24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 15:27
3 semaines au Japon – 7 : Shirakawa-gō - Kanazawa

Jeudi 20 juillet

Après notre petit déjeuner pris à l’hôtel, nous prenons un bus express à destination de Shirakawa-gō (50 kilomètres, un peu moins d'une heure de route). Nous déposons nos bagages en consigne avant de partir à la découverte des lieux. Shirakawa-gō est un ensemble de villages inscrit au patrimoine mondial de l’humanité en raison de ses maisons typiques minka (maisons populaires traditionnelles) de style gasshō-zukuri. Ces habitations en bois sont coiffées d’un épais toit de chaume, en forme de V inversé, tel des mains en prière (gasshō), destiné à pallier efficacement les fortes chutes de neige en hiver. Ces grandes maisons offrent quatre niveaux et accueillent plusieurs générations d’une même famille ainsi que les employés, le dernier étage étant traditionnellement réservé à l’élevage des vers à soie.

Nous commençons par grimper jusqu’à un point d’observation que nous atteignons en une quinzaine de minutes et d’où nous profitons d’une vue panoramique sur les maisons et la vallée du Shō-gawa (fleuve Shō).

3 semaines au Japon – 7 : Shirakawa-gō - Kanazawa

Nous redescendons par une route moins escarpée pour regagner Ogimachi, le village principal, et partons à la découverte de ces pittoresques maisons agrémentées d’un jardinet de fleurs et souvent bordées d’un joli ruisseau à l’eau transparente où abondent carpes et truites.

Maison minka de style gasshō-zukuri

Maison minka de style gasshō-zukuri

3 semaines au Japon – 7 : Shirakawa-gō - Kanazawa

Nous nous promenons au hasard des rues, des deux côtés du fleuve, avant de chercher un établissement où nous sustenter. Nous commandons des nouilles au sarrasin (soba), la spécialité locale, accompagnées d'un matcha set et d'un amazake, délicieuse boisson à base de riz fermenté, légèrement sucrée et agrémentée de gingembre râpé.

L'heure est venue de prendre notre bus express pour Kanazawa, (75 kilomètres, 90 minutes de route). Nous arrivons à destination vers 14h30, un peu trop tôt pour notre check-in prévu à 15 heures, et décidons d’aller prendre un verre dans l'intervalle. Nous jetons notre dévolu sur un charmant établissement de thé traditionnel tenu par deux vieilles dames. Nous prenons un matcha set et un café glacé, et entamons avec elles une petite conversation via Google Traduction. Nous essayons notamment de savoir où se trouve l’établissement Higashiyama Wakon, qui propose une cuisine kaiseki de haut niveau. Une des dames nous invite à la suivre, et nous y mène directement. Le restaurant est à deux pas, adossé au ryokan Maki no Oto dont l'entrée est dissimulée au bout d’un étroit passage. Nous réservons notre table pour le soir même.

Notre hébergement, la résidence Machiya 'Sansuikyo' (environ 200 euros la nuit), est une superbe maison aménagée à la japonaise, toute entière à notre disposition. Une kitchenette, un petit bureau, une table basse entourée de coussins et un lit d’appoint isolé par une cloison occupent le rez-de-chaussée. Au sous-sol, nous découvrons une salle de bains entièrement équipée, avec bain furo et sauna. Au premier étage, la chambre à coucher (grand futon pour deux) et un coin lavabo. Tout cela est raffiné, épuré, pensé dans les plus petits détails.

Rez-de-chaussée de la résidence Machiya 'Sansuikyo'

Rez-de-chaussée de la résidence Machiya 'Sansuikyo'

Nous partons à pied vers Nagamachi, l'ancien quartier de résidence des samouraïs du Domaine de Kaga. Nous flânons dans les rues bordées de jolies demeures anciennes et admirons les bukeyashiki (maisons des samouraïs) protégés par des murs d'enceinte en terre. Nous entrons dans une boutique de laques traitées à la feuille et à la poudre d’or, une activité artisanale typique de Kanazawa qui perpétue des techniques vieilles de plus de 400 ans. Nous faisons l'acquisition d'une élégante assiette creuse en bois doré, puis rentrons nous préparer pour le repas du soir.

Il est 7 heures du soir lorsque nous passons le noren (rideau d'entrée) du Higashiyama Wakon et découvrons un petit bijou de sobriété et de raffinement, avec une cuisine ouverte, un comptoir dressé, et deux tables donnant sur le joli jardin intérieur. On nous installe à l’une d’elles, avant de nous présenter le menu unique à 16 000 yens (environ 100 euros), comportant pas moins de 16 plats. Nous optons également pour le pairing à 9000 yens (environ 57 euros), proposant 12 verres.

Le menu est une succession de subtiles préparations servies en petites portions, déclinant notamment maquereau, crabe, congre, murène, seiche, abalone, ayu, etc., accompagnées de légumes et algues et présentées avec art dans une splendide vaisselle. Le pairing propose majoritairement une belle variété de sakés, mais aussi quelques vins et même une bière.

Le comptoir épuré du Higashiyama Wakon

Le comptoir épuré du Higashiyama Wakon

Deux des seize plats du menu

Deux des seize plats du menu

3 semaines au Japon – 7 : Shirakawa-gō - Kanazawa

Nous passons une excellente nuit de sommeil après cet impressionnant repas. 

Vendredi 21 juillet

Nous prenons à pied la direction du château de Kanazawa, mais faisons halte en chemin pour prendre notre petit déjeuner :  café glacé, thé matcha et mikan (mandarine douce et sucrée) entourée d’une pâte recouverte d’une feuille d’or.

3 semaines au Japon – 7 : Shirakawa-gō - Kanazawa

Nous entamons ensuite la visite du jardin Kenroku-en (entrée : 2 euros par personne), considéré comme l’un des trois plus beaux du Japon. Son nom fait du reste référence aux "six attributs parfaits" constitutifs du jardin idéal :  espace, sérénité, vénérabilité, panorama, subtilité et fraîcheur. Conçu au XVIIe siècle pour la pratique de la méditation, le jardin met en valeur la beauté de chaque saison, organisé autour du grand étang Kasumigaike et sa cascade : larges étendues de gazon et de mousses soigneusement entretenues, bosquets savamment composés, ponts traditionnels, arbres pluriséculaires, chemins de pierre et la célèbre lanterne Kotojitoro aux deux pieds courbes.

Au jardin Kenroku-en

Au jardin Kenroku-en

3 semaines au Japon – 7 : Shirakawa-gō - Kanazawa

Après une longue et apaisante balade, nous poursuivons jusqu’au marché d’Omicho, dont la longue histoire remonte à l'époque Edo, il y a plus de 300 ans. Plus de 170 étals proposent une grande variété de produits alimentaires tels que fruits de mer, poissons, viandes, fruits, légumes frais et marinés, sakés, etc. Nous nous installons au comptoir d'un minuscule établissement où nous recevons un bol de soupe, un verre de saké et quelques sushis absolument divins préparés frais devant nous (environ 20 euros pour deux). Nous l'avions déjà constaté auparavant : les plats servis correspondent étonnamment bien à leur version en plastique présentée en vitrine.

Marché d'Omicho

Marché d'Omicho

Faux plat, vrai plat

Faux plat, vrai plat

Nous partons ensuite visiter le château de Kanazawa proprement dit, un exemple de l’architecture de l’époque féodale japonaise et de l’ère des samouraïs. Construit au XVIe siècle, les incendies et séismes subis au cours de son histoire ont conduit à de nombreuses reconstructions. Actuellement, seules quelques portes et bâtisses annexes ont été restaurées selon la forme originale, le long entrepôt Sanjikken Nagaya constituant la pièce maîtresse d'une visite qui, selon nous, ne vaut pas vraiment la peine (entrée : 2 euros par personne).

Château de Kanazawa

Château de Kanazawa

Nous poursuivons ensuite jusqu’à Higachi Chaya, le district des geishas. Il se caractérise par ses rues étroites bordées d'ochaya, les maisons de thé en bois aux élégantes façades. Nous en visitons une, transformée en petit musée, et y dégustons un bon petit thé matcha... sans croiser la moindre geisha.

Maisons de thé

Maisons de thé

Jardin intérieur

Jardin intérieur

Cuisine

Cuisine

En guise de point final à notre longue journée de promenade, nous retournons chez les dames de la veille, ravies de nous revoir. Nous dégustons une gelée Otirasi-Kokutou, un dessert à base de poudre d'orge grillée et de sucre brun, accompagnée de thé et de quelques petites douceurs.

De retour à notre hébergement, nous tentons de mettre le sauna en marche, mais toutes les indications du panneau de commande sont en japonais, et nous ne parvenons qu'à couper l’eau chaude dans toute la maison, alors qu'une voix synthétique nous lance d’incompréhensibles injonctions. Nous essayons toutes les combinaisons possibles, sans résultat. La traduction via scan et applications ne donne que des résultats peu explicites, voire hasardeux : "conduite", "priorité", "faire bouillir de l'eau", etc. Nous mettons donc tout sur off et renonçons à nos projets de sauna et de douche…

Sur ces entrefaites, l'heure du diner a sonné. Nous optons pour le restaurant Coil, qui propose un concept de sushi DIY dans un cadre épuré. Assis sur notre tatami, nous nous mettons à l’ouvrage tout en dégustant un "flight" de 5 sakés. L’addition s’élève à environ 25 euros par personne.

3 semaines au Japon – 7 : Shirakawa-gō - Kanazawa
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