Dimanche 21 juillet : Borobudur - Candi Rejo
Après notre petit déjeuner, nous partons pour le célèbre temple de Borobudur, situé à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Yogyakarta. Ce temple, à la fois stûpa et mandala, compte parmi les plus grands monuments bouddhistes du monde. Construit aux 8e et 9e siècles sous la dynastie Sailendra, il forme un carré de près de 120 mètres de côté. Outre sa galerie décorée enterrée, Borobudur se compose de neuf plateformes empilées surmontées d'un dôme central, le tout décoré de 2672 panneaux de relief et de 504 statues de Bouddha. Cette impressionnante structure a nécessité près de 55 000 mètres cubes de pierre pour sa construction.
Nous poursuivons jusqu’au village de Candi Rejo où, accompagnés d’un guide, nous partons en balade à vélo à la découverte de ce coin de campagne traditionnel. Notre promenade est ponctuée de quelques haltes, à commencer par une petite manufacture de tempeh où nous apprenons à emballer nous-mêmes une portion du produit dans une feuille de bananier, vendue localement au prix de 500 roupies, soit ... 0,03 euros !
Plus loin, une famille s'active à la confection de chips de manioc. Les racines de manioc sont lavées, puis épluchées en lanières qu'on referme en boucle avant de les laisser sécher au soleil. Elles sont ensuite frites, assaisonnées et emballées hermétiquement pour maintenir leur croustillance et leur fraîcheur.
Nous poussons la porte d'une école de gamelan. De jeunes enfants s'installent et nous offrent un petit concert pentatonique. Nous rejoignons ces apprentis nayaga (musiciens du gamelan) et, comme eux, suivons la partition notée à la craie sur un tableau noir en kepatihan, en l'occurrence une succession de numéros correspondants au lames des saron, demung, et autres slentem. Cette méthode simplifie l'apprentissage pour les nouveaux musiciens et facilite la transmission orale de la musique.
Pour la dernière étape de notre promenade, nous nous installons à la table d'un restaurant local et y dégustons un nasi campur, rassemblant quelques-unes des spécialités de la région : soupe au lait de coco, satay, manioc frit, légumes, tempeh…
Nous regagnons ensuite notre hôtel en voiture et profitons d’un peu de repos après cette journée bien remplie.
Lundi 22 juillet : Makassar - Rammang-Rammang
Nous quittons l'hôtel dès 7 heures du matin afin de rejoindre l'aéroport à temps pour notre vol à destination de Makassar. Pendant que nous patientons dans la salle d'embarquement, l'hymne national retentit soudain. Tout s'arrête, tout le monde se lève et se fige dans une attitude respectueuse avant de reprendre le cours normal des choses, une fois l'hymne terminé. Nous décollons à 11 heures, comme prévu, et atterrissons après deux heures de vol... à 14 heures, heure locale, en raison du décalage horaire d'une heure entre Sulawesi et Java.
Notre duo guide/chauffeur nous accueille à la sortie de l'aéroport. Une heure de route nous sépare du Rammang-Rammang Ecolodge, notre point de chute principal pour les jours à venir. Un peu avant d'arriver à destination, nous faisons halte et profitons d'une balade à pied dans la nature environnante. Les formations karstiques de Maros et de Pangkep, constituées de remarquables structures rocheuses ponctuées de petits étangs, de rizières et de quelques maisons éparses de paysans, offrent des paysages spectaculaires, rendus plus beaux encore par la lumière déclinante de cette fin d'après-midi où les ombres s'allongent.
Pour rejoindre notre Ecolodge, nous empruntons une pirogue pour une courte traversée de quelques minutes à peine, mais qui suffit à ajouter une touche d'aventure à l'expérience. Le lodge est construit sur pilotis, une méthode de construction traditionnelle, et l’architecture s’inspire des traditions locales, avec des toits en chaume et des structures en bois, intégrées harmonieusement dans le cadre naturel.
À peine nos bagages déposés, nous repartons à pied pour visiter la Gua kunang-kunang, autrement dit la Cave des lucioles. La visite est plutôt spartiate : il faut gravir de rudimentaires échelles et grimper sur des rochers glissants dans une obscurité quasi absolue, aidés par de petites lampes torches d'une efficacité toute relative. Aucune visite en Europe ne serait autorisée dans de telles conditions. Mais le spectacle en vaut la peine : une belle salle dont les stalactites et stalagmites cristallisées reflètent la lumière en myriades d'étincelles, d'où le nom du site.
Nous rentrons au lodge, où nous nous reposons jusqu’à l’heure du repas. Au menu : tilapia et crevettes 'du village', bien cuits mais dans une préparation désespérément fade.