Dimanche 31 juillet
Nous nous réveillons vers 7h30 et, après un petit déjeuner aussi succinct que médiocre, partons pour Morrisburg (deux heures de route, 160 km) afin de visiter Upper Canada Village, (21 euros par personne), la reconstitution d'un village canadien aux alentours de 1860. Fondé en 1961, le site est constitué d’une quarantaine d’authentiques maisons et bâtiments, pour la plupart déplacés et rassemblés ici avant l'inondation des 'villages perdus' suite au développement de la Voie maritime du Saint-Laurent. Nous y découvrons les métiers d’autrefois, tels que forgeron, ferblantier, meunier, boulanger, visitons différentes maisons, comme celles du médecin ou du pasteur, l’école, l’église, un temple maçonnique, une ferme avec ses animaux ainsi qu’un joli potager ancien.
En outre, de nombreuses activités assurées par des acteurs et artisans en costume d'époque ajoutent encore à l’atmosphère authentique de ce musée vivant, d’autant que les touristes ne sont pas trop nombreux. Nous passons un moment à écouter un groupe de musiciens, puis nous installons à l’auberge afin de goûter les produits locaux. Un peu de salade, du pain au levain, une soupe et de la limonade maison, et nous voilà sustentés pour environ 15 euros par personne.
Nous terminons notre visite du village avant de poursuivre notre voyage en direction de Gananoque, (une heure de route, 110 km). Nous nous installons à l’Imperial Inn 1000 Islands (124 euros), un motel tenu par des Chinois. Après un peu de repos, nous partons prendre notre repas du soir au Purple House Cafe, un petit établissement aménagé dans une maison en bois violette avec un agréable jardin. Nous nous y installons pour y déguster de bonnes pizzas cuites au feu de bois ainsi que d’excellentes bières locales, pour le prix de 28 euros par personne.
Lundi 1er août
La journée commence avec le petit déjeuner, plus que minimaliste et emballé dans un sac en plastique, que nous allons chercher à la réception du motel et ramenons dans la chambre : la salle à manger du motel est fermée pour travaux. L'heure est venue de se rendre à l’embarcadère de Gananoque, En chemin, Daniel, qui est au volant, sent son portable vibrer dans sa poche. Arrivés au parking de l'embarcadère, nous découvrons qu'il s'agissait d'un appel émanant d'un agent du gouvernement du Canada, vérifiant que nous appliquons bien les mesures d'isolement préconisés. Il est impossible de rappeler ce numéro, et dans le message reçu à Montréal, il était indiqué que nous encourrons une amende de 5000 dollars canadiens (3880 euros), voire des poursuites judiciaires si nous ne répondons pas à un appel de contrôle. Petit moment de déréliction : nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangés...
Sur ces entrefaites, nous montons à bord du bateau qui nous emmène pour une croisière de trois heures (34 euros par personne). Cette paisible balade nous permet de découvrir l'archipel des Mille-Îles (plus nombreuses, en réalité : 1864 très exactement) qui émergent du lit du Saint-Laurent. Nous longeons le côté américain et ses nombreuses maisons cossues, poursuivons jusqu’à l’île où trône le Boldt Castle, l’opulente demeure inachevée du propriétaire du Waldorf Astoria, que nous contournons pour longer la rive canadienne au retour.
Une fois à terre, nous prenons la direction de Toronto, à 290 km et 3 heures de route en principe, mais de nombreux embouteillages nous retardent, si bien que nous mettons plus de 5 heures avant de gagner notre motel, le Days Inn by Wyndham Toronto East Lakeview (111 euros la nuit).
Le temps de poser nos valises, et nous partons en Uber pour la Tour CN, l'emblème de la ville. Nous avons réservé nos places au 360, le restaurant panoramique situé juste au-dessus de la plateforme d’observation, à 351 mètres de hauteur. Nous profitons de la vue époustouflante sur les gratte-ciel de la ville dans la lumière déclinante, puis nous attablons. Comme son nom l'indique, le restaurant tourne sur lui-même, effectuant un tour complet en un peu plus de 70 minutes. Au menu, omble chevalier, bison et dessert à base de chocolat blanc et baies, ainsi qu’une bière et un vin locaux. Sans être gastronomique, le repas est de très bonne qualité, même si le prix élevé (95 euros par personne) est pour l'essentiel justifié par l’emplacement en haut de la tour. Lorsque nous repartons à la nuit tombée, les gratte-ciel illuminés offrent un spectacle hypnotique.
Mardi 2 août
En vue de régler notre problème Covid, nous passons une partie de notre matinée à chercher à entrer en communication téléphonique avec un interlocuteur autorisé. Nous finissons par nous adresser à un responsable des services de vaccination, qui accepte la solution que nous proposons : Florence restera confinée avec nous pendant la période demandée, soit dans notre véhicule, soit dans les chambres d'hôtel où nous faisons étape. C'est donc l'esprit soulagé que nous entamons enfin notre visite de Toronto. D'un coup d'Uber, nous nous rendons au Village, le quartier gay de la ville, où les couleurs de l'arc-en-ciel sont omniprésentes. Nous passons par le quartier chinois, poursuivons jusqu’à une église dédiée à la communauté LGTB, puis prenons un autre Uber pour nous rendre dans le quartier Downtown. Nous y admirons notamment l’Old City Hall se détachant sur fond de gratte-ciel, le New City Hall trônant sur l'esplanade du Nathan Phillips Square, et l'architecture victorienne d'Osgoode Hall. Le temps d'un petit rafraîchissement pris dans un pub, nous filons dans le quartier de la Distillery, une quarantaine de bâtiments de brique rouge réhabilités en boutiques branchées et galeries d'art. La dernière destination du jour est le quartier de Kensington Market, royaume bohème des friperies, boutiques d’alimentation naturelle et petits restaurants sympas. La faim se faisant sentir, nous nous attablons à la Cevicheria Bar & Grill, où nous dégustons cocktails, ceviche, soupe de poisson et poisson grillé, le tout pour 34 euros par personne.
Après cette solide journée de marche, nous reprenons le chemin de l’hôtel pour un repos bien mérité.