25 août 2024 7 25 /08 /août /2024 08:35
3 semaines en Indonésie - 5 : Rammang-Rammang - Rantepao - Lemo

Mardi 23 juillet : de Rammang-Rammang à Rantepao           

Le réveil sonne à 6h30 ce matin, car une longue journée de route nous attend. L'eau courante ne fonctionne pas. Nous faisons donc l'impasse sur la toilette et passons immédiatement au petit déjeuner : pancakes, fruits et café. Avant d'entamer la traversée du Sulawesi Selatan, nous nous offrons une petite balade dans le tout petit village lacustre proche, qui ne compte qu'une cinquantaine d'habitants. Nous parcourons les pontons qui relient les modestes maisons de pêcheurs avant de reprendre la pirogue pour retrouver notre voiture.

Haltes mises à part, environ sept heures de route sont prévues avant d'atteindre notre destination du jour : le pays Toraja. Notre premier arrêt est pour un éventaire de bord de route, où sont alignées des dizaines d'énormes pamplemousses de Timor. Nous en achetons un, de la taille d'un ballon de football, pour 20 000 roupies (1,15 euros) Le goût est extrêmement doux, sans acidité, proche de celui de nos clémentines. À déguster nature, bien sûr, mais aussi saupoudrés de sel aromatisé.

Pamplemousses de Timor

Pamplemousses de Timor

Cette partie de la route longe le détroit de Macassar, et nous avisons plusieurs installations de pêche au carrelet fichées dans la mer, où quelques pilotis supportent une petite cabane et le treuil actionnant le filet. Nous repérons aussi d'impressionnants bateaux de pêche au lamparo. Nous nous arrêtons un moment à Sumpang Binangae, le temps de jeter un œil au pasar ikan local (marché aux poissons), proposant différentes espèces de petits poissons séchés.

Carrelets

Carrelets

Lamparo

Lamparo

Pour notre repas de midi, nous faisons halte à Pare Pare et mangeons attablés face à la mer, dans un cadre plutôt sympa. On nous sert tout d'abord une soupe aux asperges insipide et gélatineuse, suivie de simples gambas grillées puis d'une excellente dorade, grillée elle aussi, servie nappée de kecap manis, la typique sauce soja sucrée et épicée.

Nous poursuivons notre route vers le pays Toraja. La route s'élève peu à peu, le paysage côtier faisant place à une forêt dense. Nous marquons une pause à Bamba Puang, le temps de prendre un thé et d'admirer la vue sur le Gunung Mona, la montagne érotique dont la forme évoque un sexe féminin.

Gunung Mona

Gunung Mona

Il est près de 19 heures lorsque nous arrivons à notre hôtel, le Santai Toraja, à Rantepao. L'établissement est plutôt luxueux et moderne, hormis quelques petites touches de décoration d'inspiration locale. Nous y prenons notre repas du soir, un nasi noreng avec satay de poulet, puis partons nous reposer de cette longue traversée du sud de Sulawesi.

Mercredi 24 juillet (début) : Rantepao - Lemo

Après notre petit déjeuner à l'hôtel, nous partons pour notre première journée de visite du pays Toraja. Nous admirons enfin les célèbres maisons traditionnelles, appelées tongkonan, caractérisées par leur toits en forme de bateau (en hommage aux ancêtres chinois arrivés par la mer)... ou, selon d'autres sources, symbolisant les cornes du buffle, animal sacré des Toraja. Toujours orientés nord-sud, les tongkonan sont principalement construits en bois, avec un toit de bambou ou de tuiles métalliques, le plus souvent sur pilotis, et d'autant plus richement décorés que le statut social des propriétaires est élevé. La décoration fait appel à des motifs géométriques symboliques et des éléments naturels comme des buffles et des coqs. Quatre couleurs sont traditionnellement utilisées pour ces décorations : noir, rouge, blanc, et jaune-orange. Les petits tongkonan (alang) souvent alignés devant les habitations servent de grenier à grain.

Tongkonan

Tongkonan

3 semaines en Indonésie - 5 : Rammang-Rammang - Rantepao - Lemo

Nous visitons plusieurs de ces remarquables habitations, avant de partir pour Lemo à la découverte des non moins célèbres niches funéraires, creusées dans la roche, et souvent gardées par les Tau-tau, statues représentant les défunts, plus ou moins finement sculptées et ressemblantes à la personne disparue selon le niveau social et la richesse.

Avant d'être placés dans les niches, les corps des défunts peuvent être conservés pendant des mois, voire des années, dans la maison familiale. Le corps est traité avec des méthodes traditionnelles de conservation par les plantes, ou selon des techniques modernes d'embaumement. Ils sont considérés comme étant dans un état de transition, pas encore complètement morts, et traités avec respect. Une pièce de la maison familiale leur est souvent réservée, et on les inclut dans les activités quotidiennes de la famille, comme les repas.

Cette plus ou moins longue période de transition permet aussi à la famille de réunir les fonds nécessaires pour financer les très coûteuses et extraordinaires cérémonies funéraires, à l'issue desquelles les défunts sont placés dans les niches funéraires creusées dans la roche ou dans des tombeaux familiaux. Les statues Tau-tau sont ensuite placées à l'entrée des niches ou devant les tombeaux, pour veiller sur les disparus.

Niches funéraires

Niches funéraires

Tous les trois ans, au mois d'août, se déroule la cérémonie du Ma'nene. Les corps des proches sont sortis des tombes et niches, nettoyés, recoiffés, habillés de neuf. Les habitants passent du temps avec les défunts, leur parlent, leur offrent des cigarettes, etc.
(à suivre)

3 semaines en Indonésie - 5 : Rammang-Rammang - Rantepao - Lemo
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