19 septembre 2023 2 19 /09 /septembre /2023 15:39
3 semaines au Japon – 14 : Koyasan - Osaka - Bruxelles

Lundi 31 juillet

Nous nous levons à temps pour assister à la prière bouddhiste, qui débute à 7 heures. Pendant 30 minutes, trois moines psalmodient des sutras sur un ton monocorde, ponctués d’un coup de cloche occasionnel. L’effet est lénifiant plus qu'apaisant, mais peut-être est-ce dû à l'heure matinale. À l'issue de la cérémonie, nous nous dirigeons vers le réfectoire et prenons place comme la veille devant nos plateaux déjà garnis. Le petit déjeuner est frugal, et aussi insipide que le repas de la veille.

Nous nous offrons une ultime promenade dans le cimetière d’Okuno-in. La magie mystique des lieux est toujours au rendez-vous, et la douce lumière du matin qui caresse les pierres et les arbres confère au cimetière une atmosphère de renouveau.  

L'heure est venue de quitter notre monastère. Nous laissons simplement la clé dans notre chambre, avant de reprendre en sens inverse le bus, le funiculaire et enfin le train qui nous ramène à Osaka. Nous nous installons dans un petit établissement proche de la gare de Namba, et y commandons des takoyaki, une spécialité d'Osaka : des boulettes de pâte à base de farine et d’œufs farcies de morceaux de poulpe puis nappées de sauce otafuku et de copeaux de bonite séchée (katsuobushi). Un plat de rue aussi simple qu'excellent, servi bouillant !

Takoyaki

Takoyaki

Nous regagnons notre hôtel à pied et retrouvons notre minuscule chambre où nous nous reposons un peu. Nous profitons aussi des fauteuils massants du lobby de l'hôtel avant de nous mettre en route pour notre promenade du soir.

D'un coup de métro, nous nous rendons dans le quartier de Shinsekai, célèbre pour sa profusion d'enseignes colorées dominées par les 103 mètres de hauteur de la tour Tsūtenkaku, sœur nippone de la tour Eiffel. À ses pieds, une multitude de petits restaurants proposant notamment des kushikatsu (brochettes frites) et des doteyaki (tendons de bœuf mijoté). Outre les restaurants et les shotengai (galeries commerçantes couvertes), les salles d'arcade et de pachinko (machines à sous) foisonnent dans ce quartier plein de vie qui offre une ambiance authentique et chaleureuse.

Tour Tsūtenkaku

Tour Tsūtenkaku

Salle de pachinko

Salle de pachinko

L'expérience de notre dîner est particulière. Daniel n'avait pu le faire à Tokyo, car l'établissement qui le proposait était complet : pêcher son propre poisson dans un restaurant, avant de le faire préparer par le chef de la façon souhaitée. Les poissons qui se pressent par dizaines dans les viviers n'étant pas vraiment mordeurs, il s'agit en réalité d'en grappiner un au hasard à l'aide de l'hameçon triple d'une ligne rudimentaire. On est donc beaucoup plus proche de la pêche au canard de fête foraine que d'une subtile séance de mouche sèche ! Cela dit, ce poisson on ne peut plus frais, préparé en tempura dans les minutes qui suivent sa capture, est un véritable régal. L'addition finale s'élève à environ 20 euros par personne, boissons comprises.

Nous terminons la soirée au bar de notre hôtel, où tous les alcools sont gratuits. Des rāmen sont également servis gracieusement aux clients qui auraient encore un petit creux à remplir.

Mardi 1er août

Pour notre dernière journée au Japon, nous décidons de lever le pied. Nous traînons devant notre petit déjeuner avant de nous rendre en métro dans le quartier d’Umeda, réputé pour ses gratte-ciel modernes. L’Umeda Sky Building est un impressionnant bâtiment signé Hiroshi Hara et construit en 1993. Un ascenseur ultra-rapide nous hisse au 35e étage d'une des deux tours jumelles d'où part un escalier mécanique qui traverse un tube transparent menant à l'observatoire du Jardin flottant (Kuchu Teien Tenbodai). Cet anneau suspendu à 173 mètres de haut offre sans conteste la plus belle vue panoramique sur la ville et la baie.

Umeda Sky Building

Umeda Sky Building

Vue de l'observatoire du Jardin flottant

Vue de l'observatoire du Jardin flottant

Nous reprenons le métro en direction du temple Shi Tennō-ji, l’un des temples bouddhistes les plus anciens du Japon, dont la création remonte au VIe siècle. Le complexe du temple est encadré par quatre portes et comporte plusieurs bâtiments, dont le pavillon Gansandaishi-dō, un grand torii et une pagode à 5 étages. L'endroit est paisible, peu fréquenté par les touristes, et ne s'anime vraiment que le 21 de chaque par mois, jour du marché aux puces.

Bâtiment du temple Shi Tennō-ji

Bâtiment du temple Shi Tennō-ji

Nous nous offrons un dernier kakigōri (glace rasée) et un ultime thé matcha avant de regagner notre hôtel pour y flâner en attendant l'heure du repas du soir.

Pour terminer gastronomiquement notre voyage en beauté, nous nous offrons un teppanyaki de bœuf de Kobe dans un établissement situé non loin de notre hôtel. Le bœuf de Kobe est l'appellation d'origine des meilleures qualités de viande du bœuf tajima, un animal à la robe noire connu pour produire un wagyu particulièrement bien persillé. Le chef nous présente le certificat d’authenticité de la viande ainsi que les pièces de bœuf proprement dites avant de commencer la préparation, exécutée avec une redoutable minutie. La viande est absolument succulente et fond dans la bouche. Avec le menu complet et les boissons, l’addition s’élève à environ 100 euros par personne.

Bœuf de Kobe certifié

Bœuf de Kobe certifié

Mercredi 2 août

Notre réveil sonne à 6 heures et nous quittons l'hôtel sans déjeuner. Un Uber nous emmène à la gare de Namba, où nous prenons notre train pour l’aéroport d’Osaka (35 minutes de trajet). Notre avion décolle comme prévu à 10h35, et nous atterrissons à Paris CDG à 18h30, après 13 heures de vol. Nous récupérons notre voiture au parking et regagnons Bruxelles au terme de 3 heures de route.

En résumé, nous avons adoré notre séjour au Japon. La beauté, sous toutes ses formes, règne en maître dans ce magnifique pays. Les paysages sont éblouissants, les bâtiments, qu'ils soient anciens ou modernes, respirent toujours l'harmonie et le bon goût, les jardins sont d'authentiques chefs-d'œuvre de symbiose entre la nature et le génie artistique humain, l'art et la culture font partie intégrante du quotidien. Le Japon est aussi le pays le plus propre qu'il nous ait été donné de visiter à ce jour. Les poubelles publiques ont beau être pratiquement inexistantes au Japon, il est difficile de trouver un papier gras traînant par terre, même dans une ville comme Tokyo où vivent 14 millions d'habitants. Tout est soigné, organisé, efficace. Sur le plan culinaire, à de très rares exceptions près, nous nous sommes régalés des multiples préparations qui nous ont été servies, dressées avec art dans de la vaisselle toujours élégante. Toutes les personnes croisées au cours de notre périple ont été absolument charmantes, d'une courtoisie sans faille allant parfois jusqu'à une saisissante serviabilité (une employée d'hôtel quittant son poste pour nous accompagner en rue jusqu'à la boîte aux lettres la plus proche, par exemple). Les contacts ont toujours été ouverts et chaleureux, même lorsque le partage d'une langue commune était limité.

En ce qui concerne le budget, nous avons déboursé environ 6500 euros par personne, absolument tout compris. Un montant conséquent, certes, mais nous n'avons pas vraiment regardé à la dépense, et il est absolument possible de vivre une expérience japonaise similaire avec une enveloppe plus réduite.

Faut-il aller au Japon ? Le plus enthousiaste des haï est la seule réponse possible.

3 semaines au Japon – 14 : Koyasan - Osaka - Bruxelles
Partager cet article
Repost0