25 septembre 2024 3 25 /09 /septembre /2024 11:04
Quelques jours à Marrakech

Vendredi 16 août

Nous décollons de Zaventem à 7h du matin et atterrissons à l'aéroport de Marrakech-Ménara environ 4 heures plus tard. En raison de l'affluence de voyageurs, la stricte et méthodique procédure d'immigration prend plus d'une heure. Nous sortons enfin de l'aéroport et rencontrons notre chauffeur qui nous amène au riad Mondriah, situé en pleine médina. À la différence de la plupart des riads, celui-ci a été aménagé selon l'esthétique du Ministero del Gusto, un duo de designers italiens fondé en 1998. Il s'en dégage une atmosphère toute particulière, renforcée par la décoration de très bon goût du propriétaire des lieux. À midi, la cuisinière du riad nous sert une savoureuse chakchouka avec boulettes de kefta, suivie de quelques mangues et de pamplemousse. En ces heures chaudes de l'après-midi, la température dépasse les 45 degrés, et nous nous retirons dans notre chambre pour une sieste bienvenue.

Notre chambre au riad Mondriah

Notre chambre au riad Mondriah

Notre première visite est pour le musée des Confluences, tout proche, qu'abrite Dar El Bacha, le palais du pacha Thami El Glaoui. Construit en 1910, Dar El Bacha est un parfait exemple de l'architecture marocaine traditionnelle, soigneusement restauré en respectant les décorations d'origine. Le musée vise à explorer les croisements entre les différentes cultures et à offrir une perspective sur le patrimoine marocain dans un contexte global. Nous clôturons la visite de ce magnifique site par un délicieux café pris au Bacha Coffee, aménagé avec une rare élégance.

De retour au riad, nous nous offrons une petite baignade dans la piscine centrale dont l'eau paraît bien fraîche par cette chaleur écrasante.

La piscine du riad Mondriah

La piscine du riad Mondriah

Pour le repas du soir, nous nous rendons sur la place Jemaa el-Fna, et nous installons sur le banc d'un des innombrables stands de nourriture alignés côte à côte. Nous nous régalons de nombreuses portions de calamars, tomates, caviar d'aubergines et soles frites, cernés par l'incessant tohu-bohu de la célèbre place triangulaire.

Samedi 17 août

Le petit déjeuner servi au riad est des plus copieux : crêpes mille trous, œufs aux truffes, jus de fruit, thé, café, pains et confitures. Largement de quoi prendre des forces pour attaquer notre journée de visites.

Le Jardin Secret à Marrakech est un havre de paix niché au cœur de la médina. Un double riad rectangulaire englobe deux jardins différents : le jardin exotique rassemble de nombreuses essences en provenance du monde entier, tandis que le jardin islamique se caractérise plutôt par sa structure quadripartite. L'ensemble bénéficie d'un système d'irrigation par khettara (galerie drainante souterraine), caractéristique de la tradition marocaine.

Le Jardin Secret

Le Jardin Secret

Situé juste en face du Jardin Secret, le Café Arabe est un endroit chic et agréable, combinant des influences marocaines et italiennes. Confortablement installés sur la terrasse offrant une jolie vue sur la ville, nous y dégustons deux excellents cocktails.

Nous enchaînons par la visite de la médersa Ben Youssef, l'un des monuments les plus emblématiques de Marrakech. Construite au 14e siècle sous la dynastie des Marinides, elle a servi d'école théologique et de centre d'enseignement pendant de nombreux siècles. Nous admirons ce magnifique exemple de l'architecture islamique, le vaste patio central large de plus de 360 m2, la salle de prière et la cuve andalouse ornée d'oiseaux et de poissons, et quelques-unes des 134 cellules fonctionnelles qui autrefois abritaient les étudiants.

Détails architecturaux de la Médersa Ben Youssef

Détails architecturaux de la Médersa Ben Youssef

Nous rentrons au riad où nous nous contentons de quelques crudités et fruits frais pour le repas de midi, après quoi nous prenons un peu de repos en attendant que passent les heures les plus chaudes de la journée.

Il est 15 heures et le thermomètre affiche encore 45 degrés lorsque nous partons en direction du Jardin Majorelle. Le ticket combiné (50 euros) permet de visiter le jardin proprement dit, le Musée Pierre Bergé des Arts Berbères et le Musée Yves Saint Laurent Marrakech. Le célèbre jardin créé par Jacques Majorelle est un régal absolu pour les yeux avec ses centaines de plantes exotiques et espèces rares qu'encadrent les murs, jarres et autres éléments de décoration peints en bleu Majorelle.

Au Jardin Majorelle

Au Jardin Majorelle

Consacré à l’artisanat berbère comme son nom l'indique, le musée Pierre Bergé propose une immersion dans la culture, l'histoire et les traditions amazighes, dans une scénographie particulièrement réussie, notamment la salle des Parures et sa nuit étoilée reflétée à l'infini par de multiples miroirs. Nous sommes moins convaincus par le Musée Yves Saint Laurent, à peu de choses près une simple exposition de quelques robes rutilantes. Nous terminons ces visites par un petit jus frais pris au café Le Studio, bien installés au pied de l'énorme pistachier vieux de 600 ans qui orne les lieux.

Nous revenons au riad et profitons de la fraîcheur de la piscine avant de nous préparer pour le repas du soir.

Nous avons réservé notre table au Royal Mansour, plus précisément au restaurant La Grande Brasserie, dont la carte est signée Hélène Darroze. Le luxe du Royal Mansour est une évidence omniprésente, extrêmement ostentatoire... et d'un goût discutable. Les plats proposés se réfèrent clairement à la tradition française. Nous commandons le saint-pierre du jour et le vol-au-vent au homard et ris de veau, accompagnés d'une bouteille de vin. Quand bien même réalisées avec des produits de haute volée, ces préparations sont correctes, sans plus, et absolument pas au niveau du montant excessif de l'ardoise finale.

Nous quittons le Royal Mansour avec l'intention de prendre notre dessert à la Mamounia, l'autre palace de luxe de Marrakech, mais on nous en refuse l'entrée, sous prétexte de pieds trop dénudés dans des souliers trop ouverts. Nous décidons de reporter l'expérience au lendemain soir.

Dimanche 18 août

Pour cette nouvelle journée qui commence, nous partons visiter le Palais El Badi. Construit à la fin du 16esiècle, l'édifice exprimait le faste du sultan Ahmed al-Mansur Dhahbî, mais fut démantelé un siècle plus tard par le sultan Moulay Ismaïl, qui utilisa les matériaux récupérés pour construire la ville impériale de Meknès. Il reste aujourd'hui une vaste esplanade centrale cernée de hauts murs ocre au-dessus desquels tournoient lentement des centaines de cigognes.

Cigognes sur les murs du Palais El Badi

Cigognes sur les murs du Palais El Badi

Les Tombeaux saadiens constituent une attraction majeure de Marrakech. Cette nécropole date globalement des 16e et 17e siècles. Dans sa disposition actuelle, la nécropole est adossée au mur de la mosquée de la Kasbah. Deux bâtiments contiennent les cinq chambres du site, tandis que les jardins du cimetière abritent une cinquantaine de pierres tombales et une centaine de tombes marquées de zelliges. Les chambres, ornées de splendides décorations en stuc, de mosaïques et de marbre, constituent un témoignage unique de l'art et des coutumes funéraires de l'époque saadienne.

Chambre des Tombeaux saadiens

Chambre des Tombeaux saadiens

Comme pour les jours précédents, nous rentrons au riad pour nous mettre à l'abri des fortes chaleurs de l'après-midi. Un peu plus tard, Catherine s'offre un massage et des soins aux Bains du Lotus, un spa de luxe installé dans un riad Art déco, en plein cœur de la médina.

Le soir venu, nous nous rendons à la Mamounia, cette fois vêtus et chaussés selon les exigences des lieux. Nous nous attablons à l'Italien par Jean-Georges, un des quatre restaurants du mythique établissement conçu par Henri Prost et Antoine Marchisio, il y a un peu plus d'un siècle. Pour son centenaire, la Mamounia a fait l'objet d'une rénovation signée Patrick Jouin et Sanjit Manku. Le résultat est luxueux et raffiné, certes, mais les lieux ont perdu en personnalité ce qu'ils ont gagné en mise à jour. À l'image de la veille, le repas est de bonne qualité, mais facturé à un prix prohibitif. Nous terminons la soirée au jardin par une excellente pâtisserie signée Pierre Hermé.

Lundi 19 août

Après notre ultime copieux petit déjeuner du riad, nous nous offrons une petite balade au hasard des ruelles, et nous imprégnons de l'ambiance de la médina, et plus particulièrement des souks, organisés par corporations : potiers, bijoutiers, dinandiers et épiciers, etc.

Vue des souks

Vue des souks

Pour nos dernières heures à Marrakech, nous décidons de jouer la carte du farniente, et profitons du calme et de la relative fraîcheur du riad. Il est près de 4 heures de l'après-midi lorsque nous prenons la direction de l'aéroport. Notre vol pour Bruxelles est malheureusement retardé d'une heure, et il est 19 heures lorsque nous poussons enfin la porte de notre domicile à Bruxelles.

En résumé, nous avons apprécié ces quelques jours passés à Marrakech pour le confort et l'accueil de notre riad, la beauté des sites visités, la gentillesse enjouée des Marrakchis, et l'ambiance sympathique et sans façons de la médina. Globalement, il nous a aussi semblé que les rabatteurs et marchands de rue étaient nettement moins harceleurs que lors de notre passage précédent dans cette ville, il y a plus de 20 ans. Nous regrettons les expériences culinaires du Royal Mansour et de la Mamounia, exagérément surcotées. Les prix pratiqués dans les autres établissements sont tout à fait corrects.

Faut-il aller à Marrakech? Cette belle destination vous fera rêver le temps d'un (long) week-end.

Quelques jours à Marrakech
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