1 octobre 2023 7 01 /10 /octobre /2023 08:03
Maison Marit

Le restaurant Maison Marit (1 étoile Michelin, 15 au Gault&Millau) est situé chaussée de Nivelles 336 à Braine l'Alleud. Nous découvrons un cadre relativement froid, avec des murs blancs, beaucoup de vitrage et du carrelage beige au sol. La décoration nous paraît d'un goût plutôt discutable : vélo transformé en étagère et 'table-sculpture' métallique représentant des arbres en petites cuillères, tandis que les tables juponnées confèrent à l'ensemble un style quelque peu vieillot.

Nous voilà à table. Catherine reçoit un agaçant menu sans prix 'pour dames', survivance d'un temps que nous croyions depuis longtemps révolu. Nous optons pour le menu en 5 services à 120 euros avec la sélection des vins à 50 euros, précédé d'une coupe de Champagne Caillez Lemaire (18 euros), assez bon. En première dégustation, nous recevons un salmorejo andalou, soit un gaspacho avec jambon fumé, mimosa et basilic, certes sympathique mais peu surprenant.

Salmorejo andalou

Salmorejo andalou

La deuxième dégustation est une composition de chou-fleur, feta, avocat et crevettes grises. À l'instar de la première, dans un registre sage.

Dégustation autour des crevettes grises

Dégustation autour des crevettes grises

La troisième et dernière dégustation est une raviole d'agneau confit et émulsion de parmesan, plus haute en saveur.

Raviole d'agneau confit

Raviole d'agneau confit

Notre premier plat propose une anguille fumée servie tiède, avec pistache, olive et courgette. La saveur fumée très prononcée de l'anguille écrase malheureusement la préparation végétale. Le Saint-Christophe, vignoble Cogné, un val de Loire de 2021, présente une attaque fraîche qui parvient à relever le défi de l'anguille.

Anguille fumée

Anguille fumée

L'assiette suivante est une aile de raie meunière accompagnée de moules zélandaises, artichaut poivrade, chou pointu et bouillon 'inspiration du sud'. Nous déplorons l'excès de cuisson tant de la raie que des moules. Dans notre verre, un Côte du Rhône 2022 Baronnie de Sabran, avec une bouche généreuse et grasse.

Aile de raie

Aile de raie

Le troisième service, des aubergines en tempura avec émulsion de fromage de chèvre et miel, lard Duroc croustillant, constitue une véritable déception. La pâte de la tempura fait pâle figure comparée à son homologue japonaise, tandis que l'aubergine est franchement amère, au point que Catherine la laisse de côté. Le porc, fort heureusement, est d'une agréable tendreté. Nous nous interrogeons sur la présentation de l'émulsion en gouttes, certes très en vogue il y a une quinzaine d'années, mais plus vraiment à l'ordre du jour. Pour l'accompagner, une appellation Pont du Gard, le domaine Mourgues du Grès 2020 Terres d'Argence, offrant une bouche fruitée avec une finale longue et minérale.

Aubergines en tempura, lard

Aubergines en tempura, lard

La préparation de viande est un paleron de bœuf confit avec foie gras de canard poêlé, golden, patate douce, cidre, maïs, girolles. L'association de paleron et foie gras est judicieuse, mais tant la mise en œuvre que la présentation laissent à désirer par manque de soin. Le Montirius Le Cadet, une IGP Vaucluse, qui accompagne l'assiette est agréable, fruité avec une belle structure.

Paleron de bœuf confit, foie gras

Paleron de bœuf confit, foie gras

Le dessert, une pavlova exotique avec chocolat blanc et framboises pochées, constitue la bonne surprise de ce repas, avec un jeu de goûts et textures particulièrement réussi. La présentation en tour cernée des inévitables gouttes n'est peut-être plus très actuelle non plus, mais soit : nous nous régalons pour la première fois durant ce repas. Par contre, pas la moindre boisson pour l'accompagner...

Pavlova exotique

Pavlova exotique

Nous commandons deux expressos (8 euros), qui arrivent accompagnés de quelques mignardises, ultra-classiques mais très savoureuses elles aussi. Le chef nous paraît visiblement plus à l'aise dans le registre sucré.

Mignardises

Mignardises

En résumé, nous n'avons pas réellement apprécié notre repas chez Maison Marit, à commencer par le cadre froid, à la limite du kitsch. Quant à la cuisine, nous avons déploré le manque de créativité et la maîtrise toute relative des cuissons, des saveurs et du dressage. De fâcheuses observations qui nous paraissent peu compatibles avec une étoile Michelin... Le premier pain maison était certes savoureux, mais il a malheureusement fallu se contenter par la suite de petits pains devenus mous par manque de fraîcheur. Pour une addition totale de 196 euros par personne, le rapport qualité-prix n'est pas intéressant. La sélection de vins était fort heureusement judicieuse, mais relativement onéreuse : 50 euros pour 4 verres de vin, pas une goutte de plus, alors que deux des quatre bouteilles sont disponibles dans le commerce au prix de 6 euros environ... 

Faut-il aller chez Maison Marit ? Passez votre chemin !

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