une vue plongeante sur le Grand Port. Nous y prenons un excellent repas dont vous trouverez un compte-rendu détaillé ici.
Samedi 21 septembre
Pour démarrer la journée, nous nous attablons en terrasse au café Lot 61, et y savourons un délicieux cappuccino.
Nous visitons tout d'abord l'église collégiale du naufrage de saint Paul, construite au 17e siècle sur le site d'une église plus ancienne. Elle abrite la relique du poignet droit du saint apôtre, ainsi qu'une partie de la colonne où il fut décapité.
Nous passons devant le palais magistral. Construit à partir de 1572 par l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, il a servi de résidence officielle aux grands maîtres de l'Ordre jusqu'à la fin du 18e siècle. Le palais a ensuite été le siège du gouverneur britannique lors de la période coloniale, avant de devenir la résidence officielle du président de Malte après l'indépendance en 1974.
Nous visitons ensuite la Casa Roca Piccola, un palais du 16e siècle construit par Don Pietro la Rocca. Ce bâtiment historique est aujourd'hui encore la résidence privée de la famille noble de Piro, mais sert également de musée vivant retraçant la vie de la noblesse maltaise à travers les siècles.
Nous visitons ensuite le joli petit jardin situé au-dessus du Valletta Design Cluster, un espace créatif situé dans le quartier de l'ancien abattoir de La Valette. Conçu par les architectes japonais de Tetsuo Kondo, le jardin dispose de plusieurs espaces de rencontre et offre une vue panoramique sur la ville.
Nous prenons un bus en direction de Mdina et Rabat, les deux villes historiques (2,50 euros par personne). Perchée sur une colline, Mdina, surnommée La cité silencieuse (on n'y dénombre que 300 habitants), est l'ancienne capitale de Malte. Elle est célèbre pour ses pittoresques rues étroites, ses bâtiments médiévaux et sa magnifique cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Nous flânons au gré des ruelles, prenons une délicieuse glace au Fior di Latte, une institution de la ville, puis un verre de vin local et une bière sur la jolie petite Pjazza Mesquita.
Rabat était à l'origine la banlieue de Mdina. La ville est une référence en matière de sites archéologiques et historiques : catacombes Saint-Paul et Sainte-Agathe, ruines de la Domus Romana, tombes puniques...
Nous explorons les catacombes Sainte-Cathalde, moins connues et moins fréquentées. Elles font partie d'un vaste réseau remontant à l'époque romaine et se distinguent par la présence d'une table d'agape, utilisée pour les repas commémoratifs en l'honneur des défunts.
Nous reprenons le bus vers La Valette, et descendons à hauteur de la marina de Msida dont nous faisons le tour à pied : une agréable promenade sous le soleil. Nous poursuivons notre marche jusqu'au centre de La Valette, et dégustons deux excellents cocktails au Café Society, assis sur les marches de la ruelle en pente.
Pour le soir, nous nous attablons au restaurant Rubino, qui propose une ambiance authentique et des plats traditionnels. Aux orecchiette et petits calamars succèdent un maigre en papillote et un lapin de Malte, l'incontournable spécialité locale. Ce repas savoureux pris dans un cadre bien familial est accompagné d'un agréable Chardonnay de Gozo.
Dimanche 22 septembre
Notre journée commence par un petit déjeuner pris au Lot 6, le même café que la veille. Nous enchaînons avec une visite du Musée national d'archéologie de Malte, qui offre un excellent aperçu de l'histoire ancienne de l'île, en présentant de superbes artefacts de trois périodes : le néolithique, la période des temples et la période phénicienne.
Nous nous rendons au pied du fort Lascaris et prenons un ferry en direction de l'île de Gozo. Le forfait de 30 euros par personne comprend la traversée aller-retour et le service de bus hop-on hop-off sur l'île.
Notre premier arrêt de bus est pour l'incroyable site néolithique de Tal-Ġgantija, l'un des plus anciens complexes religieux au monde, datant de plus de 5500 ans. Il est composé de deux temples mégalithiques impressionnants, constitués de grandes pierres en calcaire. La structure architecturale unique de ces deux temples témoigne des compétences avancées des constructeurs de l'époque.
Pour la suite de notre visite, nous devons malheureusement attendre un peu plus longtemps que prévu, car le premier bus qui passe affiche complet... et le suivant ne passe que 45 minutes plus tard.
Il est donc déjà 14h30 lorsque nous arrivons enfin à Rabat, également appelée Victoria pour éviter de confondre avec la ville de Rabat sur Malte. Nous commençons par visiter la Basilique Saint-Georges (3 euros par personne), un magnifique exemple de l'architecture baroque maltaise. Entièrement recouverte de marbre et de stuc doré, la basilique compte onze chapelles et abrite de nombreuses œuvres d'art, dont un remarquable retable du peintre Mattia Preti représentant Saint Georges terrassant le dragon.
Le temps de siroter un petit spritz sur la place adjacente, et nous gravissons la colline menant à la citadelle de Rabat. Ses remparts, bien conservés, entourent un ensemble de bâtiments dorés à l'architecture médiévale, et offrent de nombreux points de vue sur l'île.
L'heure est déjà venue de repartir pour Malte. En route pour l'arrêt de bus le plus proche, nous achetons et dégustons deux pastizzi, de savoureuses préparations de pâte feuilletée croustillante garnie de ricotta ou de purée de pois.
Nous arrivons à La Valette juste à temps pour nous rendre au Grain Street, bib gourmand Michelin, où nous avons réservé notre table pour notre dernière soirée maltaise. Nous recevons en entrée une petite lasagne frite avec mozzarella et émulsion de parmesan, et un beignet de poisson blanc à l'encre noire avec émulsion de yaourt à la noix de coco. Notre plat principal est une poitrine de porc braisée, avec épices douces, pêche et sauge. Nous terminons par un dessert de figues caramélisées, curry et glace aux algues. Ce délicieux repas est accompagné d'un Shiraz Cabernet Hauteville maltais aux arômes de chocolat et fruits rouges.
Lundi 23 septembre
Le décollage de notre vol retour étant prévu à 8h50, nous quittons notre chambre dès 6 heures du matin et prenons un bus qui nous conduit directement à l'aéroport pour 2,50 euros par personne. Une fois sur place, nous apprenons avec désappointement que le vol est retardé d'au moins 2 heures. Nous prenons notre mal en patience et retrouvons la Belgique vers 14h30, après trois heures de vol.
En résumé, nous avons beaucoup aimé notre weekend maltais. Il règne sur ces îles une ambiance paisible et accueillante. La teinte miel de l'omniprésente globigérine crée une chaude unité visuelle d'une grande douceur, transcendant les différents styles des habitations. On y ressent aussi ce mélange particulier de cultures, à la fois latines et orientales, qui résulte d'une histoire riche et variée. Tous les monuments et sites que nous avons visités méritent largement leur réputation, de par leur qualité et leur diversité. Sur le plan culinaire, nous nous sommes régalés de bout en bout, qu'il s'agisse d'une adresse de prestige comme le Ion Harbour ou de simples pastizzi grignotés en rue.
Faut-il aller à Malte ? Vous serez enchantés par un week-end de douceur et de charme.