18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 10:22
Québec et Ontario - 5 : Parc national de la Mauricie - Roberval

Mercredi 10 août

Nous quittons notre tipi et mettons le cap sur la Mauricie, à environ 3 heures de route (285 km). Comme nous passons près de Montréal, nous décidons de faire un crochet par l’aéroport pour permettre à Florence d'effectuer le test Covid de contrôle demandé par la procédure. Son inscription ne pose aucun problème, mais la préposée de l'accueil nous déclare que Florence est exemptée de ce test de contrôle, nonobstant les messages reçus, et nous recommande d’aller mettre son dossier en ordre auprès du bureau du service gouvernemental, situé dans l’aéroport même. L’agent gouvernemental ajoute une note au dossier de Florence et nous certifie que nous n’aurons pas de problème au moment de prendre notre vol de retour. 

Le crochet, ces péripéties administratives et la circulation pénible aux alentours de Montréal ont quasiment doublé le temps de trajet prévu au départ, et il est plus de cinq heures de l'après-midi lorsque nous arrivons enfin à l’Auberge Refuge du Trappeur, à Saint-Mathieu-du-Parc, où nous avons réservé un autre tipi (88 euros la nuit, dont 8 euros par personne pour la location d’un sac de couchage !) L’endroit, un peu défraîchi, semble néanmoins sympathique et nous passons un petit moment à visiter l'écomusée attenant où sont présentés différents types d'habitations amérindiennes.

Québec et Ontario - 5 : Parc national de la Mauricie - Roberval

Pour le repas, nous nous attablons à l’auberge et commandons du cerf et une tourte de lapin, accompagnés d'une bouteille de vin de l’Ontario. Le cerf, desséché et peu savoureux, nage dans un brouet clair. La tourte au lapin est tout aussi sèche, et seul le vin parvient à sauver la mise. Au moment de régler l’addition, autre mauvaise surprise : pour la première fois depuis le début de notre séjour, un pourboire de 15% nous est facturé d’office. Nous protestons, arguant que le montant du pourboire reste tout de même au choix du consommateur, mais la patronne nous répond sèchement que c’est parfaitement légal. Nous passons le reste de la soirée autour d'un feu de bois, à griller des guimauves avec d'autres clients de l'auberge. La nuit s'annonçant fraîche, nous allumons un autre feu à l’intérieur de notre tipi.

Jeudi 11 août

En quête d’un établissement pour notre petit déjeuner, nous tombons sur le Clarah, à Shawinigan. On y sert de copieux petits déjeuners à base de lard, fèves, œufs, saucisses, rôti de porc, pommes de terre, cretons (sorte de rillettes) et café à volonté. Le tout est délicieux, peu onéreux (15 euros par personne), et les patrons, absolument charmants.

La pluie qui tombait depuis notre réveil cesse au moment précis où nous entrons dans le parc national de la Mauricie (entrée : 13 euros). Nous laissons notre voiture au parking avant d'entamer notre randonnée du jour (3 heures). Notre sentier pédestre passe par une jolie cascade, avant de s'élever pour mener à trois panoramas successifs. Les paysages sont splendides, la lumière idéale, et on en oublierait presque les mouches noires qui nous piquent méchamment en laissant d’énormes boutons persistants.

Parc national de la Mauricie

Parc national de la Mauricie

Toujours lestés par notre petit déjeuner, nous faisons l’impasse sur le lunch et nous rendons directement à la Cabane à sucre Saint-Mathieu-du-Parc. Cette petite entreprise familiale exploite environ 6000 érables. On nous explique en détail le processus de ce travail exigeant, que certains animaux sauvages, comme les ours et les écureuils, rendent plus compliqué encore. Nous dégustons plusieurs qualités de sirop, la plus claire étant la meilleure, et un délicieux beurre d'érable d'une incomparable douceur.

Cabane à sucre, une entreprise familiale

Cabane à sucre, une entreprise familiale

Nous consacrons le reste de l’après-midi à la visite du Village du Bûcheron, à Grandes-Piles (entrée : 12 euros par personne). Avec ses nombreux baraquements, ateliers et autres bâtiments fidèlement reconstitués, ce site explique toute l'organisation du travail, depuis la coupe jusqu'à l'ébénisterie en passant par les draveurs et la fabrique de bardeaux. Une vie particulièrement rude, pour une industrie qui a marqué notablement l'essor même du Québec.

Gare du village du Bûcheron

Gare du village du Bûcheron

Nous prenons notre dîner sur le site, dans le jardin de la Cookerie, une robuste maison en bois faisant office d’auberge. Pour accompagner notre cocktail apéritif, nous recevons une planche garnie copieusement de langue de porc, viande boucanée, croustilles, fromage, canneberge, œuf saumuré et betterave. Presque rassasiés, nous nous contentons ensuite d’une truite fumée et d’un 'pogo' (saucisse en croûte) accompagnés d'un verre de vin. Nous terminons par un pudding chômeur et un café, le tout pour une addition de 35 euros par personne.

Tandis que nous nous régalons, Baptiste Prud'homme, l'auteur-compositeur-interprète et directeur du Village du Bûcheron propose comme chaque jeudi une série de chansons québécoises. Essentiellement local, le public est à l'évidence très familier de ce répertoire où se mêlent les succès de Félix Leclerc, Robert Charlebois, Jean Leloup et bien d'autres. Nous ne comprenons pas toujours toutes les paroles, mais le charme de l’accent opère à merveille sur nos oreilles d'outre-Atlantique. Le froid nous chasse néanmoins avant la fin du concert, sans compter qu’il nous reste 45 minutes de route avant de regagner note tipi dans la nuit.

Vendredi 12 août

Comme la veille, nous entamons notre journée par le généreux petit déjeuner de chez Clarah. Notre étape suivante est Roberval (300 km), que nous atteignons après 3 heures et demie de route. Nous déposons nos valises au Motel Roberval (96 euros la nuit), puis partons sans plus attendre au village historique de Val-Jalbert (entrée : 30 euros par personne), né de la création d’une pulperie aménagée en 1901 au pied de l'impressionnante chute d’eau d'Ouiatchouan, haute de 72 mètres. Les ouvriers et leur famille vivaient dans ce village modèle très moderne pour l’époque, qui disposait de l’électricité et du téléphone dès 1909. En 1926, Val-Jalbert comptait 80 maisons. La pulperie ferma ses portes en 1927 et le village fut abandonné. Il resta longtemps en l’état et ne fut restauré qu'à partir des années 60. Plusieurs maisons ne sont plus que ruines, d’autres ont moins souffert et gardé leur intérieur figé dans le temps.

Couvent-école Saint-Georges, Val-Jalbert

Couvent-école Saint-Georges, Val-Jalbert

Québec et Ontario - 5 : Parc national de la Mauricie - Roberval

Après cette intéressante visite, nous profitons du soleil de la fin d’après-midi pour faire trempette dans la piscine du motel, avant de nous mettre en quête d’un restaurant pour le repas du soir. L’Emporte-moi est un petit établissement réputé pour son excellente cuisine locale. Nous y commandons un filet de doré (grande perche canadienne) aux amandes ainsi qu’une tourtière du lac accompagnés d’une bouteille de vin blanc, suivis d’une tarte aux bleuets et d’un cheesecake. La cuisine est goûteuse et bien exécutée, pour une addition de 35 euros par personne.

Québec et Ontario - 5 : Parc national de la Mauricie - Roberval
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